Lâll-lâh,
Mon ex-condition de manuel a fait de moi un admirateur complexé de votre profession. Pas de tout le monde certes, car j’y connais de parfaits bornés, mais des personnalités comme naguère encore Jacques Julliard ou aujourd’hui Christophe Barbier, ou de surcroit des gens élégants et de bonne éducation comme Jean-François Kahn, qui s’était levé pour longuement deviser avec ma femme et moi lors d’un festival du livre de Mouans-Sartoux, après qu’il m’eut dédicacé son Victor Hugo : voilà qui m’impressionne. Mais cela implique aux yeux du commun des devoirs dus à la noblesse de la charge...
Or votre billet de blog, déçu par votre confrère Robert Ménard, a retenu toute mon attention. D’une part parce que je suis Pied-Noir, et lui aussi ; d’autre part parce que tout d’abord réticent à ce qui est pour vous un engagement frontiste, j’ai très vite saisi les raisons de sa nouvelle préoccupation salvatrice. Je dis bien salvatrice.
En effet, comme vous les nommez vous-même avec pertinence, son absolutisme et son éclectisme de la période RSF, cette générosité d'âme dans le dévouement à une cause juste ne pouvaient qu’aboutir à celle qu’il défend aujourd’hui : Le sauvetage de la France, du sens critique et de la liberté de pensée et d'expression. Geste vain à mon sens.
Il existe incontestablement de nos jours ce que vous décrivez comme une frontière hideuse entre un Paul, un Mamadou et un Abdel. Mais la faute à qui ?!!
On nous a que trop bassiné du concept dit de « vivre-ensemble », ou, récemment encore de son fugitif et fumeux avatar, l’évanescent « esprit du 11 janvier » : ces supercheries ridicules nées de et balayées par la détermination vengeresse et conquérante des musulmans résidant en France.
Vous évoquez un « Abdel » ?... : J’en ai connu un justement, et très bien, un Abdelhak Ben-Mansour, mon binôme de la 6ème à la Terminale au lycée Omar Ibn Abdelaziz d’Oujda, ma ville natale au Maroc. J’imite encore à 69 ans ses Majuscules tant ce petit bonhomme avait un ascendant sur notre amitié virile. En ce temps la seule quête des jeunes intellectuels marocains - le royaume ayant recouvré son indépendance - était d’ordre scientifique et culturel : Pour tout dire « Beben » n’avait strictement que foutre d’Allah et des commandements de Mohamed. Or aujourd’hui une malsaine évolution des choses a eu pour conséquence d'obliger par exemple mon aînée, pourtant très tolérante fille d’un Pied-noir à l’esprit ouvert et d’une créole réunionnaise, à décliner un retour en mission professionnelle à l’ONE à Rabat, atterrée par l’intégrisme obtus et inquiétant de jeunes ingénieurs marocains hystériques. Lors d’un premier séjour, ceux-ci refusaient ne serait-ce que de lui adresser la parole, de la regarder ou de se saisir d’un document qu’elle leur tendait. Ne parlons même pas de lui serrer la main! Des fous.
Vous dire donc que je ne suis, un seul instant, dupe du caractère oikophobe, méaculpiste, sternal, de causes qu'on va bientôt nous vendre comme périnatales, concernant une scission communautariste par vous dénoncée, et dont nos médias et certains politiques français tentent de nous faire endosser la responsabilité, à nous « souchiens ». Mashi bessah. C’est faux.
Et que vous prétendiez des gens être susceptibles de gâcher volontairement une belle innocence enfantine est une vérité que je ne risque pas de vous contester, bien au contraire. Mais là où nos analyses divergent c’est au fait que vous en accusiez un Ménard, et moi la communauté musulmane, à commencer par les parents, sous les auspices fallacieux bien connus de la Tak-kiyah.
En conclusion de mon propos je salue justement le dada de l’élu Ménard, clairvoyant dans le souci patriote de s’être mis à la disposition de combats pour les droits et les libertés, pour la démocratie, pour l'amour de son prochain, pour les droits de l'homme : Notions altruistes et sentiments civilisés avec lesquelles l’islam est en absolue, criarde, cruelle, essentielle et donc définitive contradiction.
Veuillez agréer, Madame, l'expression de mes respectueux hommages.
H. Castelain. Antibes