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« Exaspérée par les provocations de quelques fondamentalistes sur notre sol, l’opinion publique française finit par oublier que la très grande majorité des musulmans n’aspire qu’à vivre leur religion en paix et en privé ».
Quand on veut se payer une petite tranche de moraline, de bourrage de crâne classique, de bavardage parisien, on clique sur l’édito de Croissandeau : c'est l'archétype. De l'AOC. Du pur jus de pression 100% garanti.
Remarquez, il n'a pas tort : Pour se souler de ces tranquillisants verbaux, de ces lieux-communs, de ces idées reçues, il y a des centaines de milliers de benêts chez un peuple qui n’ose plus, ne prétend plus être, qui n'est plus en état d’assumer les nécessités que rencontre une nation confrontée à une concurrence mondiale féroce.
De sorte que les benêts en question gobent comme du bon pain la fiction ci-dessus.
En vérité, il ne s’agit pas du tout de « quelques » fondamentalistes musulmans, ce qui est déjà une redondance, mais d’une communauté reine de la maïeutique, qui approche tranquillement aujourd’hui les 10 millions d’individus, et dans l’esprit de laquelle - cela a été suffisamment diffusé par ses autorités, je dis bien ses autorités -, le divin prime sur le séculier, c’est à dire que, et pour qu’on se le mette bien dans le cigare, l’imam a voix sur celle de l’instit et le Coran sur la législation républicaine. On ne peut plus clair.
Là-dessus une duplicité de principe, la célèbre Taki-iah, inculquée dès l’enfance, ajoutée à une patience typique de ces ethnies, et la pièce est jouée.
Tiens, à ce sujet il y en a qui, eux, semblent avoir pigé leurs erreurs initiales, ce sont les Québécois : Ma cadette, qui est pourtant affectée d’une forme de philanthropisme limite gauchisant propre à beaucoup de jeunes, et parce qu’elle travaille dans le milieu cinématographique où cela fait partie de la panoplie, Nini m’a avoué l’autre jour avoir constaté un retournement assez brutal de l’opinion montréalaise :
Les hordes musulmanes francophones qui y étaient l’objet d’attentions positives au détriment de notre lointain cousinage, il y a quatre ans, lorsqu’elle est arrivée de Bruxelles, une ville qui lui était si chère mais qu'elle avait quitté justement excédée par le comportement conquérant des « wesh » (?!) « ...encore plus agressifs et insultants qu’à Paris » (le seul fait de porter une jupes décente vous y vaudrait le joyeux qualificatif de "salope"), ceux-là sont aujourd’hui toujours dissociés des Frînçés au pays de l'érable et des caribous, mais péjorativement cette fois. Des "Frînçés" auxquels on concèderait et glisserait même, en revanche, avec quelques efforts certes, quelques marques récentes de sympathie comparative. C’est mieux que rien...
Disons alors que Croissandeau* n’est pas québécois. La comprenette est plus difficile... Et il n’est pas le seul.
* Directeur de la Rédaction de l'Obs
Si vous allez en Gaspésie, ne manquez pas Agathe et Robert. Une anthologie de l'accueil québécois... Et au petit-dèj (succulent), Robert, Montréalais vous tient des discours... sains... Sur ce qui nous occupe. Il n'y va pas par 36 chemins. On croirait Marius...