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Billet de blog 25 juin 2018

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Mine de Salau: chapitre 1

extraction minière et capitalisme: quelle société pour demain? Tout au long de l' été, je vous propose des petits articles pour vous inviter à discuter autour de ce sujet. A Salau, les 25 et 26 Août, des discussions et tables rondes auront lieu, dans une ambiance conviviale et militante, nous vous invitons à nous rejoindre

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Illustration 1
rassemblement sur le carreau de la mine, le 20 septembre, lors de l"ouverture" officielle

Communiqué de presse
Vendredi 15 juin 2018
Mine de Salau
Après la réunion de la Commission Locale d’Information, de Concertation et de
Suivi qui s’est tenue le 13 juin 2018 à Foix, la Préfecture ne communique que sur
le retrait de huit transformateurs présents dans les anciennes galeries de la mine :
C’est déplorable !
Nous constatons que la Préfecture de l’Ariège ne communique que sur un seul point après la réunion de la CLICS du 13 juin 2018 : le retrait, par le BRGM - pourquoi l’ancien actionnaire Paribas n’est-il pas concerné ? -, de huit transformateurs vides situés à l’entrée de la mine. Ce retrait est certes important, et nous prenons acte de ce début de prise de conscience des pollutions laissées par l’ancienne exploitation minière à Salau. Mais peut-on vraiment parler de « dépollution du site » en ne prenant en compte que huit transformateurs alors que l’on sait qu’il reste dans la mine d’autres « déchets » dont notamment 275 fûts de « résidus de filtre » qu’il faudrait sans doute évacuer aussi ? Peut-on parler de « dépollution du site » sans aborder le problème des stériles qui contiennent des roches amiantées (voir Géodéris 30-11-18), des quantités impressionnantes d’arsenic, du bismuth, du cadmium, etc… (voir Géodéris 10-05-2016) ? Il faut d’ailleurs noter que la Préfecture se désengage aujourd’hui totalement, des pollutions extérieures. La Préfète et la DREAL ont plusieurs fois affirmé que les problèmes de sécurité sur ces

Illustration 2

terrains - les stériles- incombaient aux   propriétaires actuels des terrains ! À eux de s’occuper de la stabilité de ceux-ci et des pollutions   qu’ils pourraient disséminer ! Nous déplorons que la Préfecture n’ait pas dans son communiqué    abordé les points les plus importants discutés lors de cette réunion :
 

      Sur le plan financier, M. Bonnemaison a affirmé que M. A.Kejriwal (Juniper capital Partner     Ltd) était aujourd’hui directeur non exécutif d’Apollo Minerals Ltd car ce sont eux (Juniper -   paradis fiscal) qui avaient apporté l’argent au début du projet !
 

       Sur le plan des recherches, Mme La Préfète a dû rappeler plusieurs fois à M. Bonnemaison que le PERM qui lui a été accordé en octobre 2016, est conditionné à une étude préliminaire sur les risques amiantifères, et que la validité du PERM était conditionnée aux résultats de cette étude. Ce rappel a du être fait, car depuis un an, M. Bonnemaison a commencé ses recherches et qui envisage de les poursuivre au mépris de la convention tripartite signée le 14 mars 2017.
           Sur l’amiante, l’expert nommé par l’état, M Misseri, présent le 13 juin à la Clics, a affirmé qu’il était sûr de trouver de l’amiante dans les roches de Salau. Il a également affirmé que les études antérieures, notamment le rapport « Boulmier » pouvaient encore servir de référence aujourd’hui : il a juste mentionné des évolutions dans les normes, à l’époque il y avait des concentrations de 200 fibres d’amiantes par litre d’air, aujourd’hui la norme, dans un environnement de travail est de 10 fibres au litre d’air !
Voilà trois points importants que la Préfecture se devait d’aborder dans son communiqué !
               L’association Stop Mine Salau dénonce régulièrement les faits :
- que le PERM de Couflens est financé par des fonds provenants de paradis fiscaux.
- que M. Bonnemaisson a commencé les recherches sans se soucier des législations,
réglementations, et accords en vigueurs.
- que la présence d’amiante dans les roches de la mine de Salau est avérée depuis les années
1983-84.
est satisfaite d’avoir obtenue des réponses qui corroborent ses affirmations mais ne comprend pas
pourquoi la Préfecture de l’Ariège ne mentionne pas ces sujets importants dans son communiqué alors
qu’elle a un devoir d’information et de transparence auprès du public.

relationpresse.sms@gmail.com - 07 85 64 21 61

L'association Stop Mine Salau organise à la fin de l’été une rencontre inter mines autour des projets de recherche minière en France. Cette rencontre aura lieu les 25 et 26 Août à Salau, en Ariège.

Ce petit hameau est le dernier - ou le premier de notre vallée: la vallée du Haut Salat. Les montagnes ici dominent le hameau. Un petit affluent du Salat, le Cougnets, dévale le Cirque d'Anglade et provoque à plusieurs reprises des événements naturels dramatiques: deux crues dramatiques eu cours du XXème siècles ont dévasté maisons et église en 1937 et 1982. 

Le Port de Salau culmine à 2087 m d'altitude et donne aux plus courageux accès au versant sud de la chaîne des Pyrénées et à l' Espagne. Une intense activité économique dans  l’exploitation arboricole de la forêt de Bonabé en Espagne à des fins de pâte à papier   a  en partie fait vivre  la vallée en fin de XIX siècle et début de XXème. 

L'histoire minière du hameau est presque aussi ancienne que l'histoire de la révolution industrielle puisque M. Woulfe examine en 1779 un minerai, la wolframite et M. Scheele deux ans plus tard , grâce à des procédés chimiques dont je n'ai pas le secret réussit à  obtenir du tungstène.

Le tungstène est un métal très dense et conducteur de chaleur et d’électricité, on s'en sert aussi bien pour produire des alliages que des billes de stylo, et les fameux filaments des premières ampoules électriques. c'est un minerai qui a servi de fil rouge pendant toute la durée des ères industrielles et capitalistes des XIX et XXème siècle.

C'est en 1960 que le Bureau de Recherches Minières et Géologiques s'intéresse au gisement du Pic de la Fourque, près du village de Salau. En 1967 la Sociète des Mines d'Anglade est crée et la mine ouvre en 1971. Un mains d'oeuvre spécialisée arrive de Lorraine, du nord de la France , du Maroc... et des logements sont crées. Poussière et bruits sont le lot quotidien de ces travailleurs, qui ne goûtent guère les joies de la montagne et de la vie au grand air mais sont heureux d'avoir du travail.

Malgré une production record, la mine n'échappe pas à le crise économique et au dumping économique et ferme ses portes en 1986. Les prix sont plus bas ailleurs, le coût du travail aussi, d'autant que les premiers cas de maladies professionnelles liées à l'amiante se font connaitre. La présence d'amphiboles est avérée depuis 1876 . Les prélèvements faits en 1986 attestent qui'l s'agit d'actinolite, une des plus dangereuse pour l'homme, pouvant provoquer maladies pulmonaires types asbestos. L' amiante est interdite en France depuis 1997.

Mais malgré ces dangers et les cas avérés de maladies professionnelles directement liés au travail dans cette mine, la société Variscan Mine pose un permis de recherche en 2015-2016 afin d'obtenir la réouverture de la mine. 

Et maintenant la ruée minière a repris, ici et ailleurs, pour alimenter les besoins crées par la société capitaliste: armements, télécommunications,transports,qui par ruissellement , provoquent chez le consommateur une soif de plus en plus grande de besoins en gadgets électroniques. 

Pour aller plus loin:

http://mouvements.info/urgence-dun-changement-civilisationnel-face-a-la-nouvelle-ruee-miniere-mondiale-entretien-avec-william-sacher/

https://www.stopminesalau.com/

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