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Billet de blog 3 septembre 2015

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Y EN A MARRE !...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chaque soir à l’heure de la pub... et surtout du dîner, en guise d'"apéro" on a déjà droit aux mycoses plantaires et aux tuyauteries dégueulasses des lave-linges de connasses qui n’utilisent pas Calgon. On passe ensuite aux Infos, et pour accompagner le plat de résistance il n'était naguère question que du spectacle de tarés de l’EI s’apprêtant à égorger en série des footballeurs hollandais résignés. Toutefois ces théories pantelantes lassèrent vite.

On  s’est alors rabattu sur l’image rimbaldienne de cadavres de « migrants » (Pardon : de « réfugiés »)( !?) flottant entre deux eaux après naufrage de rafiots libyens pas forcément ivres.  Mais toujours dans l’exotisme.

Ne voilà pas que, récemment, un dévergondé de photographe de presse a sorti, comme dessert, le cliché famélique d'un moutard africain agonisant et du vautour qui, lui, attend patiemment l’heure du casse-croûte.

Eh bien, non ! Ce n’était pas encore là l'acmé du sordide, car ce con d'iconographe a donné des idées. Et depuis hier, manière de pousse-café, avec le Limoncello "ils" nous ont dégotté l’apogée du grand-guignol : un petit de migrants syriens, noyé et rejeté par la mer, balloté par le ressac ; dépouille dérisoire qu’un garde-côte turc ramasse et emporte dans ses bras impuissants vers le néant.

Y en a marre.

Oui il y en a marre : Je suis devenu un abonné des milieux hospitaliers. Et du malheur j'en côtoie. Or, un matin, il y a un mois, vers 9H, je me gare, descend tranquillement de ma « Up » et me dirige comme d’habitude vers les toutes nouvelles « Admissions » de l’hôpital de La Fontonne. Là je suis doublé par un gamin d’une douzaine d’années. Sous sa rutilante casquette de l'OM il doit être blond, d’ordinaire, vu sa peau blanche... si blanche malgré la saison : En voilà un qui n’aura pas beaucoup été à la plage, cet été ...

Il me salue, marchant d’un pas ferme et décidé. Moi, du haut de mes 70 berges, je lui réponds les yeux dans les yeux : "Salut! Gaillard!...". Il me sourit.

J'abaisse mon regard vers ses mains :  Cet enfant tient, comme moi, un dossier très reconnaissable : Celui des cancéreux.

Pauvre victime.

Pour dire que du malheur enfantin, on en a aussi chez nous. Et ça nous suffit comme ça.

Alors, quand on se fout à table le soir, laissez-nous bouffer en paix. 

Merde !

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