Gaza :le fameux:" c'est compliqué.."
Comment la propagande d’Israël infiltre nos manières de penser..Quand on croit que la colonisation, ça n’existe plus, alors oui..c’est compliqué..
Israël, nourri au grain de ses « Pères Fondateurs » de colons a coché toutes les cases de l’empire raciste et colonial : mensonges nationalistes, utopies falsifiées, déshumanisation des peuples autochtones, abus de pouvoir, guerres, roueries, connivences des états coloniaux, ségrégation, fascisation ..
Les mensonges des accords Sykes-Picot et des antisémites européens qui ont crée l’état hébreu ont servi l’utopie aveugle et irrationnelle d’une terre sans peuple pour un peuple sans terre,vielle antienne coloniale qui permet de créer le rêve d’une vie meilleure mais qui ne serait pas crédible sans cette déshumanisation de l’autochtone. Car qui, dans le peuple, partirait si il avait tout le bonheur et les droits dans sa nation et qu'on lui disait : « il y a pleins de villages là-bas, de villes, de familles, de gens comme toi et moi et tu vas leur piquer tout ce qu’ils ont, ça sera violent mais tu auras tout. » ? Quelques uns sans doute, mais il semble que ce soit plus efficace de leur dire qu’il n’y a personne, ou que ceux qui sont là sont des animaux, ou qu’ils veulent partir de toute façon…
Quand on veut que le peuple qu'on sert devienne un peuple de colons , et qu’on a comme allié principal la grande puissance du moment,tous les coups sont permis.Les années passant en toute impunité,ce besoin d’utopie fantasmée se transforme en haine raciste, car aujourd’hui, et depuis de très nombreuses années, , les colons savent très bien ce qu’ils font..
Depuis l’annexion des terres autour de Gaza en 1967,des milliers d’Israéliens (8000) ont eu le droit de coloniser les terres palestiniennes dans la « bande de Gaza. »: les anciennes colonies du Gush Katif étaient situées entre Khan Younés et Rafah, au sud de la bande de Gaza.Le Gush Katif comprenaient 17 implantations, très proches, situées le long des plages du sud de la bande de Gaza. Environ 6 800 personnes y vivaient. Pour rejoindre cette zone depuis Israël, la route empruntait un pont enjambant les routes palestiniennes. Les colonies du nord : Elei Sinai, Nissanit et Dougit, qui représentaient 1 300 personnes au total. Du fait de leur proximité avec Israël, et de la ville d’Ashkelon, elles fonctionnaient plus comme des « colonies économiques » du type de celles que l’on retrouve en Cisjordanie. Netzarim : isolée au centre du territoire et peuplée de 400 âmes. Pour la rejoindre, les colons voyageaient en « safari », un énorme véhicule militaire sans fenêtre, ou bien dans un autobus blindé aux vitres floutées. Les colons sont souvent attirés par des promesses fiscales et économiques mais aussi par des utopies libertariennes, souvent basées sur la violence et le racisme. Quatre autres colonies étaient réparties dans la bande et la totalité de cette colonisation représentait 5% du territoire,jusqu'au retrait en 2005. En 2004, 90 % des colons du Goush Katif sont des sionistes religieux, adeptes du Rav Kook. La population israélienne de l’époque est à 60 % favorable au retrait et certains pensent que ce retrait marque le début d’un retour des israéliens derrière la ligne verte et d’un retrait de la Cisjordanie. Aujourd’hui, les groupes de colons qui ont été forcé de quitter la bande de Gaza n’ont qu’un souhait : y retourner. Cinq mille d’entre eux ont assisté, le 28 janvier 2024, à une conférence intitulée : “La colonisation apporte la sécurité : retour dans la bande de Gaza et dans le nord de la Samarie”. Ils souhaitent « reprendre » les colonies du Gush Katif et étendre les colonies en bord de mer..
Suite à l'évacuation des colons de la bande de Gaza, Israël n’a pas rendu Gaza aux Palestiniens.
La communauté internationale n’est pas satisfaite de la victoire du Hamas par les urnes en 2006 et a suivi les recommandations d’Israël pour qu'il mette en place un blocus de Gaza . Israel, en gelant les avoirs de l'Autorité Palestinienne, en bloquant les impôts et en conditionnant l'aide humanitaire, a largement contribué à la perte de pouvoir de l'AP, à la montée du Hamas et à la déshumanisation des Palestiniens.
Les points de passage furent régulièrement fermés,la seule centrale hydroélectrique de la bande fut bombardée, le chômage,la misère et les grandes inégalités s'installèrent de manière profonde à Gaza.
Le poste frontière de Rafah fut fermé et n'ouvrit que de temps à autre entre 2006 et 2010.En cinq mois d’incursions militaires , les soldats de l'armée la plus morale du Moyen-Orient tuèrent plus de 450 civils. Comme aujourd’hui,un simple coup de téléphone de l’armée informait les Palestiniens de Gaza qu’ils avaient quelques minutes pour quitter leurs maisons et que celles-ci allaient être bombardées. La communauté internationale n’a rien fait. Israël bloqua toutes les entrées et toutes les sorties de la bande et imposa un blocus drastique des marchandises et de la circulation des personnes.
Depuis 2006, Gaza vit des coupures quotidiennes d’électricité et n’a pas accès à l’eau potable partout. Les puits sont pollués, les hôpitaux sont exsangues, la circulation est limitée et il est très difficile de se faire soigner.Le blocus s'installe peu à peu avec la fermeture d'un autre point de passage, à Karni, qui permettait l'entrée de produits du commerce. On dit, à raison, que l’Autorité Palestinienne n’a pas été en mesure de protéger les habitants de Gaza, ce qui a favorisé l’implantation du Hamas. Il ne faut jamais oublié d’ajouter qu’Israël a tout mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi : lors du retrait des colons, l’armée israélienne a eu l’ordre de ne pas détruire les synagogues mais seulement les colonies civiles, mais n’a pas autorisé l’AP à avoir des bataillons supplémentaires pour protéger les lieux de culte, malgré les nombreuses demande des dirigeants de l’Autorité.Un soldat palestinien de l’Autorité sur quatre a une arme qui fonctionne..Israël contrôle Abbas.. et finance le Hamas : « Tous les gouvernements israéliens veilleront à permettre un financement régulier des institutions et des militants du Hamas à Gaza. Cela se fera par l’intermédiaire du Qatar, via l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv. Sous escorte de l’armée israélienne, 1,1 milliards de dollars seront transférés du Qatar aux états majors du Hamas à Gaza jusqu’en 2018. »*
Aujourd’hui, les règles de la guerre ne fonctionnent pas. Les crimes de guerre s’accumulent : le Hamas a tué des centaines de civils et de militaires, l’armée israélienne tue indifféremment des milliers de civils et de militaires, les colons tuent, lynchent et mutilent des centaines de Palestiniens, sous les yeux de l’armée.
Crimes de guerre contre crimes de guerre dans un contexte de ségrégation et de colonisation : qui a imposé le contexte ?
l’ONU et toute la communauté internationale le savent : les empires coloniaux sont à l’origine de cette situation.
Israël fait face à une riposte revendicative sanglante, ignoble, mais qui ne le prend pas innocemment par surprise.
Israël commet des actes interdits depuis sa création : il envahit, il colonise, il ne respecte pas ses frontières, il corrompt des pays et il les influence en utilisant l’arme terrible de l’antisémitisme pour essayer de faire taire toute dissidence. Le racisme ne passera pas.
Nous devons lutter avec force contre l’influence désastreuse du racisme qui est exacerbé par les religions des juifs des musulmans et des chrétiens dans le but d’asseoir des postures de plus en plus suprématistes.Répétons-le : ceci n’est pas une guerre de religion mais c’est une guerre de colonisation, c’est une guerre animée par des désirs nationaliste et suprématiste.
Aujourd’hui, on sait que le sionisme a aussi une branche chrétienne, ce qui démonte complètement les arguments qui font de l’antisionisme une forme d’antisémitisme. Les trois religions abrahamiques ne s’opposent plus "culturellement" mais se rejoignent autour de valeurs communes et fondamentalistes pour lutter contre les sociétés laïques et l’émancipation des peuples.
La radicalisation religieuse est à l’œuvre dans la société israélienne depuis la guerre des 6 jours. On peut tout à fait lire les Accords d’Abraham* à l’aune de cette grille d’analyse : Les accords rassemblent en effet une coalition inattendue de pays qui prétendent parler au nom de leur foi à travers une formulation spécifique d’idéaux fondamentalistes. Si l’utilisation du nom du prophète Abraham pour désigner ces traités de paix mettait l’accent, au début, sur la tolérance œcuménique entre les religions juive, chrétienne et musulmane, elle indique aujourd’hui une alliance extrémiste contre la démocratie libérale. En Israël, les fondamentalistes juifs de droite dominent le gouvernement et dictent leur position sur la question palestinienne. Aux États-Unis, l’aile évangélique du Parti républicain exerce une forte emprise sur le mouvement conservateur et se confond également avec la tendance populiste du mouvement Make America Great Again (MAGA) de Trump.*
Au Proche-Orient,Les dirigeants autoritaires prétendent soutenir une version modérée de l’islam, mais appliquent en réalité un fondamentalisme étatique. Ils rejettent la sécularisation au sens philosophique du terme, car ils monopolisent et réglementent la pratique de la foi musulmane dans la vie sociale.Une alliance est nouée pour promouvoir des valeurs communes. Chaque faction religieuse ne répugne plus à se joindre à ses cousins abrahamiques éloignés contre ses frères et sœurs les plus proches mais laïques ou juifs, chrétiens ou musulmans qui sont en désaccord avec leur théologie et critiquent leur politique.*
Ces trois acteurs « politico-religieux » radicalisés nourrissent aussi une profonde hostilité à l’égard des voix démocratiques dans leurs propres sociétés. Pour les fondamentalistes juifs de Tel-Aviv, l’ennemi est le courant dominant juif laïque qui cherche à freiner les pires excès de l’expansionnisme sioniste en Palestine ainsi que l’emprise ultra-orthodoxe sur l’État israélien. Les évangéliques américains détestent les libéraux partisans du cosmopolitisme et de l’inclusion politique, lesquels menaceraient de mondialiser une nation qui, selon eux, devrait rester radicalement dominée par les Blancs. Enfin, les États arabes craignent une mobilisation populaire en faveur de la dignité incarnée par les « printemps arabes » et toujours portée par un grand nombre de jeunes pour qui l’engagement politique doit se faire au nom de la tolérance et des droits humains.
Le seul pays du Proche-Orient doté d’institutions libérales, mais exclusivement pour les juifs.
Ainsi, c’est la « démocratie » israélienne même qui est devenue le maillon faible de cet édifice. Les mobilisations de masse récurrentes contre la politique autoritaire de Nétanyahou ont déclenché une crise politique, annonçant un nouveau cycle d’instabilité gouvernementale, avec la possibilité d’élections anticipées et de changement de leadership. Dans le même temps, les groupes juifs ultra-orthodoxes ont ébranlé la politique israélienne. Les tensions entre ces mouvements et les juifs sécularisés sont telles que les premiers ne considèrent même plus les seconds comme juifs.
La Palestine sous le régime de la ségrégation et de l’apartheid: De nombreux témoignages de médecins, de psychiatres, dénoncent un état de choc continu sur la population qui souffre de divers troubles psychiques dus à l’enfermement, à la peur et à la guerre qui revient sans cesse. Les Palestiniens résistent pour ne pas sombrer.
En 2021, Sama Jabr , psychiatre et femme de lettres qui travaille avec la société palestinienne depuis des années, faisait un parallèle entre la situation à Gaza et celle à Jérusalem. « Il y a eu et il y aura des répercussions sur ce qui se passe à Jérusalem. Gaza a repris à son compte l’étincelle de la liberté de Jérusalem. La distance qui nous sépare de la libération se mesure maintenant en référence à Jérusalem.Et jusqu’à présent, il s’avère que Gaza est plus proche de Jérusalem que Ramallah. » Les Jérusalémites arabes et musulmans s’étaient révoltés, Porte de Damas, contre les suprématistes juifs qui volaient leurs espaces de prière, mais aussi leurs maisons, leurs ville. Une révolte pour la justice et le droit, qui s’était étendue aux autres villes palestiniennes et avait provoqué l’ire du Hamas à Gaza, qui avait répondu à coups de roquettes.
Les Gazaouis qui sont nés en 2000 vivent cette année leur quatrième guerre, si ils ne sont pas morts. En 2008 et en 2009, 1400 civils palestiniens ont été tués dans des opérations militaires israéliennes de grande ampleur. À l’époque, la bande de Gaza comprend 1,5 million d’habitants et Israël a commencé un travail de sous-développement total de l’endroit, privant ces habitants de toute humanité, d’eau, d’électricité. La déshumanisation est à l’œuvre. Malgré de nombreuses alertes en Israël, notamment de la part de l’association BTselem qui annonce clairement que cette situation va provoquer de graves dégâts humanitaires si elle venait à perdurer, malgré les alertes de nombreuses missions de solidarité internationales, qui s’organisent, comme le mouvement Free Gaza, et des bateaux qui sont affrétés pour casser le blocus , rien n'y fait: les militants sont arrêtes et emprisonnés, et rien n’arrêtera plus Israël dans son entêtement à enfermer des Palestiniens dans cette prison à ciel ouvert. La communauté internationale ne réagit pas mais la résistance populaire s'organise: les tunnels et le point de passage de Rafah sont utilisés pour acheminer de l'aide alimentaire, des médicaments, du carburant, sans lesquelles la population ne pourrait survivre, tandis que les groupes armés du Hamas tirent des roquettes sur Israël.
En 2009,Israël lance l'opération Plomb durci,et bombarde la bande de Gaza sans relâche pendant 23 jours. Elle poursuit avec une invasion terrestre :1400 morts côté palestinien.On déplore 20 morts, civils et militaires, côté israélien entre 2005 et 2010. La situation s'aggrave: Neuf humanitaires internationaux sont tués alors qu'ils tentaient de lever le blocus avec une flottille de plusieurs navires contenant 10 000 tonnes de produits de première nécessité.
En 2012, l’armée israélienne et les services secrets visent des Palestiniens qu’ils soupçonnent de vouloir commettre un attentat.Des chefs du Hamas sont tués et les représailles ne se font pas attendre : tirs de roquettes, principalement interceptées par le Dôme de Fer israélien,puis attaque israélienne sur Gaza : 177 Gazaouis sont tués en une semaine, dont 26 enfants .
En 2014, plus de 400 Palestiniens sont arrêtés en Cisjordanie par l’armée israélienne, suite à l’enlèvement par les groupes armés de trois hommes israéliens.Les combattants armés des groupes Hamas et Jihad Islamique répliquent en lançant des roquettes.Israël lance alors une guerre qui dure tout l’été et qu’elle appelle Bordure Protectrice.Le bilan est très lourd, le plus lourd depuis la Guerre des 6 Jours : 1 500 personnes tuées en moins d’un mois, 12 000 blessés et des millions de dollars de dégâts.
Depuis le 7 octobre et l'offensive génocidaire sur Gaza,39 000 enfants, femmes et hommes de Gaza ont été tués
Les forces israéliennes ont tué plus de Palestiniens en Cisjordanie occupée en 2022 que lors de toute année civile depuis la seconde Intifada, selon les données compilées par Middle East Eye.
L'ONU déclare: Parmi les plus de 460 Palestiniens tués en 2023 — nombre record depuis au moins 18 ans —figuraient des individus ayant attaqué des Israéliens ou lancé des cocktails Molotov ou des pierres sur les forces israéliennes, de simples passants, des personnes ayant porté secours à des blessés et d’autres personnes non impliquées dans les combats. L’OCHA a signalé que plus de la moitié des morts enregistrées depuis le 7 octobre sont survenues lors d’opérations israéliennes qui n’incluaient pas d’affrontements armés.
On dénombre 49 Palestiniens tués en Cisjordanie en janvier 2024
Les 12, 13 et 14 avril 2024, plusieurs milliers de colons armés ont déclenché une vague d’attaques de terreur dans toute la Cisjordanie occupée. Au cours de ces trois jours plus de 500 véhicules et autant de maisons ont été incendié.es. On décompte au moins 40 blessé.es par balles et deux palestiniens ont été tués. Depuis le 7 octobre 2024, autour de 3000 attaques de colons ont été recensées.plus de 2200 Palestiniens ety Palestiniennes sont en détention administrative en mars 2024
Il y a un an, le pogrom d'Huwara indiquait déjà nettement que la situation allait devenir infernale pour les Palestiniens..Aujourd'hui, des milliers d'entre eux n'ont plus de liberté de mouvement en Palestine occupée, les militants sont incriminés, les forces solidaires et internationales qui dénoncent ces crimes le sont aussi. il faut une révolte généralisée contre cet état de fait,contre ces horreurs qu'on nous impose, contre cette complicité que je refuse.
Texte inspiré librement de quelques unes de mes lectures
C. Enderlin,«Au nom du Temple »;Articles de Orient XXI sur Les accords d’Abraham,le site La terre sainte et leur article:38 ans de colonisation à Gaza,le livre Qui sont les colons?(C. Snegaroff et M. Blum)Le Times of Israel du 06/12/23,"Retour au Gush Katif:un mouvement déterminé à faire revenir les Israéliens à Gaza"
Marie
https://couserans-palestine.fr/
