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Je viens de croiser une de mes anciennes patientes, portugaise. Elle fait des ménages dans la résidence. Nous avons taillé une petite bavette. Comme dans les mauvais romans, mais là c'est pour de vrai, elle élève seule, avec dignité, deux garçons que lui a fait il y a quinze ans un fin de race de la ville, sombré dans l’alcoolisme.
- « Au fait, Monsieur Castelain, que pensez-vous de toute cette histoire avec les Grecs ?! »
- « Je pense certainement comme vous, Mme Tina : Ils font ch... »
- « C’est vrai. J'ai eu ma soeur ce matin au téléphone. Elle habite dans la région de Lisbonne : Tout le monde au Portugal est en colère contre les Grecs, parce que nous on a fait les efforts exigés par l ‘Ounione uropéenne, et l’économie commence d’ailleurs à remonter un petit peu, et on ne comprend pas qu’eux ne veuillent pas faire les mêmes sacrifices. Ils pleurent, ils pleurent, mais qu’ils commencent donc par travailler... ».
Dit bien sûr avec accent et dans une syntaxe moins convenue mais je ne pouvais pas laisser passer cette vérité on ne peut plus populaire. Qui me rappelle les propos vite censurés d’un certain Marius.
Compte tenu de cette sévère sanction d’une femme du peuple ibérique à l’encontre d’une manifestation « démocratique » de populations balkaniques, je voudrais bien comprendre les motifs de satisfaction qui animent tous ces partisans du NON au référendum grec, que ce soit in situ, mais aussi chez nous au travers d’un Mélenchon, d’un Laurent, d’une Clémentine Autin ou encore Cécile Duflot, et toute la flopée d'oiseaux du même plumage : Victoire ? Mais sur qui ? Sur quoi ?...
Sur des accords conventionnels? Alors que ces gens sont entre autres débiteurs de l’Espagne, elle même en plein effort de sortie de crise, ce pour 40 millions d’Euros (!)*, et de 40 milliards qu’ils doivent à la France, à vous, à moi.
Et ils osent malgré tout ramener leur fraise.
Tenez, je viens à l’instant de raccompagner un couple de jeunes amis corses de passage, et auquel j’ai prêté notre studio climatisé pour que leurs gosses puissent dormir à la fraicheur. Et là, dans le jardin, nous avons de nouveau croisé Tina qui rentrait chez elle, son boulot matinal terminé.
Je l’interpelle et sollicite à nouveau son avis sur l’affaire grecque, puisque c’était, chemin faisant, le même sujet de notre conversation avec mon ami le Dr M... et son épouse :
- « Mme Tina, accepteriez-vous de répéter au Docteur et à sa femme votre impression de portugaise sur l’attitude actuelle des Grecs ?... »
- « Oui, bien sûr : Qu’ils travaillent !...»
Or les Grecs du NON crient victoire... Dans le vide et l'irrationalité la plus totale.
Légitimement irritée, Merkel semble remontée grave. Notre clown priapique doit la rencontrer aujourd'hui. Mais "pour la forme" bien sûr : Car c’est elle le patron.
Dès lors il n’est pas exclu qu’une douche froide s’abatte sur la foule qui s’excitait hier au soir dans l’ombre fantomatique du Parthénon, vestige de cette époque où Athènes donnait le La des chants civilisés : Maintenus dans l’Union pour raisons géostratégiques... mais au moins virés de la Zone Euro, pour fraude et malversations, défaut de paiement et tricheries en tous genres ?... Il leur en cuirait bien plus qu’à nous... et ça foutrait sans doute les foies aux Français, qui verraient ainsi se rapprocher le nécessaire acquittement de nos propres dettes vis-à-vis des banques de l’Union.
Peut-être en effet que nos champions du beurnaoute chronique - ou à la carte - comprendraient-ils alors qu’il faut se mettre réellement au TRAVAIL, eux aussi.
Car comme dit encore Tina : « On n’a pas le temps de déprimer quand on travaille ».
Tout est là. Le reste c’est du vent. Pour foncs, bavards de gauche et autres assistés.
* Tina m'a prétendu et répété 4 ou 5 fois avec une certaine fierté que le Portugal aurait prêté 1 million d'euros à la Grèce (Eh oui, pour une bosseuse à 10 euros l'heure de ménage c'est là une somme faramineuse...)