L’école à l’arrêt :
mesure exceptionnelle pour tous les écoliers de France
Tous les enfants de France ne sont pas retournés à l’école depuis le vendredi 13 mars. Du 13 mars au 4 juillet (grandes vacances), il y a 3 mois et 21 jours presque 4 mois. Chaque écolier de la maternelle au lycée n’a étudié que les 2/3 des programmes.
Pas la peine de faire passer des examens (bac, brevet, concours) car les études n’ont pu être achevées.
Avec ce qui est prévu par le ministère de l’E.N. , en septembre tous vont passer dans la classe supérieure. Mais avec quel bagage ? Avec des lacunes pour presque tout le monde, des disparités dans les acquis, des pertes d’habitudes scolaires (mémoire, leçons) ...
Alors comment remettre tous les écoliers à niveau ?
Des enseignants disent qu’ils vont traiter les retards d’acquisition dans les premiers mois de la rentrée ce qui différera de quelques mois l’entrée dans le nouveau programme prévu pour la classe d’âge.
Retour à la case départ.
Cette année scolaire est une année blanche car elle n’a pas eu d’achèvement. Elle s’est interrompue, elle ne sera, pour ainsi dire, jamais « rattrapée ». C’est pour ça que je pense que tous les écoliers de France, TOUS, devraient redoubler. Comme ce redoublement s’appliquera à tous, personne ne sera ni raillé ni désigné.
Il faudra aussi décaler d’un an toutes les échéances des concours et des examens.
Avec le redoublement, les enseignants referont leur programme en approfondissant (puisqu’on aura le TEMPS d’avoir des parenthèses, des détours, des sorties qu’on n’a jamais le temps de faire ordinairement …)
Des expériences pédagogiques pourraient être tentées, par exemple avoir des correspondants et s’écrire nos vies (faire écrire les écoliers autrement que dans des exercices de copie ou de graphisme), raconter nos travaux à d’autres écoliers, par exemple à des écoliers à la campagne quand on vit dans une ville, faite un petit voyage, découvrir ce qu’étudient les autres et chercher avec eux … parce qu’on aura le TEMPS.
Ce pourra être un temps donné, pour l’enseignant, de tenter des techniques d’individualisation du travail, d’écriture des élèves avec un petit journal de classe : tout ce qu’on n’a pas le temps de faire dans la semaine scolaire si serrée car avant il y avait cinq jours de classe, puis on est passé à quatre jours et demi puis à quatre jours …
Pas le temps de vagabonder dans les découvertes, de s’entraîner à faire, pas le temps pour le tâtonnement expérimental, non, il faut avaler un programme en un temps scolaire toujours réduit avec trop de vacances : deux semaines à la Toussaint, deux semaine à Noël, deux semaines en février, deux semaines à Pâques, deux mois l’été (le lobbie du tourisme est tout puissant).
Cette année de redoublement pour tous, serait une année plus paisible pour les enfants, les adolescents, les enseignants, les parents.
« Recommencer » sera – récupérer - reprendre des forces – s’assurer.
Cela serait une année à refaire le programme d’une façon plus détendue avec des activités vivantes dont les écoliers de tous les niveaux ont bien besoin ; ce sera l’école lente.
Au mois de septembre, 800 000 enfants de l’âge trois ans doivent entrer en petite section de maternelle. Ils attendraient un an de plus. Avec cette décision (qui demande un courage politique) tout se décalerait d'un an. Pour les trois ans, pas de rentrée à la maternelle cette année.
Ça veut dire que ces enfants là rentreront en petite section de maternelle en 2021 à 4 ans ce qui les amènerait au CP en primaire à 7 ans comme dans beaucoup de pays où on apprend à lire à 7ans (au lieu de 6 ans en France).
L’année suivante tout redeviendra comme avant.
C'est pour sauver ceux (TOUS) qui ont eu l'année sabotée par la pandémie et qui vont traîner un retard qui se répercutera sur toute leur scolarité.
Marine Baro institutrice
http://marine.baro.free.fr/