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(Les mirlitons de mon acabit auront noté l’absence délibérée de rimes féminines pour « fermer » deux quatrains comme des bourgeons.
Et une allitération liminaire en T, je ne sais plus pourquoi...)
Avril, tendre et fleuri, s’en vient élégamment
Porté sur l’aile d’or des temps renouvelés.
J’ai promis à des yeux de nuages ourlés
Ces moissons de soleils que mon cœur ne dément.
Pourtant l’hiver si long traine encore en mon âme
Le grand châle de pleurs qu’ont tissé ses vents froids
Et toute la nuit j’entends, seul, figé, l’effroi
Des stylites lointains que tourmente l’Infâme
Anne, te souviens-tu de ce temps désolé
Quand revient le Printemps qui s’était envolé ?
Un poème c’est ça : Quelques mots, poil au nez
Qu’un vieux papa rassemble, aux rimes condamné.