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Billet de blog 5 octobre 2015

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Attali dévie en Attali des champs

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 Si Christophe Barbier ouvre le N° 3352 de L’EXPRESS sur une fiction, sur un « Islam de France » de pure facture  parisienne, Jacques Attali lui le referme en nous emmenant à la campagne.

Une autre façon de promener le chaland.

Ainsi, polyculturiste reconnu et militant, et de plus en plus susceptible, voire agressif avec les années, l’ex-Conseiller présidentiel sale son discours en renvoyant au potager, carrément dans la sous-classe des hypocotyles,  de dignes auteurs comme Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, ou Onfray qui ne devrait pas trop apprécier cette promiscuité : Des gens desquels moi je me sens proche.

Une question à cet instant : Quelle couleur les radis ? Noirs, je suppose. Tant qu’on y est.

Proche donc de ces « souverainistes», mais pas pour leur prétendu souverainisme – J’ai même, Ô, surprise !... éprouvé un petit truc désagréable, des plus récents, moi le fils de dunkerquois, à la défaite des Anglais face aux Australiens, hier au soir. Pourquoi ? Parce que je suis européaniste. Patriote, anglophobe, mais avant tout, aujourd'hui, européaniste –

Je fais en revanche partie de ceux qui pensent que c’était mieux avant.

Car Attali dézingue avec délice les partisans du passé. Bon, s’il y a un type qui a oublié d’être con c’est bien lui, mais n’empêche que le néo-bucolique, grisé par le bon air des halliers, auquel il n'est pas habitué, y va un peu fort contre les nostalgiques d’une France "souveraine".

Un statut qu’il conteste d’ailleurs à l’Histoire de cette nation. Et pour argumenter son propos il ne se trompe pas et va chercher le Siècle de Louis XIV : le pire abruti qui fût. (Saint-Simon : Intelligence au dessous du médiocre) un individu qui aura réussi à foutre en l’air à lui tout seul le principe sullyen de la poule au pot, et les capitalisations nationales de Richelieu puis de Mazarin.

A cet instant aussi, faire remarquer, que si la France de l’époque n’était pas une "superpuissance" à l’aune attalienne, elle entretenait néanmoins quelques comptoirs éloignés de nos côtes comme Pondichéry, et la Compagnie des Indes allait jusqu'aux Antilles. Juste pour dire... sur son astringence et son autarcisme.

Attali moque aussi des gens... accessoirement consanguins (Merci pour eux) ... qui se trouvaient bien à vivre dans leurs villages. Mazette ! Que fait-il de la célèbre expression yiddish, men ist azoy wie Gott in Frankreich ? Célèbre "A une époque  (XIXème) où en Europe, seule la France avait émancipé les juifs et les avait mis au rang de citoyens de plein droit". (Source Wiktionnaire. Sous toute réserve perso).

Dans la foulée, et puisqu’on en était à Louis XIV, on rappellera l’épisode qui vit le banquier juif Samuel Bernard, obliger le roi « Soleil » à son couchant, après qu'il a donc dilapidé le Trésor et vidé les caisses de l’État dans la gloriole guerrière, à grimper dans son carrosse et à venir à Paris, tout perché qu'il fût sur ses talons rouges, pour y solliciter directement un prêt, en raison que « lorsqu’on a une demande à faire, la moindre des politesses est de la faire de soi-même» (!) : Je ne conteste donc pas un antisémitisme larvé et rémanent chez les Français, surtout depuis les horreurs des années 40, mais il n’est pas nécessaire d’en rajouter...

Enfin, pour conclure ma modération des propos agricoles de Mr Attali, je ne reviens pas sur l’incompatibilité absolue de la démocratie laïque et de l’islam : il faut être ignare ou opiniâtre  pour ne pas en acter le fait; mais en même temps je me demande si le paysan français, échappé à son clocher et à une endogamie cause de ses tares, se trouve si heureux que ça, aujourd'hui qu'il travaille en usine et vit en « cité » urbaine, sur le même palier que Mrs M'Bélé-Bikila  et Rachid Mehra... (par exemple), alors qu’il fut un temps et ce temps est loin où Du Bellay rêvait de revoir, hélas, de son petit village fumer la cheminée.

... et de revoir aussi, certes ou éventuellement, sa cousine. Pour l'embrasser. Et plus si affinités...

Un temps où, à la différence d'un Stendhal instable, et qui, trois siècle plus tard se contentera d’écrire, Montaigne déclarait « tout ciel m’est un » et se réfugiait dans sa thébaïde pour écrire lui aussi; et d’encore plus magistrale façon... MAIS après avoir rempli des fonctions et une magistrature bordelaise socialement utiles et efficaces.

Bouger, changer, remplacer n'est pas tout. C'est même souvent trompeur sur la qualité d'une vie...

Jean-Marie Rouart l'exprime d'ailleurs sans ambages dans "La noblesse des vaincus": Beaucoup de passionnés de la mer fuient

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