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Billet de blog 14 mai 2023

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Carnet de voyage : retour de Ramallah

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Si je vivais comme dans mes rêves, je n'aurai pas eu besoin de passer par Israël pour me rendre dans le pays que je voulais visiter.J'aurai pris un billet d'avion pour Ramallah, ou peut-être aurai-je visité un pays , Israël , puis aurai-je pris un train pour traverser la frontière . J'aurai été contrôlé par des douaniers palestiniens, et accueillie en arabe.

Imaginez que vous vouliez vous rendre à Bruxelles mais que vous ne puissiez y aller qu'en passant par Paris. Imaginez que ce soient des Parisiens qui vous autorisent à aller à Bruxelles, qui contrôlent vos bagages et vos papiers. Imaginez, après Lille, une route qui s'arrête, avec une déviation indiquant: "Si vous prenez cette route, c'est à vos risques et périls."Comme vous voulez aller en Belgique, vous prenez cette route. Peu à peu, un mur vous sépare de l'autre route, et vous vous engagez sur une voie unique, où deux voitures se croisent à peine. La toute est cabossée, il n'y a pas beaucoup d'éclairage.Nous partons de nuit, et passons sans difficultés les obstacles.Quinze kilomètres séparent Ramallah de Jérusalem.

Illustration 2

Nous allons dormir dans un hôtel très haut, qui surplombe la ville. Le matin, nous partons à la mairie de Ramallah pour assister aux Assises.

Le parvis de l’hôtel de ville surplombe un parc urbain avec une fontaine et est agrémenté d'uns statue qui représente les fondateurs de la ville, des arabes chrétiens qui se sont installés là au XVème siècle.

Illustration 3

Le grand bâtiment très haut qu'on voit sur la photo, derrière les statues,

Illustration 4

de la ville est l'hôtel Carmel, où nous avons dormi. Je suis dans la capitale "de fait" de la Palestine occupée. Al Quds est la capitale de cœur.

Al Quds morcelée, démantelée et peu à peu vidée de ces habitants arabes.

Ici, tout semble "normal". On ne voit pas encore de murs ni de barrière. Je déambule sur le parvis pour admirer les photographies qui montrent les joyaux patrimoniaux du pays qu'on peut visiter en suivant  Un Grand Sentier Pédestre de randonnée. 

Illustration 5
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Des guides de randonnée sont formés et font découvrir aux randonneurs les sentiers autour des villages et autour des sites remarquables du pays. J'aimerai bien crapahuter sur tes sentiers, le long d'un GR qui traverse du nord au sud de tes paysages millénaires.

Ce sentier n'a pas été facile à baliser, du fait de la colonisation. Des ONG grenobloises ont partagé leurs savoirs-faire avec les Palestiniens, et permis son achèvement.

Je me laisse porter par les photos tandis que,de l'autre côté de la rue,le Café de la Paix nous regarde et nous  incite à prendre  la rue qui  monte et  qui s'étire en direction de la vieille ville.

Le travail des assises consiste à faire le point sur les coopérations entre les collectivités de nos deux pays dans le cadre de quatre tables rondes. C'est très intéressant. Il y a tant à faire: plus de maisons de quartier, plus de boursiers, plus d’experts formés sur place dans l'urbanisme, plus d'accès au sport pour tous..

Les maires échangent et confrontent leurs expériences, dans les deux langues: arabe et français.

Illustration 7

On parle enfance, jeunesse, violentes faites aux femmes, eau et assainissement. On retrouve des problématiques communes aux collectivités françaises, mais dans un contexte complètement différent. La mobilité, la gestion des déchets,l'énergie: en Palestine,tout passe par le filtre de l'oppresseur.

Lors de l'ouverture officielle à 14 heures, j'ai particulièrement apprécié l'engagement de certains d'entre nous. A la tribune, a été portée la remarque que la présence d'un ministre aurait été la bienvenue, car les villes se sentent bien seules dans les actions de coopération. Les jeunes Palestiniens paient un lourd tribut : plus d'une centaine de morts depuis le début de l'année. Face à cela et face à  à l’inquiétude provoquée par le morcellement de plus en plus flagrant de la Palestine, (partout nous entendrons que la situation se dégrade, que des projets doivent être  déplacés car le mur avance) nous opposons l'intacte conviction qu'il faut continuer à se battre, à monter des dossiers, des projets.La liberté est dans notre résistance.

WhatsApp Video 2023 05 14 at 10 35 43 © Marie Richard
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