Le mois d’octobre se poursuit avec des exactions encore très nombreuses contre les Palestiniens
à Hébron, samedi 11 octobre, les forces israéliennes ont tués un palestinien et ont emprisonné six personnes dont deux femmes.
Un jeune homme a été blessé à la cuisse par les forces d’occupation tandis qu’il se tenait près de son village . L’armée a empêché une ambulance de s’approcher de lui, le laissant dans son sang pendant environ une heure avant de le faire transporter par l’équipe médicale du croissant Rouge à l’hôpital de Dura .L’armée a également arrêté Ahmed Muhammad Hamdan, de la ville de Dura après avoir fait une descente dans sa maison et fouillé celle ci .
Plusieurs checkpoints ont été installés à l’entrée de Hébron et dans les banlieues avoisinantes, autour des camps de réfugiés,des villages et toutes les routes principales et secondaires ont été fermées par des portes de fer et des checkpoints. A l’est d’ Hébron le 15 octobre, un homme a subi de multiples coupures et des coups sur tout le corps car il a été attaqué par des colons. Son passage à tabac a été rapporté à l’agence Wafa Palestine : cet homme de 41 ans a été battu et assailli par un groupe de colons armés alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui dans le village de Birin..Il a dû être transféré à l’hôpital par le Croissant Rouge pour être pris en charge.La violence des colons est incessante et augmente car elle est impunie. Cette violence est indiscriminée, et tombe quiconque : c’est du lynchage .Dans la partie est de la ville de Bani Naim, des soldats ont arrêté Mustafa Issam Manasra et Alaa Muhammad Gharib. Ils ont fouillé leurs domiciles,saccagé le contenu de ceux-ci et volé de l’argent dans la maison de la femme nommée ci-dessus. Ils ont également arrêté Anis Abdul Wadud Ghaith, et Israa Ashraf Khamayseh de la ville de Taffuh, à l’ouest d’Hébron, après avoir mis à sac leurs maisons.
La saison de la cueillette des olives commence et déjà, les Palestiniens et les militants internationaux qui les aident à récolter sont agressés, battus et parfois emprisonnés. .Une bonne trentaine de militants a été arrêté le 18 octobre et vont être expulsés par Israël, d’après le journal Haaretz. L’armée justifie ces arrestations en disant qu’ils sont en train de transgresser des terrains militaires mais les activistes se sont faits arrêter dans les maisons des Palestiniens.Ils sont détenus dans le centre de détention de Givon. Certains ont été arrêtés le 16 octobre et vont être déportés. Dès le 11 octobre, des colons avaient commencé à attaquer des cueilleurs d’olive et des paysans palestiniens. On déplore ces scènes chaque année. Cependant la brutalité des attaques est encore plus remarquable cet automne 2025. Les colons tirent à balles réelles sur les fermiers avec l’intention délibérée d’exploiter à leur avantage la situation dans les territoires occupés. Une vingtaine de fermiers-éleveurs de la région de Al Zawiya et de Abu Naba’a ont été battu par les colons qui ont également vandalisé les voitures des villageois, leur ont tiré dessus à balles réelles, les forçant à fuir et donc à quitter leurs terres. En même temps, des colons attaquent des fermiers en plein récolte des olives à Burqa, au nord de Ramallah, toujours à balles réelles. Les colons qui arrivaient des collines on tiré sur les fermiers qui collectaient les olives sur leurs terres, avec le soutien des soldats.Pire, les soldats et les colons ont assailli le village.Dans le village du prisonnier politique Marwan Barghouti,les soldats ont arrêtés les saisonniers qui cueillaient les olives. Le 10 octobre, rapporte le journaliste Jonathan Pollack , de Haaretz, la ville de Beita au sud de Hébron (20 000 habitants), ville connue pour sa longue résistance à l’occupation a subi une violence inouïe, faite de lynchages, de tirs à balles réelles, d’agression, de pillage : 150 saisonniers s’étaient rassemblés pour la cueillette des olives ,non loin d’un nouvel avant-poste de colons qui s’est établi dans la zone en toute illégalité et dont les membres n’arrêtent pas, depuis leur installation,de commettre des crimes inhumains contre les paysans palestiniens et les camarades qui les soutiennent. Le grand nombre de saisonniers présents n’a pas intimidé les colons. Une force conjointe de soldats et de colons ont mené une attaque à grande échelle contre les fermiers et leurs soutiens.Ils ont commencé au petit matin, dès que la première famille est arrivée dans les oliveraies. Trois des fils furent attaqués et transportés à l’hôpital,tant ils étaient grièvement blessés. D’énormes tâches de sang maculaient le sol de l’oliveraie. Il ne s’agit pas seulement de pousser les Palestiniens hors de leurs terres et de poursuivre un nettoyage ethnique : il s’agit aussi de miner l’attachement émotionnel à la terre, de gommer la culture et de faire disparaître l’identité palestinienne. Durant les heures qui ont suivi, les oliveraies ont été inondées par les propriétaires et par les assaillants. La violence des colons israéliens, qui ont fait voler en éclats des fenêtres, des vitres de voitures avec des matraques et de pierres, qui ont incendié des véhicules, a été aggravée par les assauts de l’armée qui ont également usé de matraques mais aussi de gaz lacrymogènes et de grenades : 20 personnes blessées, dont un jeune homme touché par un engin enflammé, un activiste attaqué à coups de pierre et de bâton qui ont provoqué des fractures ainsi que trois journalistes, Jaafar Ashtiya,blessé lorsque les attaquants ont mis à sac son véhicule, Wahaj Bani Moufleh, une jambe cassée par un projectile et Sajah al-Alami dont la voiture a été incendiée. Une ambulance a également été retournée .Les fermiers fuient, laissant sur place leur équipement et leur matériel agricole, que les colons confisquent.
A Naplouse, des douzaines de colons attaquent les personnes qui cueillent les olives autour des villages de Aqraba, sous la protection des forces armées. Ces pogromes sont de plus en plus nombreux. Certains colons lancent des attaques de grande ampleur, comme dans la ville de Beita, où ils ont blessés plus de 50 personnes en leur tirant dessus, en les battant, en les suffocant. Ils ont également brûlé un bon nombre de véhicules.
Le journal Haaretz rapporte que le 16 octobre, au checkpoint de Beit Furik au sud -est de Naplouse, la file de voitures était presque presque immobile. Les conducteurs, accoudés sur le volant de leur voiture, attendaient patiemment, dans un mélange d’odeur de café du kiosque voisin, et de fuel. Certains sortaient de leur auto pour s’étirer ou fumer, tandis que d’autres attendaient dans leur voiture. Tous étaient résignés à attendre, encore une fois . Pour les 26 000 habitants de Beit Furik et Beit Dajan, ce simple checkpoint est le seul passage qui permet de sortir et d’entrer dans la ville. Les gens rentraient chez eux, après le travail.La plupart quittent leur travail tôt, afin de pouvoir être à la maison pour dormir.. « Si je pars à 16h, je suis chez moi vers 21 h. », explique un chauffeur de taxi. Il éteint son moteur pour économiser l’essence. « Donc, je finis le travail à 13 h. » Un livreur fait défiler des pages sur son téléphone, tandis qu’un homme qui vend du café passe au milieu des voitures . Un Principal de collège , dan un véhicule privé, passe le chiffon sur son pare-brise tandis qu’un camionneur essaye de réparer une fuite sur le pneu de son camion avant que le file redémarre . La file s’allonge alors que le temps passe,la ville est à l’arrêt.Naplouse, une des plus grandes villes de Cisjordanie, est encerclée par un anneau de checkpoints militaires qui ont transformé la vie des habitants en une test d’endurance. Les soldats israéliens surveillent constamment les mouvements des Palestiniens de Beit Furik et de Beit Dajan. Le checkpoint ouvre et ferme à des heures irrégulières. On ne peut rien programmer , les délais sont imprévisibles.
Le 11 octobre, des colons israéliens armés ont assailli la maison de la famille Badr dans le village de Umm Safa, au nord de la ville de Ramallah. L’armée s’est ensuite emparée de deux hommes qu’elle a détenus et battus sévèrement . Toujours selon l’agence de presse Wafa, Marwan Al -Sabbah, chef du Conseil du village a témoigné que des colons étaient entrés par effraction chez lui , avait vandalisé sa maison et aggréssé les habitants.Il raconte que les colons ont tenté de kidnapper les deux frères, Laith et Murhaf mais qu’ils ont été interrompus par l’arrivée des soldats israéliens, qui, au lieu de protéger les deux hommes, se sont mis à les agresser et les ont détenus, tandis que les autres soldats continuaient à piller leur maison. En juillet 2024, les forces israéliennes ont pris le contrôle de Jabal al-Ras, une zone stratégique qui surplombe Umm Safa. Depuis, de nombreuses incursions de colons sont attestées, des terres sont prises, la présence militaire s’accroit, augmentant la peur d’une expansion de l’installation des colons avec toutes les exactions et menaces que cela créent pour les Palestiniens, leurs terres, leurs activités et leurs vies. Des colons ont attaqué le village de Yabrud, à l'est de Ramallah, lundi soir, incendiant un véhicule, en détruisant d'autres et tentant d'incendier une maison. Le conseil du village de Yabrud a signalé que des colons ont attaqué le village, incendiant un véhicule et détruisant d'autres véhicules appartenant à des habitants. Ils ont également tenté d'incendier la maison d'Ahmed Zawahra après en avoir brisé certaines fenêtres. Le 15 octobre, 25 dunums de terre ont été volées à Qalqilia, non loin de Ramallah. Des ordres militaires ont été édités , les terres volées iront à des projets coloniaux , d’après le militant Muneef Nazzal, qui surveille activement le gouvernorat de Qalqilia Les israéliens ont déjà volé plus de 712 mètres carrés de terres dans la ville de Azzun pour construire une route coloniale qui va connecter la colonie illégale de Alfei Menashe avec la route Qalqilia-Naplouse. (Route 55).Il ajoute qu’un second ordre militaire stipule la saisie de 307 mètres carrés supplémentaires dans les villes de Azzun et Jayyous pour construire ce qui est décrit comme un mur de sécurité qui entourera complètement la colonie illégale de Tzufim. Toutes ces colonies illégales ( Alfei Menashe et Tzufim) sont construites sur des routes qui appartiennent aux villes de Azzun, Jayyous et Kafr Thulth et elles continuent de s’étendre au détriment des terres agricoles des citoyens palestiniens, menaçant directement les vies de douzaines de familles dont les revenus principaux viennent de leurs fermes .
À Bethléem, le 13 octobre 2025, Cinq Palestiniens ont été blessés par des colons dans la ville de Beit Fajjar, au sud de Bethléem. Selon une source locale qui a indiqué à l’agence de presse WAFA qu'un groupe de colons avait attaqué plusieurs agriculteurs de la famille Taqatqa alors qu'ils se trouvaient sur leurs terres dans la région de Wadi Saif. Les colons les ont agressés à coups de bâtons et de pierres et ont lâché des chiens qui ont mutilé leurs corps. Cinq d'entre eux ont subi des fractures et des contusions et ont été transférés dans une clinique de la ville.Les colons ont également incendié un véhicule appartenant à Mohammad Taqatqa.
A Jenine, des assauts ont eu lieu dans la nuit du 28 octobre. Des milliers de personnes sont privées de maison.
Depuis le 7 octobre 2023, les colons ont mené un total de 38359 attaques contre des citoyens et leurs biens, causant la mort de plus de 1 000 Palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.
Que fait l’autorité palestinienne ?
L’autorité palestinienne est privée délibérément de ressources par Israël et a annoncé par le biais du ministre des finances que les employés du secteur public ne recevraient que la moitié de leur traitement, et à hauteur de 2000 shekels, soit 611 euros. L’autorité affirme qu’elle est responsable de ce problème et des arriérés déjà en attente. L’autorité paiera quand les conditions le permettront. Cette crise fiscale prolongée est principalement due au fait qu’Israël continue à détenir les impôts sur le revenu des Palestiniens de Cisjordanie : Israël collecte lui-même ces fonds depuis le protocole de Paris de 1994, c’est à dire les 2/3 des revenus de l’Autorité Palestinienne. De plus, des mesures drastiques et punitives ont été récemment imposées par Smotrich ( ministre israélien d’extrême droite des finances ) contre l’AP : gel de la totalité des revenus de l’AP , plutôt que par petites sommes. Cette crise laisse des dizaines de milliers de fonctionnaires et assimilés (professeurs, travailleurs sociaux, personnel de sécurité…) face à l’adversité, devant affronter des retards de paye considérables.
Il y a deux certitudes : aucun accord n’est jamais respecté par Israël. Les accords qui sont signés ne sont de toute façon jamais égalitaires, encore moins bénéfiques aux Palestiniens qui restent sous contrôle d’Israël sur tout le territoire. La version « progressiste » des Accord d’Oslo, celle qui fut mise en place, n’a abouti a aucune autonomie, encore moins souveraineté des Palestiniens. Le territoire d’un futur état palestinien est morcellé, conditionné au plan Allon de 1967, plan qui a servi de base aux accords signés en 1993: zone, A, B et C, redéploiement constant des forces armées. Seules Gaza et Jéricho ont été évacuées mais l’ensemble de la Cisjordanie et Al Quds ( la partie Est de Jérusalem qui doit devenir la capitale de la Palestine) sont toujours sous l’emprise d’Israël. De plus, cette compromission est en train de s’effriter complétement,car les alliances de Netanyahou ont mis l’extrême droite au pouvoir, et celle -ci veut tout. Le problème d’Oslo était de savoir si Israël, voulait un état juif ou un état démocratique : Israël à choisi, ce sera un état juif. Le sort politique, économique et humain des Palestiniens a été jeté aux orties : des protocoles du Caire et de Taba qui les soumettent militairement, au protocole de Paris qui soumet leur économie à celle d’Israël, en passant par l’expulsion du sujet : « droit au retour », tout a mené à cette situation d’Apartheid et de génocide.
Rik Peeperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens, a appelé vendredi 25 octobre à l’ouverture de tous les points de passage de Gaza vers Israël et l’Égypte, non seulement pour l’acheminement de l’aide humanitaire, mais aussi pour les évacuations sanitaires.
« Nous sommes prêts à augmenter le rythme des évacuations jusqu’à un minimum de 50 patients par jour, plus leurs accompagnants, comme lors du précédent cessez-le-feu », a-t-il déclaré en visioconférence depuis Jérusalem, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Genève.
Deux évacuations sanitaires sont prévues la semaine prochaine, mais « nous voulons pouvoir en effectuer quotidiennement », a-t-il ajouté, car au rythme actuel, l’évacuation de 15 000 personnes – dont 4 000 enfants – nécessitant des soins hors de Gaza prendrait une dizaine d’années.
« Tous les couloirs médicaux doivent être ouverts », a-t-il insisté, y compris celui vers les hôpitaux de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, comme c’était le cas avant la guerre. « C’est vital et c’est la voie la plus économique. Si cette voie était ouverte, cela changerait vraiment la donne ». L’ouverture du point de passage de Rafah vers l’Egypte, dans le sud, pourrait également permettre aux patients d’y être soignés ou transférés vers d’autres pays, a-t-il souligné.
« Plusieurs établissements de santé-clés situés au-delà de la ligne de cessez-le-feu, notamment les hôpitaux Kamal-Adwan, Al-Awda, indonésien (nord) et européen (sud) de Gaza, sont inaccessibles et non fonctionnels », a par ailleurs ajouté M. Peeperkorn.
Depuis le début de la guerre, plus de 700 personnes sont décédées en attendant leur évacuation médicale, selon la même source.
L’aide humanitaire n’entre pas comme prévue. L’UNRWA ne cesse de faire remarquer qu’Israël ne remplit pas son rôle, malgré les arrêts de la cour internationale. Le Hamas rend les corps israéliens au compte compte, faisant face à d’énormes difficultés pour accéder aux dépouilles. La situation à Gaza est très difficile, et comme dit mon ami Yasser, beaucoup plus complexe. Il y a des purges, des accidents dus à la fragilité des quelques bâtiments qui restent debout ( comme ce mur qui s’est effondré à l’ouest de Gaza dans un port de pêche), des maladies psychologiques et physiques
Le mois d’octobre se termine et cette liste d’exactions contre les Palestiniens ne se termine pas.
Elle n’est ni exhaustive, ni accidentelle. C’est un flot continue de crimes impunis. Le 28 octobre, aujourd’hui, l’est de la ville de Gaza est prise pour cible par les avions d’Israël en ce moment même ainsi que le camp de réfugiés de Al-Bureij.Dans les Territoires Occupés, trois résistants palestiniens auraient été tués suite à des attaques aériennes de la brigade Menashe,qui agresse le secteur de Jenine .
Même si quelques pays ont pris des sanctions contre Israël parce qu'il commet des crimes contre la population qu’il opprime depuis plus de 80 ans, la plupart des pays "occidentaux" adoube ce pays et choisissent de soutenir sa politique, plus ou moins discrètement mais toujours avec cette idée qu'il faut se serrer les coudes , " entre blancs" Ainsi, sous l’égide de Trump, Israël est soutenu et perçu par les démocraties illibérales et par les futures dictatures comme une entité qui soutient les « blancs », les racines bibliques et une histoire fantasmée et coloniale du Moyen-Orient. Nous devons mettre fin à ce processus suicidaire pour toute l’humanité. Tandis qu’Israël dévore la Cisjordanie, il va envoyer une fournée de journalistes occidentaux, triés sur le volet et qui marcheront dans les pas de l’armée à Gaza. Il est temps de regarder les choses dans leur globalité avec nos yeux d’humain plutôt que de se laisser berner par la propagande des bourreaux.
Quelques sources:
Infos d'aujourd'hui: ( détaillées dans le prochain billet )
https://imemc.org/article/army-abducts-20-palestinians-in-the-west-bank-2/
Agir :
Que boycoter?
Lettre d’un Palestinien en exil à l’humanité qui n’a pas abdiqué
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Plusieurs distributions d’eau à Gaza ville, au début du mois de juillet
