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Billet de blog 2 novembre 2025

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Nietzsche dans l’inconscient collectif contemporain

Devenu icône pop, Nietzsche est partout… et souvent trahi. Ce texte examine comment la volonté de puissance s’est muée en injonction à performer, comment le nihilisme s’est fait cynisme léger, et comment le surhomme a glissé vers l’homme augmenté. Retour aux sources, une éthique tragique de la vie, loin des slogans, pour réapprendre à créer des valeurs.

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« Deviens ce que tu es », écrivait Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra. Cette injonction, à la fois intime et métaphysique, ne visait pas la performance mais la conquête d’une vérité intérieure, devenir soi, non pas malgré la vulnérabilité, mais à travers elle. Pourtant, notre époque semble avoir transformé cette maxime en mot d’ordre productiviste. Le culte du dépassement de soi, les discours managériaux sur la “résilience”, ou encore les rêves transhumanistes d’un être “augmenté” témoignent d’un retournement du message nietzschéen, ce qui devait libérer l’homme de ses illusions sert désormais à le contraindre à l’efficacité.

Dès lors, comment la pensée tragique de Nietzsche fondée sur l’affirmation de la vie, la lucidité face au vide et la création de valeurs a-t-elle été déformée par la modernité ?
Pour y répondre, il faudra examiner d’abord la volonté de puissance détournée en idéologie de la performance, puis le nihilisme transformé en cynisme léger, avant d’analyser enfin, la figure du surhomme réduite au fantasme technologique d’un homme sans faille.

Volonté de puissance : de l’esthétique de l’existence à l’idéologie de la performance


Commençons par le concept le plus galvaudé, la volonté de puissance. Chez Nietzsche, elle n’est pas domination d’autrui mais intensification de vie ce que notre modernité a retourné en tableau de bord.

Nietzsche est devenu sans doute l’un des penseurs les plus cités et les plus trahis de notre modernité. Philosophe du soupçon, pourfendeur des valeurs morales traditionnelles, il a prophétisé la mort de Dieu, anticipé le nihilisme contemporain, conceptualisé la volonté de puissance et esquissé la figure du surhomme. Mais ces concepts, nés d’une réflexion tragique sur la condition humaine, ont été absorbés dans l’inconscient collectif sous des formes souvent superficielles, édulcorées ou déformées.
Le culte actuel de la performance, l’obsession de l’optimisation de soi, la perte des repères communs, les fantasmes transhumanistes prolongent parfois inconsciemment certains motifs nietzschéens mais en les privant de leur dimension critique et tragique.Dans cette perspective, interroger l’héritage nietzschéen dans notre inconscient collectif, c’est révéler combien ses idées structurent encore nos affects contemporains, tout en soulignant à quel point leur réappropriation dominante tourne souvent le dos à l’exigence philosophique de Nietzsche lui-même, une exigence de lucidité, de profondeur, et d’affirmation inconditionnelle de la vie dans toute sa complexité.

La volonté de puissance chez Nietzsche n’est jamais simplement un élan de domination brutale sur autrui. Dans Par-delà bien et mal, il avertit déjà que "celui qui cherche à dominer autrui trahit avant tout sa propre impuissance". Il s’agit d’un principe vital plus fondamental : un mouvement créateur, dynamique, par lequel tout être vivant affirme son existence, surmonte ses résistances internes, déploie ses forces propres. Cette conception écarte tout réductionnisme moral, ce n’est ni un impératif moral ni une stratégie sociale, mais un processus organique. Nietzsche voit dans la volonté de puissance non une conquête extérieure mais une intensification de la vie elle-même, "Vivre cela signifie pour nous : transformer constamment en lumière et en flamme tout ce que nous sommes et rencontrons" (Le Gai Savoir). Mais ce que la culture contemporaine a fait de ce concept l’a profondément détourné, au lieu d’un processus d’intensification existentielle, elle en a fait une injonction individualiste à la performance mesurable, quantifiable, rentable.


Ce renversement est subtil mais radical, alors que Nietzsche invitait à embrasser le tragique, la fragilité et la tension inhérente à l’existence, la modernité productiviste fige la volonté de puissance en un modèle normatif où il s’agit de "se dépasser", "être plus performant", "optimiser ses résultats". Ce paradigme est visible dans la rhétorique entrepreneuriale contemporaine où le lexique nietzschéen affleure en surface dépassement, intensité, affirmation tout en trahissant son esprit, là où Nietzsche propose une esthétique de l’existence, la modernité livre une économie de la performance.


La psychanalyse éclaire ce glissement, ce qu’on appelle aujourd’hui "volonté de puissance" masque souvent, en réalité, une réaction défensive contre l’angoisse fondamentale d’incomplétude. Lacan dirait que le discours hyper-performant contemporain est structuré comme une défense contre la castration symbolique : refus de la limite, déni de la vulnérabilité, fuite en avant dans des objectifs toujours plus exigeants. Deleuze rappelle d’ailleurs dans Nietzsche et la philosophie que "la volonté de puissance n’est pas une volonté de dominer, mais d’affirmer la différence, de composer des forces nouvelles". Ce qui signifie que la véritable puissance n’a rien à voir avec la conquête extérieure mais tout à voir avec la capacité de transmutation intérieure.
Dans cette perspective, il faut revenir à la manière dont Nietzsche articule volonté de puissance et style de vie, la puissance authentique suppose une créativité, une capacité à transformer ses faiblesses en force, ses échecs en occasions d’affirmation, son chaos intérieur en étoile dansante. Mais aujourd’hui, ce projet tragique est inversé, la performance contemporaine n’accepte ni l’échec, ni le chaos, ni l’imperfection; elle exige la maîtrise totale, la transparence de soi, l’auto-surveillance constante, toutes choses qui démentent l’esprit nietzschéen. Il suffit d’observer les discours actuels sur le "leadership", les "top performers", ou encore la "résilience", autant de concepts qui renvoient formellement à une exigence d’intensité mais qui oublient que pour Nietzsche, l’intensité véritable implique aussi la confrontation à la douleur, à la perte, au tragique.


La volonté de puissance, telle que Nietzsche la conçoit, est aussi une dynamique de dépassement de soi qui refuse la complaisance des morales de troupeau. Il fustige ces dernières, "Les hommes faibles [...] préfèrent la sécurité à l’intensité, la médiocrité à l’excellence, la soumission à l’exigence d’être soi" (Aurore). Or, là encore, notre époque retourne ce diagnostic, elle promeut un modèle hyperindividualiste sous couvert de dépassement, mais ce dépassement est normé, codifié, homogénéisé. Il n’est pas exigence intérieure mais conformisme déguisé.
En arrière-plan de cette mutation, il faut aussi relire Nietzsche comme diagnosticien du malaise moderne : la volonté de puissance véritable implique une capacité de dire "oui" à la totalité de l’existence y compris à sa douleur, à sa fragilité, à son caractère tragique tandis que la modernité a transfiguré cette exigence en injonction névrotique à l’optimisation permanente. Le Nietzsche manager ou le Nietzsche coach de vie n’est qu’une caricature, là où Nietzsche prône la transmutation poétique de soi-même, l’idéologie contemporaine propose une transmutation comptable de ses performances.
Psychanalytiquement, on pourrait dire que la volonté de puissance dans sa version moderne devient un symptôme collectif, obsession de la maîtrise, culpabilité face à l’imperfection, évitement de l’angoisse par la fuite en avant. Là où Nietzsche invite à transformer sa propre vie en œuvre d’art, la société contemporaine invite à la transformer en tableau de bord.

De l’injonction à « performer » au vertige du sens, le second nœud est le nihilisme, non plus blessure tragique, mais légèreté cynique.

 Nihilisme : du choc tragique au cynisme léger


Nietzsche fut l’un des premiers à diagnostiquer le nihilisme comme une maladie historique, une conséquence directe de ce qu’il appelle la "mort de Dieu". Dans ses Fragments posthumes, il écrit : "Le nihilisme est à notre porte… De quoi souffrons-nous aujourd’hui ? De la perte de tout fondement." Ce n’est pas simplement un constat religieux mais une analyse de civilisation, la disparition des fondements transcendants laisse l’individu nu face à l’existence, privé de repères, désorienté.
Ce diagnostic a aujourd’hui trouvé une réalisation paradoxale, notre époque ne souffre plus de ce nihilisme avec douleur tragique mais l’a intégré dans ses pratiques quotidiennes comme une attitude quasi naturelle, désinvolte, souriante. C’est un nihilisme "léger", "postmoderne", qui cultive l’ironie comme défense, la croyance profonde est devenue impossible mais nous agissons "comme si" nous y croyions encore, et surtout nous nous protégeons par la distance cynique. Ce cynisme, pour reprendre la formule de Sloterdijk dans

Critique de la raison cynique (1983), "sait bien mais fait quand même" , il sait qu’aucune valeur ne tient absolument, mais il continue à consommer, produire, désirer, investir, sans trop se demander pourquoi.
La psychanalyse éclaire ici un phénomène subtil, le nihilisme contemporain fonctionne comme un mécanisme de défense contre la mélancolie. Là où Nietzsche voyait un effondrement des valeurs provoquant un choc existentiel profond, l’homme contemporain préfère se réfugier dans une forme de désinvolture affective : la légèreté comme protection contre la perte de sens. Freud lui-même, dans Deuil et mélancolie, décrit cette stratégie psychique, lorsque la perte est trop douloureuse pour être affrontée frontalement, le sujet s’en défend par des formations de compromis ici, une ironie généralisée, un jeu permanent avec les signes du vide.
On retrouve cette dynamique dans des phénomènes culturels très contemporains : la publicité elle-même assume le vide des valeurs qu’elle vend ("just do it", "because you’re worth it"), les réseaux sociaux offrent un espace où le sérieux est immédiatement désamorcé par le sarcasme, et les discours politiques les plus creux sont consommés avec un scepticisme amusé plutôt qu’avec colère. Ce nihilisme léger évite la confrontation au tragique, là où Nietzsche, au contraire, invitait à traverser ce vide pour lui donner sens par une création nouvelle.
Mais la véritable profondeur du nihilisme nietzschéen réside ailleurs, il n’est pas seulement perte des valeurs, il est perte de la capacité de créer de nouvelles valeurs. Nietzsche écrivait, "Le nihilisme n’est pas simplement que les valeurs suprêmes perdent leur valeur : il est que l’on ne trouve plus à quoi donner de la valeur."

Aujourd’hui encore, cette prophétie trouve un écho saisissant, au-delà du cynisme léger se cache une angoisse collective plus sombre, une difficulté structurelle à inventer des horizons partagés. Ce n’est pas tant que les anciennes valeurs se sont effondrées cela, Nietzsche l’annonçait déjà mais que nous peinons à les remplacer par des valeurs vitales, authentiquement créatrices.
La culture contemporaine multiplie les palliatifs, quête de "sens personnel", marchandisation de la spiritualité (coaching, méditation guidée, psychologie positive), esthétisation du quotidien… autant de réponses fragmentaires qui masquent difficilement un vide plus fondamental. Cette fragmentation est elle-même symptôme du nihilisme, la valeur est réduite à une expérience individuelle, éphémère, sans horizon transcendant ni dimension collective. Comme le note Gianni Vattimo, dans La société transparente, "le nihilisme contemporain est celui d’une société qui se regarde dans le miroir des écrans, infiniment réfractée, sans plus pouvoir retrouver son image unitaire."
Là encore, la psychanalyse peut lire ce processus comme une stratégie d’évitement, dans une culture saturée de signes et de simulacres, la fuite en avant remplace la traversée du vide. Nietzsche espérait que le nihilisme pourrait être surmonté par une affirmation nouvelle, un "oui" à la vie dans sa totalité, au-delà du bien et du mal, au-delà des valeurs héritées. Notre époque, en revanche, semble incapable d’assumer ce défi : elle préfère recycler des formes vides, pratiquer un scepticisme chic, et surtout ne pas affronter frontalement le tragique.
Enfin, Nietzsche prophétisait que le nihilisme serait un moment de transition, une étape provisoire sur le chemin d’une revaluation des valeurs. Mais ce moment s’est prolongé, il est devenu un mode d’existence à part entière, où tout semble équivalent, où le "plus de choix" produit paradoxalement "moins de sens". Ce paradoxe n’est pas sans rappeler ce que Lacan décrivait dans son séminaire sur L’éthique de la psychanalyse : la saturation des objets de consommation comme forme contemporaine du vide. La jouissance infinie promise par la modernité n’a fait qu’accentuer le malaise, "le monde est plein de choses, mais vide de sens."


Reste la figure la plus mal lue, le surhomme. Non un programme d’augmentation technique, mais un devenir fragile au bord de l’abîme.

Le surhomme : devenir tragique vs fantasme techniciste d’“homme augmenté”


La figure du surhomme occupe une place centrale mais souvent mal comprise dans la pensée de Nietzsche. Dans Ainsi parlait Zarathoustra, il ne s’agit pas d’un modèle à atteindre au sens moral ou social, mais d’une métaphore radicale, celle d’un être capable de dire "oui" à la totalité de l’existence, de surmonter le nihilisme, de créer ses propres valeurs dans un monde déserté par Dieu. "L’homme est une corde tendue entre la bête et le surhomme", écrit-il, insistant sur la précarité tragique de cette figure, elle n’est pas un état, mais une tension, un devenir fragile, exposé.
Pourtant, la culture contemporaine a largement dévoyé cette figure, elle en a fait un modèle d’"homme supérieur", fort, performant, optimisé, préfigurant les rêves transhumanistes de dépassement de la condition humaine par la technique. Là où Nietzsche plaçait l’accent sur la puissance créatrice du tragique, notre époque voit dans le surhomme une solution technique aux failles humaines, une promesse d’abolition des limites : prolongation de la vie biologique, augmentation cognitive, maîtrise des émotions, etc.
Cette distorsion a des racines profondes. Elle témoigne d’un refus de la vulnérabilité, le surhomme nietzschéen assumait pleinement la douleur, la finitude, l’angoisse, tandis que l’"homme augmenté" contemporain rêve de les abolir. Le transhumanisme incarne ce fantasme : il vise à corriger, améliorer, optimiser le corps et l’esprit pour les rendre "meilleurs", au sens d’une performance quantifiable. Mais c’est une lecture plate et réductrice, Nietzsche écrivait pourtant que "l’art d’exister, c’est danser au bord de l’abîme". Cette danse suppose l’exposition au risque, l’acceptation des failles, la reconnaissance joyeuse de la précarité humaine.
Dans cette perspective, la psychanalyse apporte un éclairage essentiel, le surhomme technicisé est un symptôme d’évitement de la castration symbolique, au sens lacanien. L’homme augmenté rêve d’une complétude imaginaire là où l’humain est marqué structurellement par le manque, la perte, la finitude. Refuser ce manque, vouloir réparer le corps pour en faire un outil parfait, c’est refuser de reconnaître la condition humaine comme condition de vulnérabilité et d’imperfection constitutive. David Le Breton souligne dans ses travaux sur le corps contemporain que "l’homme moderne rêve d’un corps sans faille, invincible, immortel", mais que ce rêve est traversé par une angoisse secrète,celle de ne jamais pouvoir atteindre ce fantasme.

On observe cette obsession dans les pratiques corporelles extrêmes (bodybuilding, biohacking, dopage, chirurgie esthétique radicale) comme dans l’imaginaire cinématographique, de RoboCop à Transcendence, l’idéal du surhomme devient une figure froide, mécanique, sans affect véritable. C’est l’exact inverse de ce que Nietzsche appelait à incarner, un être capable d’affirmer la vie dans sa totalité, avec ses contradictions et sa fragilité.
Enfin, ce dévoiement contemporain révèle une crise plus profonde, le projet de surhumanité se substitue à la tâche nietzschéenne de création de valeurs. Plutôt que d’assumer la responsabilité de donner sens à un monde dénué de transcendance, notre époque délègue cette tâche à la technologie. Le surhomme technologique promet de combler le vide sans effort de pensée, il propose une solution technique à une crise existentielle.

Mais cette promesse est illusoire. Nietzsche rappelait dans Zarathoustra, "Ce n’est pas en fuyant la douleur que l’on grandit, mais en l’embrassant." Le surhomme authentique n’est donc pas celui qui transcende la douleur, mais celui qui transforme la douleur en force créatrice, qui transmute la souffrance en style, le manque en œuvre.
Cette inversion est aujourd’hui visible dans l’écart entre l’esthétique tragique nietzschéenne et l’esthétique hyper-contrôlée du transhumanisme, le premier invitait à faire de sa propre vie une œuvre d’art singulière, imprévisible, vulnérable ; le second propose une vie parfaitement contrôlée, sans chaos, sans faille, sans tragédie c’est-à-dire sans véritable grandeur.
Le fantasme de surhumanité contemporaine est moins un élan vers l’avenir qu’une fuite hors de la condition humaine. C’est une défense contre l’angoisse existentielle, qui préfère éliminer les symptômes de la fragilité plutôt que d’assumer leur signification.

Au terme du parcours, puissance, sens, figure demeure la question, comment être fidèle à Nietzsche aujourd’hui ?

Pour conclure, la modernité contemporaine prétend souvent "faire du Nietzsche", mais elle en trahit le projet profond, elle instrumentalise la volonté de puissance comme idéologie de la performance, elle banalise le nihilisme comme cynisme confortable, elle détourne la figure du surhomme en modèle techniciste d’optimisation humaine. Pourtant, ce que Nietzsche nous propose est infiniment plus radical, une affirmation tragique de la vie, une capacité à assumer le vide et l’incomplétude, à créer des valeurs par soi-même sans chercher de refuge dans des illusions ou des surenchères technologiques.

Et si la véritable fidélité à Nietzsche consistait aujourd’hui non pas à s’inscrire dans la fuite en avant du surhomme augmenté ou du cynisme ironique, mais au contraire à retrouver le courage tragique ?Assumer pleinement la vulnérabilité humaine, accepter notre condition finie, réinventer des formes de grandeur qui ne passent ni par la domination ni par l’optimisation technique tel pourrait être, en creux, le dernier legs nietzschéen pour notre époque, se réconcilier enfin avec la vie dans toute sa précarité.

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