Oust, le 11 novembre, jour de mémoire, jour du devoir
Monsieur l’Administrateur du Collège de France,
Monsieur le Directeur Général des Services du Collège de France,
Madame la PRADA du Ministère de l’enseignement supérieur et de la Recherche,
Chers tous,
Pourquoi ne peut-on pas avoir droit au colloque Poids du passé, la Palestine et l’Europe ?
Est ce que vous allez bientôt bannir les livres ? Est ce que vous allez nous laisser comme option uniquement Bolloré et Lagardère ? Les Relais H et C News ?
L’annulation de ce colloque est un acte de censure et d’humiliation, qui montre une fois de plus, mais à un niveau rarement atteint cependant, que la France est sous l’influence du parti politique nationaliste israélien connu sous le nom de sionisme.
Pourquoi nous interdisez-vous de regarder notre passé en face ? De quel droit ?
J’ai écouté Henry Laurens sur France Culture, où il présentait la question d’Orient et j’ai lu les trois ou quatre volumes de La Question de Palestine.
Quelle joie de découvrir, sous sa plume, un Orient vivant, politique et mixte, loin des images d’Épinal de l’Orientalisme qui en figeait les habitants juifs, chrétiens et musulmans d’Orient, tout ces gens que les Européens ont déshumanisés...jusqu’à les faire disparaitre..
En quoi est-ce intolérable de mentionner le sionisme pour ce qu’il est, c’est à dire un mouvement nationaliste européen né au XIX siècle dans une Europe pétrie de la haine des juifs et des étrangers, une Europe qui classifie les humains en « races », qui crée l’antisémitisme, qui vénère l’impérialisme et la conquête ?
Pendant que vous commettez l’indéfendable en annulant cet évènement au Collège de France, se tient au Sénat un colloque sur les violences sexuelles en temps de guerre, financé à hauteur de 72 000 par le gouvernement israélien via le réseau Elnet.
Un pays qui en occupe illégalement un autre, qui tue, qui commet des crimes de guerre finance un colloque sur les violences en temps de guerre en France ! Pourquoi ? Ce n’est pas à vous de répondre je suppose, mais en annulant le colloque "La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines", vous montrez nous seulement que la question posée par Laurens est cruciale, vous donnez du poids à l'influence d’Israël et vous montrez que vous avez choisi la dynamique du colonialisme. Bref : le poids du passé est toujours présent, l’Europe et la France en particulier sont toujours en train de favoriser le sionisme, comme si c’était un parti politique qui faisait partie de notre paysage national.
Le Collège de France appartient à tous. C’est dans ce genre d’enceinte qu’on peut écouter, apprendre, critiquer, comparer, bref, être pleinement humain, et peut -être, guérir en tant que société. De quel droit vous permettez-vous d’entraver notre soif de comprendre ? Notre soif de vivre ensemble et de soigner les plaies du passé ?
Après avoir étés responsables, silencieux ou indifférents face aux crimes de génocide en Europe et face à la création d’un état colonial en Palestine, les intellectuels français et européens vont-ils devoir s’agenouiller, silencieux, face au terrorisme intellectuel d’extrême droite qui envahit l’espace public français eu XXIème siècle ? A quand la chaire BHL au Collège de France ? Vous êtes sur la bonne voie, et ça ne me fait pas rire..
Une professeure de collège, quelque part en France « provinciale » et rurale.