Autant il a impressionné les gens objectifs par la maîtrise de son investiture présidentielle ; De même, face au butor à pelle à tarte ou au moujik botoxé - qui avait pourtant bien secoué le Nain - autant il reste (in)visiblement un banquier, c’est à dire un mec foireux dès qu’on entre dans le domaine du pognon. Tares professionnelles : la dissimulation et la compromission.
Té, peuchère !... A cet égard, ces ficanas de journalistes qui ont dézingué Fillon avec l’appui de l’Élysée ont eu, je le reconnais, le bon goût et surtout le sens commercial d’aller sur leur lancée fouiller ensuite chez les « marcheurs », et, coquin de sort, sont-ils tombés sur la pépite rêvée en la personne du sous-chef moralisateur : Le sieur Ferrand.
Car on ne va pas revenir sur le sujet du point de vue "technique", mais le bonhomme est aujourd’hui épinglé d’une réputation d'incontestable « affairiste », c’est à dire dans l’esprit populaire : de type douteux. A ce point que la Justice, jusque là aussi réticente sur son cas qu’elle avait été diligente à enfoncer Fillon, cette institution traditionnellement de gauche, voire d’extrême-gauche, déçue de la droitisation d'En marche!, et contrainte par l’opinion, s’est finalement décidée à enquêter sur ses éventuels travers judiciaires. Je ne sais encore si elle le mettra en examen, mais vue du Français moyen cette histoire de signature de compromis en son nom propre, de SCI créée en urgence par une concubine, d’achat d'un bien immobilier par cette SCI et sa location à une Mutuelle dont il était le Directeur, voilà une compilation d’accommodements financiers qu’il est difficile de départir d’une logique de compromission des différents acteurs concernés.
Or, Notre président « jupitérien », ce que je ne lui reprocherai pas après dix ans de dégradation de la fonction, nous la joue ici « Ce n’est pas de mon niveau. Voyez mon collaborateur »; lequel collaborateur, possiblement de transition, Landru longiligne et boxeur à ses moments perdus, projeté sur le ring ne sait du coup plus trop sur quel pied danser. Bref, l'affaire traîne. Ferrand, bien que chopé par la patrouille n'est toujours pas viré à cette heure : Situation qui n'est pas macronienne.
Oui, mais il se passe en vérité que Ferrand est prochissime du Deus ex machina à sa Bri-Bri. Qu’il fut le premier d’entre tous à le suivre dans sa fulgurante irruption sur la scène politique.
Il a d’ailleurs eu droit, parmi quelques autres grognards, à sa petite claque distinctive sur la joue et à un pincement d’oreille napoléonien lors de la réception d’investiture à l’Élysée.
Difficile en effet, quand on se pose en parangon de vertu, de négliger un tel dévouement officiel et de lâcher le compagnon le plus en vue d’une épopée singulière. Mais n’y aurait-il pas en plus comme un poil de complaisance ou de connivence mentale, et non morale, dans ce comportement étrangement dilatoire d’un phénomène politique qui se veut être aussi et par ailleurs l’exemple même du chef tranchant et décisif : Banquier et donc coutumier des montages financiers, de ces mises en équilibre interprétatrices des lois parfois... disons subjectives, opportunistes, l’habitude étant une seconde nature, Macron ne verrait-il aucun tort à ce que Ferrand ait profité de sa situation de dirigeant d’entreprise... à but non lucratif rappelons-le, pour gaver une copine avec laquelle il s’est ensuite immédiatement pacsé, le tout sur le dos de la boite qu’il dirigeait, et laquelle boite, en lui allouant une mensualité de 1200 euros au titre de « conseil », lui a maintenu reconnaissance de ses services passés quand il est entré dans le vif politicien et a quitté ses fonction privées ?...
D’ailleurs, bonnes gens, ne vous aura-t-il pas échappé que le haut-commis bancaire devenu notre chef d’État, adoubé par la Finance new-yorkaise, excusez du peu, a dû gagner quelque argent (on a parlé de 3 millions) lors de son passage efficace dans le « milieu ». Or il n’est aujourd’hui pas fiché comme l’est votre modeste serviteur au tableau de l’ISF, et même, parait-il, le malheureux n’aurait pratiquement plus le sou vaillant, relevant carrément de l’aide sociale si Mamy Brigitte n’était pas là...
Bizarre, j’ai dit bizarre, et bizarre surtout qu’il n’y ait pas eu d’investigations médiatiques poussées et documentées à son sujet, comme l’ont été celles visant Fillon, maintenant le gars Ferrand.
Enfin, c’était pour dire...