Apartheid : comprendre la situation pour agir et appliquer le boycott
Population paysanne palestinienne déportée
La flambée de la violence des colons depuis le 7 octobre laissent des milliers de Palestiniens sans ressources, sans maisons et sans travail. Aujourd’hui, certaines communautés ne savent plus où aller. Mais avant le 7 octobre,la situation en Cisjordanie était déjà marquée par la colonisation et le vol des terres.Ceux -ci n’ont jamais cessé depuis la création de l’état hébreu.
Il y a un an, Yuval Abraham, journaliste à +972, a rencontré Naama Abiyat, une maman de 29 ans. Ses cinq enfants sont tout ce qui lui reste: avant, elle avait une maison, un jardin et une oliveraie à Al Qanoub, un petit village familial de quarante habitants, au nord d’Hébron. Entre le 11 octobre et le 1er novembre 2024, tout les villageois a du fuir après une série de pogroms perpétrés par des colons qui sont descendus des collines voisines où est implantée la colonie de Asfar ainsi que le poste militaire de Pnei Kedem. Ils ont brûlé les maisons, lancés des chiens sur les animaux des fermes, et, armés de fusils, ils ont ordonnés aux habitants de partir. Naama vit maintenant sous une tente. La tente est presque vide, hormis pour quelques couvertures que des gens lui ont donné, et quelques bûches de bois. Les enfants ont froid, c’est l’hiver.. Avec quels autres familles, elle s’est installée là, autour de la ville de Shuyukh.
Quand ils sont arrivés, les colons armés les ont menacés et on mis le feu aux habitations. Ils ont refusé de leur laisser prendre quoi que se soit des maisons en feu : ni la carte d’identité de son mari, ni les véhicules, les matelas ou les téléphones, ni les sacs d’olives, ni les vêtements. Ils ont du tout laisser, et tout leur a été volé. Son fils aîné ne peut plus aller à l’école car personne ne peut l’y amener. Avant les attaques, la famille allait dormir sous les étoiles, dans l’oliveraie par peur de mourir dans l’incendie si les colons venaient à mettre le feu à leur maison la nuit, comme c’est arrivé à leurs voisins. « Je vous parle là,-dit elle au journalise, mais à l’intérieur mon corps explose.- Comment allons-nous passer l’hiver ? Il fait froid, au milieu des serpents et des scorpions ? La maladie mentale nous guette tous. Mes enfants sont dans un état mental déplorable, plus rien ne les intéresse dans la vie.’
Le village de A-Nassariyah dans la vallée du Jourdain hébergeait 5 familles , 25 personnes en tout.La violence des colons les a fait fuir au mois d’octobre . Ils vivent maintenant dans des tentes,près du village de Fasayil sur la terre d’un résidant local qui leur a permis d’y rester jusqu’en avril.Les familles déplacées ne savent pas où elles vont aller après. Musa Mleihat a dû vendre tout son troupeau car les colons lui ont volé ses terres. Il a perdu toutes ses sources de revenus. Alors certains ont commencé à travailler comme journaliers pour des colons. Dans la colonie de Tomer, connues pour ses dates et ses ananas, les colons louent des travailleurs palestiniens et les payent illégalement en dessous du salaire minimum.
En janvier 2025, plus de 150 000 travailleurs palestiniens n’ont plus de permis de travail car celui- ci leur a été retiré. Avant le 7 octobre 2023, la situation était très tendue car la colonisation avait massivement augmentée mais depuis l’assaut d’Israël sur Gaza, les Palestiniens de Cisjordanie souffrent encore plus du chômage.Les taux de chômage ont triplé.

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Plus de la moitié de ces personnes travaillaient en Israël avant le 7 octobre et les autorités occupantes ont révoqués leurs permis. Malgré de multiples demandes, ils n’ont pas pu les récupérer depuis. Israël refuse, ce qui laissent ces familles sans ressources. Les pertes d’emploi, massives,n’ont fait que détériorer les conditions humanitaires et la pauvreté pour ces familles. Les conditions du marché du travail dans les Territoires Occupés par Israël se sont détériorées tout au long de l’année 2024 : 96 % des entreprises ont subi des pertes de chiffres d’affaire et 42 % ont du licencier. 306 000 emplois ont disparus, selon l’ONU.Le taux de chômage dépasse les 32 % en Cisjordanie. Il était de 12 % avant le 7 octobre .Une perte sèche de 25,5 millions de dollars ( toujours selon l’Onu) , ce qui risque d’accentuer les souffrances et de porter un coup à la résilience économique de la Palestine.
Un journaliste palestinien de +972 ( qui maintient l’anonymat) explique la situation dans son village près d’Hébron. Les villageois ont subi des attaques féroces de colons et maintenant, ils font face à la ruine financière.Les premiers bulldozers ont commencé à attaquer son village il y a 17 ans. En juin 2024, les colons et le gouvernement ont détruits 11 maisons. Le témoignage qu’il fait est édifiant et violent, à la mesure de ce qu’ils ont subi. Les premières démolitions n’étaient que le préambule de la violence qu’ils ont subi des semaines durant. Les colons les ont attaqués avec des armes à feu chargés de vraies balles, ils ont détruits le système d’approvisionnement en eau du village. Le jour des démolitions des 11 maisons, les villageois ont appris que des officiers de la Défense Civile israélienne étaient rassemblés sur la route près du village avec la police des frontières et tout l’équipement pour démolir. Il explique que le prétexte est toujours le même : "
Vous construisez sans permis !" Mais Israël refuse systématiquement de donner des permis de construire aux Palestiniens dans la zone C, afin de les expulser de leurs terres.
Les associations israéliennes Peace Now, Mother Against Violence et Breaking The Silence se sont réunies dans les villages autour d’Hébron, particulièrement là où le colon Yinon Lévy a établi la Ferme Meitarim . Depuis 2015, cette colonieest sous sanciton financière et cet homme fait l’objet de sanctions internationales de la part des États Unis, de l’Union Européenne et d’autres pays. Ses comptes bancaires ont été gelés mais son frère à tout mis à son nom et donc, cet homme continue de co- diriger la compagnie qu’il a crée sur des terres volées mais avec son frère.Il faut poursuivre le boycott pour en accentuer les effets et tout faire pour que cette colonie soit démantelée ainsi que toutes autres car elles spolient les Palestiniens de leurs terres agricoles.
Les menaces contres les habitants palestiniens se sont multipliées ces dernières années. Le Conseil Régional a initié l’établissement de cet avant-poste agricole illégal et M ; Lévy continue son business. L’association de colons Amana sert de manne financières aux colons et leur permet de s’installer depuis au moins les années 1990, et aide les colons à obtenir des « permissions » et autres « papiers » pour s’installer dans ce qu’ils considèrent comme leurs droits mais qui en fait est complètement illégal. Dans le cas du village de Zanuta, où des activistes des associations citées plus haut se sont rassemblés. La Cour Suprême a ordonné à l’état d’autoriser les résidents à retourner sur leurs terres et a mis l’accent sur le fait que les forces de sécurité devaient les protéger des colons terroristes: pendant leur éviction par les colons,l’école et toutes les infrastructures du village ont été détruites .Les activistes et les bénévoles aident à tout reconstruire.
IL y a une quinzaine de jours,la terreur des colons a de nouveau frappé le village.Les activistes sont là mais l’ombre des pogroms est bien présente. Les activistes veulent être les témoins de ces violences et les montrer au monde, c’est pourquoi je relaie leurs actions ici.Ce sont les témoins de ce nettoyage ethnique et de la réalité de l’annexion, avec le soutien du gouvernement et des impôts des Israéliens.
Smotrich a carte blanche:
Le 19 juillet 2023 les représentants de l’Administration Civile et M. Smotrich ont fourni des informations sur l’étendue des constructions et sur les plans d’exécution mis en œuvre dans les Territoires Occupés par Israël, ainsi que sur les projets de M. Smotrich pour les Territoires Occupés, pendant une discussion au parlement au sujet de la zone C : dans ces grandes lignes, ces plans prévoient de créer une nouvelle unité de police des frontières qui rejoindrait celle déjà existante en zone A et B. Depuis les accords d’Oslo,les militaires n’ont pas le droit de démolir des bâtiments en zone A et B. Afin de prendre le contrôle de plus de terre en zone C, l’administration des colonies va investir dans la promotion de « nettoyage » de terre pour les offrir aux colons
Cet accord correspond typiquement à ce que doit être un état d’Apartheid :
Il stipule que les colons seront sous la coupe d’une administration civile différente de celles des Palestiniens. Cette séparation est crée sur la base de la nationalité, ce qui est une caractéristique du crime d’apartheid.
Le gouvernement a pris acte du fait que 95 % des demandes de permis des Palestiniens sont rejetés en zone C lors de cette discussion. Entre la fin 2022 et mi 2023, 770 bâtiments palestiniens ont été détruits en zone C, contre 88 colonies, essentiellement des avant-postes illégaux qui ont pu être reconstruits plus tard. Les pleins pouvoirs sur la colonisation sont donnés au ministre de M. Smotrich, qui n’a plus besoin de l’aval du premier Ministre pour agir. Quand on sait que M. Smotrich fut des « jeune des collines » est messianique, raciste et illuminé, on a du souci à se faire.
(Peace Now)La Paix Maintenant : « Le gouvernement Netanyahou a décidé d'abandonner sa sécurité et sa politique étrangère aux mains d'un jeune messianique des collines et de lui accorder, et à lui seul, tous les pouvoirs et l'autorité nécessaires pour déterminer la politique de planification des colonies. Cette décision pousse Israël vers l'annexion totale et l'établissement d'un régime d'apartheid. La planification est désormais entre les mains de Smotrich, mais nous en paierons tous le prix ».
https://www.france-palestine.org/Les-colons-de-Cisjordanie-le-gouvernement-israelien-et-la-communaute
https://www.bdsfrance.org/que-boycotter/
https://www.972mag.com/palestinians-west-bank-settler-pogroms/