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Billet de blog 6 juillet 2017

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Le Parisien nous ressort l'affaire Traoré...

Et c'est donc reparti pour un tour... avec ce marronnier. Cela suffit ! Je dinais justement hier au soir avec un copain dont le fils, flic, a eu lui aussi un décès de délinquant lors d'une arrestation, dans des conditions quasi similaires : Savoir à quelle sorte d'individus, souvent athlétiques et furieux, ou sous effets toxiques, sont aujourd’hui confrontés nos représentants de l'ordre.

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De caractère non fétichiste, je ne vais pas aller fouiller dans mes archives, et y rechercher un billet dans lequel je me disais étonné par le flou instructif et le retard de conclusion d’expertise constaté dans cette affaire Traoré qui, l’été dernier, a mis en transe le petit monde de gauche antimilitariste. Des scholiastes maison s’en chargeront si cela leur chante.

J’étais en effet surpris qu’un procureur de la République se prononçât définitivement et si tôt sur la ou les causes du décès d’un multirécidiviste intercepté lors d’une enquête de gendarmerie visant sa fratrie pour « extorsion de fonds avec violence », ou autre civilité dans le genre.

Ce fonctionnaire arguait notamment d’une autopsie immédiate au décès, laquelle aurait signalé de graves lésions organiques généralisées, de nature infectieuse, dont une atteinte cardiaque sévère susceptible de précipiter une asphyxie. Cela si ma mémoire est bonne...

Comme l’affaire perturbe quelques nerveux, et occupe à nouveau les médias, il me semblerait logique que soit enfin publiée cette première expertise. Or, ce n’est toujours pas le cas. J’avais d’ailleurs écrit à l’époque, je crois, que c’était « bizarre ». Et je redis donc que c’est bizarre.

Car tout est dans cette déclaration du premier expert. Si sa conclusion n’a pas résulté ce qu’a prétendu le procureur, c’est grave pour ce dernier. Si elle témoigne réellement de lésions susdites (Infectieuses), il y a, pour le moins, un grave problème de médecine légal dû à la différence des conclusions anatomo-pathologiques et donc étiologiques!

Toujours est-il qu’il ne faut aujourd’hui pas s’emballer à la nouvelle d’une troisième expertise, demandée par la famille, laquelle expertise vient de rendre ses propres conclusions et évoque, n’en déplaise à l’avocat Karim Asloum ou je ne sais plus trop qui, une cause asphyxique dans la mort de Traoré, sans préciser si cette cause fut uniquement de nature traumatique lors d’une interpellation des plus mouvementées... ou si elle fut imputable à l’état général de l’individu indiqué par le rapport de cette ultime investigation médico-légale (car j’espère qu’on va s’en tenir là des exigences d’une famille à la fois manifestement « marginale» - Là je suis poli - et très procédurière ! )... ou encore si elle fut un conjugué des deux : « La mort de Monsieur Adama Traoré est secondaire à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation – à l’occasion d’un effort et de stress - d'un état antérieur plurifactoriel associant notamment une cardiomégalie (ndlr : un coeur plus gros que la normale) et une granulomatose systémique de type sarcoïdose».

Je fais court : si Traoré présentait non une infection généralisée mais une sarcoïdose (inflammation réversible de différents organes, dont les poumons), dont les images radiographiques sont proches et pourraient avoir trompé le premier expert , il suffit de consulter la Toile pour comprendre la difficulté, voire l’impossibilité d’une désignation causale précise, primaire et définitive concernant la mort du délinquant.

Oui, parce que dans un pays normé et normal, on est bien sûr un délinquant lorsqu’on refuse d’obtempérer à une injonction de dépositaires de l’autorité publique. Et un multirécidiviste lorsqu'on a déjà été l'objet de nombreuses interpellations.

Dans un pays normal vit en principe un peuple normal, qui aime ses institutions et en particulier celles qui le protège. Ainsi aime-t-il aussi et en toute logique les éléments qui les composent. Enfin, c'est juste pour dire... Qu'on doit être intraitable sur la moralité de ces institutions et de leurs représentants, mais qu'on peut aussi se dispenser d'une hystérie contemptrice dans cette vigilance.

En France vibrionne pour autant une catégorie de « gens » aboyant à tout ce qui porte uniforme, alors que ces mêmes gens nourrissent parallèlement une inquiétante violence politique, dont l’origine se perd parmi les arcanes d’une nature d'apparence nihiliste, haineuse de l’existence et de soi-même.

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