Depuis début Mars 2020 pour la majorité des Français qui comme moi ont suivi l'actualité sanitaire de loin, nous vivons dans un monde que nous n'avions jamais imaginés auparavant.
Certes, certaines personnes possédaient déjà une grille de lecture très éclairante pour envisager cette Coronascène, sous-période de l'Anthroposcène familière aux "collapsologues". Néanmoins, même ces personnes chez qui nous trouvons probablement les plus réalistes sur l'avenir qui nous attend, n'ont pas été empêchées, de par l'énormité de la situation, de tomber dans une sidération surréaliste partagée.
Même punition pour les personnes suivant finement avec lucidité et crainte la sinistre trajectoire de la scène politique "en marche" depuis 3 ans.
Quand tous les ingrédients sont réunis pour devenir fous et confus, il est nécessaire de poser les choses et de se raccrocher à quelque lucidité, des fois qu'elle s'en aille. Tout craque selon les lignes de faiblesses pré-existantes à la pandémie.
Jetons en vrac les éléments !
Une pandémie qui nous dépasse, particulièrement dans les pays occidentaux
Notre système de soins intensifs est dépassé, sous-calibré. Bien évidemment, l'impact est sans commune-mesure avec un calibrage même pré néolibéral. On ne laisse pas mourir les gens sans un passage à l'hôpital, ce sont nos valeurs humaines élevées, hygiènistes héritées des 30 glorieuses et probablement de plus loin. Il est à noter que quand bien même on ferait le choix moral de s'engager dans l'immunité collective sauvage, notre système de pompes funèbres serait dépassé.
On est donc obligés de confiner la population, plongeant les citoyens dans le sur-réalisme. Outre la stupeur de faire une première, il y a aussi le stress des courses et des gestes barrières, bref tout un apprentissage de la nouvelle vie sociale. A passer du temps sur les réseaux sociaux, on se heurte aussi vite à des personnes sans empathie qui ne supportent pas le désordre ou qui ont intérêt idéologique à le combattre, dans un état de transe. Viennent ensuite les violences policières, les scandales politiques... Bref, sale période sauf peut-être pour Benji.
Un effondrement politique qui couvait, mis à nu
En marche avait déjà des difficultés abyssales, occupé à servir les lobbies et à mettre en oeuvre un choc néolibéral. La réforme des retraites, ponctuée sans aucun sens de l'honneur par un 49.3 de fourbe, sachant que le virus viendrait faire diversion.
Nous découvrons l'inefficacité, l'incurie, la déconnexion absolue des "ces gens" : politiques de carrière et hauts fonctionnaires pantouflards. A vrai dire nous l'avions vue auparavant et l'on pouvait craindre d'avoir de telles lumières aux affaires lors :
- d'un accident nucléaire
- d'une guerre
- d'une crise financière
Nous n'avions pas pensé à la pandémie. Nous découvrons aussi, encore, qu'ils tiennent, d'une manière ou d'une autre qu'il conviendrait de discuter car elle n'est pas claire, les "petits cadres" : petits directeurs, proviseurs... qui n'hésitent pas à appliquer les consignes inhumaines. Finalement cette question de la rupture idéologique entre le haut, les idiots utiles du haut (des cadres aux tout petit chefs) et le reste du monde est assez complexe. Il y a évidemment des leviers.
Le covid confirme enfin la tendance de ce gouvernement à tout régler avec la police et ses prunes à 135 boules. Et il confirme aussi que cette dernière ne fait pas dans le discernement
- nous confirmons les tendances de la police à obéir, faire du zèle et ne pas y aller de main morte
- nous confirmons l'impuissance à verbaliser les messes intégristes et à contre-carrer les départs vacances en province des bobos parisiens
Un effondrement des médias mainstream
N'ayant pas bien suivi l'énorme propagande pour EM lors de la présidentielle, la presse mainstream s'est révélée avec sa mansuétude lors de l'affaire Benalla. Nous en avons pris vraiment conscience dans le traitement des GJ : il n'y a plus de presse mainstream, c'est un énorme appareil de propagande et de bourrage de crane ultra-libéral.
C'est maintenant la même chose pour les scandales des masques, des tests.... là où chacun est indigné, le chien de garde en serait presqu'à être bienveillant. En fait on pourrait mettre un poulpe ou une voyante (1) aux commandes ce serait pareil.
Un effondrement économique
La crise couvait avec la montagne de dettes accumulées pour nous "sauver" de 2008. Rien n'est surprenant. C'est pour nous une méthode systémique de décroître et de se repartir les richesses et l'énergie décroissantes de la Terre (2) : sous régime néolibéral, le riche croit et les reste du monde partage les miettes (et donc décroit en valeur absolue).
Un effondrement physique
Littéralement, nous sommes dépassés et nous ne pouvons pas subvenir physiquement aux problèmes soulevés par le virus. Les chaînes d'approvisionnement de notre système sont soumises à des stress conséquent
Notre système agricole vascille (2).
Nous sommes partis pour jouer une partie de cache-cache avec le Virus, qui ne nous fera ni cadeau ni crédit et jugera nos actions. (3)
Demain c'est pire ?
On aime bien l'image de l'enfant qui reconstruit son château de sable à la hâte entre de 2 grosses vagues dévastatrices, ignorant le mouvement de marée haute qui condamne inexorablement ses actions.
L'avenir est une question assez préoccupante. Il faut la Clairvoyance de spécialistes (4) pour se projeter sur un monde qui risque de papillonner de crises en crises en érodant peu à peu nos moyens. Pour le reste, on ne désespère pas de s'accomoder avec des prises de consciene et de l'entraide.
1 : prédictions de l'avenir liées au coronavirus en France
2 : Cf Shift project et Jancovici