
Le "8", sur la route de St Jean à Antibes
J’écoutais France-Info ce matin en remontant de la ville, où j’étais allé signer un papier chez le Notaire. Il fait en ce moment un temps superbe chez nous, comme si le printemps manifestait de l'impatience (Mais maoufi !... Avril déçoit souvent) (et Mai pareil). Je roulais à 2 à l’Heure, empégué une fois de plus derrière ce foutu « 8 » poussif qui fait la navette Antibes-Vallau et retour par St Jean... avec en bonus un arrêt tous les 200 mètres pour débarquer sa cargaison de belphégors podagres et de mémés à cabas : Ambiance.
Ce n’est toutefois pas de ça dont je veux parler, mais de ce que j’entendais chemin faisant à la radio : Un agriculteur du Tarn, membre d’un syndicat « paysan », ou représentant du collectif de ceux concernés par l’affaire de Sivens, je ne sais plus trop, sortait de la réunion du Conseil Général où l’on venait de statuer sur le sort du futur « barrage » qui n’est en fait destiné depuis le début qu’à être une simple retenue d’eau.
Avec une habileté particulière aux gens à béret, accent itou, cet homme tranquille raconta la situation de la manière la plus exquise. Pourquoi donc exquise ?... Eh bien parce que rien n’est en vérité fixé. Je veux dire par là que rien n’est moins sûr qu’une reconfiguration réductrice du projet, prônée par un rapport d'experts ministériels, ait lieu !
A Paris, Royal a botté en touche comme d’hab’, et sur place, si les 3 conseillers généraux qui étaient contre le « barrage » lors de la dernière assemblée le sont restés, les 43 autres, de mèche ou non avec le ministère et donc la ministre, seraient au fond bien décidés de leur côté, semble-t-il, à ce qu’on « parle » d’une réduction de l'ouvrage, certes, mais qu’on en revienne finalement et insensiblement à la décision initiale... puisqu’à leurs yeux seule celle-ci est la bonne.
Il y avait dans les réponses du régional de l’étape aux questions réitérées de la journaliste qui l’interrogeait une sorte de prétérition cocasse, élusive. Notre homme réussit le tour de force de ne pas quitter son sillon tout en expliquant que des discussions étaient bien envisagées sur de nouvelles dimensions « possibles » du « barrage », qu’on se concerterait entre personnes de bonne foi... mais que la résolution initiale était nonobstant la plus raisonnable aux regards de l’ensemble des gens compétents et concernés, car le besoin d’eau allait croissant avec la production agricole actuelle et parce que la France manquerait d’eau dans l’avenir, comme le reste du monde. Bref il était non dit mais de façon subliminale suggéré à peu de choses près que les zadistes et écolos pouvaient d’ores et déjà se carrer une minimisation de l’ouvrage quelque part.
Passez muscade...
Et ne pensez-vous pas que ce genre d’oiseau devrait être en usine à gagner sa croûte au lieu de faire l'imbécile depuis bientôt un an. A nos frais!...