marie nivet (avatar)

marie nivet

enseignante, professeur d'anglais

Abonné·e de Mediapart

134 Billets

0 Édition

Billet de blog 26 octobre 2024

marie nivet (avatar)

marie nivet

enseignante, professeur d'anglais

Abonné·e de Mediapart

Trois livres sur l'oppression

marie nivet (avatar)

marie nivet

enseignante, professeur d'anglais

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour assujettir un peuple, il faut l’exterminer, car un peuple ne peut être le vaincu d’un autre à jamais. Un peuple qui ne veut pas mourir, le livre d’A. Gresh place l’acte de guerre comme une continuation de la politique de colonisation et d’extermination des Palestiniens par leur dominateur, Israël, et ce depuis 1948. Quoi qu’il fasse, quoiqu’il dise, pour Israël le peuple palestinien n’existe pas , n’a jamais existé, et ces « membres » doivent être anéantis ou filer vers d’autres contrées. 

L’effacement , l’oubli, l’anéantissement lent et silencieux.. Toute velléité, tout sursaut est réprimé, qu’il soit pacifique ou non.L’essentiel, c’est qu’ils se taisent, qu’on les oublient, qu’ils meurent peu à peu loin des yeux loin du cœur et surtout, qu’ils s’effacent ..

Osent-ils crier, osent-ils enlever le bâillon qui les étouffent, alors aussitôt ils sont vilipendés, torturés, assassinés.

Une guerre coloniale, c’est une guerre sans loi, sans règle. C’est la razzia, le raid, la déshumanisation.La guerre qu’Israël mène contre les Palestiniens est l’alpha et l’oméga de la guerre de prédation théorisée par Bugeaud au XIXème siècle lors de la prise des terres d’Algérie : on brûle, on rase, on empêche toute vie ..

La destruction de Gaza depuis le 7 octobre, destruction qui est un anéantissement total, une éradication de toute vie, de toute structure matérielle, de toute forme sociale, est largement documentée par les victimes elles-mêmes et par l’ONU mais est restée jusque récemment dans l’opinion médiatique mainstream et dans les idées que celle-ci diffuse, comme un pendant normal aux crimes commis par les révoltés du 7 octobre.

L’histoire de l’oppression du peuple palestinien aurait dû être un fil rouge constant depuis 1948, aux informations,dans les médias, dans les assemblées démocratiques mondiales : ainsi, le 7 octobre n’aurait pas eu lieu. Nous n’aurions jamais dû laisser passer les fautes d’Israël : semer le trouble dans les pays arabes, accéder à l’atome, refuser de poser ses frontières, expulser les palestiniens, s’ingérer au Liban, en Syrie,refuser de se plier aux accords d’Oslo en refusant le droit au retour des réfugiés, étendre son espace en créant des colonies,annexer Jérusalem...L’histoire de ce montre, de ce Frankenstein qu’est Israël est notre histoire, notre cuvette de chiottes à travers laquelle nous pouvons voir toutes les horreurs d’un monde colonial et suprémaciste.

« Ils ne comprennent pas que ce pays appartient à l’homme blanc . » L’émergence de l’idée de pureté raciale saute aux yeux,

pour S .Cypel dans l’État d’Israël contre les Juifs, quand en 2012, des réfugiés du Darfour, d’Érythrée et du Soudan frappent à la porte d’Israël. Ils sont musulmans et noirs, pour  les ministres qui les appellent « les infiltrés noirs » - En réalité, la plupart sont chrétiens ou animistes, mais ils sont noirs et le racisme s’affiche partout : dans les médias, dans la politique . Ils sont exploités puis expulsés. Israël, c’est pour l’homme blanc : ni pour le noir, ni pour l’arabe, encore moins pour le palestinien ! Les Palestiniens sont traités de manière à faire passer chacun de leurs actes, chacune de leurs revendications légitimes, comme terroriste ou comme un appel à un acte terroriste. Ils n’ont aucune marge de manœuvre pour exprimer l’oppression qu’ils subissent, la dépossession et la colonisation de leurs terres. Ils doivent se taire et disparaitre, laisser leurs espace aux Juifs sionistes . Aujourd’hui impuni, Israël ne se prive pas de criminaliser toute personne, toute association, même juive et américaine, même juive et israélienne, qui émettrait quelque critique à l’égard de cette politique de la terreur et du fondamentalisme que ce pays impose. L’éthnocratie n’est pas la démocratie : les politiques d’Israël vont de plus en plus dans le sens de la « pureté du sang » comme de nombreux témoignages de personnes ayant franchis la frontière entre la Jordanie et Israël le prouvent. Les populations sont classées par « pureté de sang », ce qui rappellent d’horribles souvenirs à tous et surtout à de nombreux juifs qui ne veulent plus être associés à Israël .

Comme le dit Didier Fassin dans Une Etrange Défaite, l’effacement du peuple palestinien prévalait avant le 7 octobre et Israël pouvait poursuivre la colonisation «  de la mer au Jourdain » sans que cela ne gêne personne. Israël a le droit d’utiliser cette formule pour caractériser l’espace qu’elle veut accaparer, soit disant pour « le peuple juif » mais quand les Palestiniens s’emparent de la même formule, ils sont voués au pilori et criminalisés.

Le consentement occidental à la destruction du peuple palestinien, de sa culture, de son mode de vie est la marque d’un consensus à l’oppression et à la suprématie du blanc. Le consentement historique à la création de l’état d’Israël, par philosémitisme mais sans dénazification par l’Allemagne, par souci de protection d’intérêts stratégiques pour la France et l’Angleterre, sans tenir compte des populations présentes, a permis à tous les dominateurs européens d’observer en temps réel ce que pouvait être un espace colonial, dominateur et  capitaliste - social-démocrate, conservateur et fasciste -  au XXeme et au XXIeme siècles.

Le pire des fondamentalistes actuel, le Ben Laden, le mollah Omar, le Abou Ibrahim al-Hashimi al-Qurayshi, s’appelle Benjamin Netanyhaou et a le droit de parler à la télévision française : c’est glaçant mais il faut le dire .

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.