Petit compte-rendu poéticophilofoutraque, écrit un peu avant, un peu après.
Échanger les pratiques entre professionnels -thécaires, tout en respirant le bon air quercynois sur le chemin cadurcien et en visibilisant et popularisant notre formidable maillage de lecture publique et universitaire ?
Quelle belle idée !
Papoter, pédaler, papodaler, pédaloter…
En ce moment, je sens bien qu’on est un certain nombre à être tendus comme des chaînes qui risquent à tout moment de péter dans la montée.
Alors mouiller le maillot pour pas trop lâcher les maillons
S’évader pour s'éviter de voir tout dérailler, même si tout nous invite à perdre les pédales et lâcher le guidon
Retrouver la notice de la vie en communauté
Récoller les morceaux, faire l’inventaire des ressources, tâcher de ne pas trop se cataloguer, nous les huit milliards d’exemplaires dont la plupart n’aspirent qu'à trouver la niaque de l’être encore un peu, malgré les hauts-le-cœur face aux vagues saumâtres qui inondent les têtes qui se gondolent en tête de rayon. Dans ces sphères ballonnées où toute honte est bue avec une descente telle qu'on voudrait pas la remonter à vélo.
Faute d'échanges très fournis avec les Habitants, habitantes, public chéri mon amour (pédaler visiter pédaler, ça prend déjà beaucoup de place), voici quelques souvenirs d'étapes :
Castelnau-Estretefonds : Aurore se lève, Stabat Mater Furiosa, une lecture offerte et Siméon qui claque comme tempête dans le dos pour nous rappeler que les mots, c'est un peu du métier colonne vertébrale, un outil pas trop mal pour se tenir debout
Médiathèque, ludo, EPN et Accueil vélo pour Montech : à l'entrée du cybercafé, tout un tas de pièces détachées issus de vélos donnés : de quoi piocher pour réparer les vélos des jeunes du coin comme ceux des touristes
La Mémo de Montauban, un des seuls bâtiments où figure un picto pour interdire aux gens de faire du toboggan sur les parties des murs en pente
Montpezat-de-Quercy, et la visite cardinale de la Collégiale par Claude Moureau
Cahors, un arrêt juste avant le viaduc des Sept-Ponts et les jolies boiseries de la patrimoniale.
Le Cyclo-BibliOc, était-ce une sorte de dream team building au cœur d'une sorte de start-up nation ting-block passion ?
Est-ce qu'on ne serait pas tous et toutes un peu bibliothechnosolutionnistes, là, à penser que l'accueil inconditionnel et la diffusion libre de savoirs vérifiés sont source de robustesse démocratique assaisonnée de joie ?
Peut-être qu'au-delà des têtes gondolées, c'est aussi parce que l'erreur est urbaine que la ru-rale ?
Moi je pense avec Descola que nature n'existe pas ; que devient alors la culture, si ce n'est celle de la fourche ?
Est-ce que ce sont les itinéraires qui font les trajectoires ?
Rêver : des bibliothèques comme caisses de résonance, dans lesquelles les savoirs expérientiels et les savoirs académiques conjugués au service du vivant sont une bien jolie façon d'augmenter la réalité.
Et, parce qu'il manque ici comme une "légère" notion d'effort et de limites à dépasser (ou pas), en garder encore un peu sous la pédale au moment de prendre les chemins de traverse.
Parce que les connaissances, c'est comme l'énergie : si tu les partages, tu n'es jamais à l'abri d'en avoir un peu plus qu'avant.