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Billet de blog 5 janvier 2017

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A bout de souffle...

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Cher J-L, Cher A,

Vous me savez n'être pas de la nature des sycophantes, ayant eu toute ma vie un tempérament, non de grande gueule, mais suffisamment trempé pour dire sans détour ce que j’avais à dire. Ce qui m’a souvent joué bien des tours, mais peu importe.

Je viens toutefois aujourd’hui jusque dans vos Retraites méritées d’ancien Officier Supérieur et d’ancien Général de Division dans le noble corps de la Gendarmerie, vous tirer la bretelle et attirer votre attention sur un événement de société  que Stendhal aurait dit être "poffé" par une certaine presse : Une sorte de pasionaria nommée Assa Traoré fait en ce moment les colonnes de différents médias. Elle serait, ai-je lu, au sein d’une lignée de 17 enfants d’un père polygame, la demi-sœur d’un individu décédé cet été lors d'une énième de ses interpellations, selon vos ex-collègues qui l'ont arrêté (!).

Cette fois l'intervention avait lieu au cours d’une enquête pour extorsion de fonds à laquelle était apparemment mêlé un frère aîné de feu le jeune Adama Traoré, 24 ans.

Je ne conteste nullement à cette jeune femme le droit et même le devoir moral et sororal de s’en prendre à la Justice pour un retard surprenant dans ses conclusions sur les causes réelles du décès de son puiné. Pour parler clair je me fous totalement de la justice française notoirement « vérolée » par le gauchisme endémique de nombre de ses magistrats (Le Mur des cons fut des plus explicites à cet égard).

En revanche je suis très irritable dès lors qu’on touche à nos Armes et en particulier à la Gendarmerie.

Or il se trouve qu’Assa Traoré, qui ne semble pas être ennemie du cothurne, vient d'être érigée par Mediapart en éphémère « Présidente de la République » à l’occasion de la nouvelle année, et a donc sacrifié à un traditionnel discours de vœux personnalisé. Cette fiction n’aurait rien que de sympathique, bien évidemment, si elle ne s’y fût prise derechef, et pour ce qui concerne mon seul intérêt, aux détenteurs de l'autorité publique qui ont appréhendé son frère.

Précisément l'interpelé avait été, ou avait dû être (?!) immobilisé par placage ventral. Il a alors manifesté des signes cliniques, entre autres d'asphyxie, dont un manque de clarté et de diligence des conclusions judiciaires, appuyées sur les déclarations des personnes habilitées présentes et surtout sur différents rapports d’autopsie, n’a à cette heure permis de déterminer définitivement la cause.

Dans cette attente j’estime coupable ou tout au moins prématurée l’assertion péjorative (le mot « aider » suggérant un acte intentionnel !) (et qui pourrait donc être diffamatoire) selon laquelle « Ces gendarmes ne l’ont pas aidé à vivre, mais l’ont aidé à mourir. », certaines manifestations cliniques observées par les gendarmes et secouristes au cours de cette arrestation ayant aussi bien pu caractériser ce que la médecine qualifie de Délire agité ou Syndrome de délire aigu (poussée pyrétique, globe, et agitation bien sûr) accompagnant souvent de graves problèmes de santé, éventuellement liés à la drogue * et précipitant une mort par déficit respiratoire, non forcément causé dans ce cas précis et en toute hypothèse par pression thoracique ?...!

Tout le dilemme est là. Dans une incertitude peccamineuse due à la justice. Mais aussi, selon ses détracteurs, dans la technique controversée du "placage ventral", mise légitimement en exergue par Assa Traoré.

Pour conclure : lorsque la jeune femme fait état des principes fondateurs de la République : liberté, égalité, fraternité... et poursuit dans la foulée en invoquant la « Liberté d’être soi, avant toute autre chose, et d’être digne. Quelles que soient son origine, son appartenance, son apparence, ses opinions, sa situation sociale »... un appel à la pudeur n’est pas inutile en l’occurrence, car le fait-divers aussi malheureux fût-il n’avait pas pour cadre un banal contrôle de Permis de conduire ou autre peccadille contrevenant à la Loi...

En supprimant mon dernier billet sur le sujet Mediapart m’a signifié les limites de ma liberté d’expression sur son site, c’est son droit, mais il lui faut alors faire logiquement la part des choses et ne pas laisser libre cours, sur le même sujet, aux interprétations non fondées d’une personne dont j’apprécie en revanche la profondeur politique, en ce qu'elle ne s'est certainement pas fait souffler que « la Cinquième République est... à bout de souffle ». 

Remarquable.

* Par exemple :https://www.cpkn.ca/fr/course_excited_delirium

Cordialement vôtre

Henry

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