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C’est un copain, comme moi sans apprêt, qui m’appelle tous les jours depuis que j’ai chopé la vérole. Tous les jours !
Elle, est nettement une des femmes que j’affectionne le plus pour le respect qu’elle inspire, pour la douceur qui émane de son regard et de sa voix. Pour son charme et sa gentillesse.
On dîne très tôt chez eux. Arrivé à 18H30, à 20H c’était plié (sans sel, sans sucre pour convenir à mon état). On le sait, il a bossé comme un fou toute sa vie et continue telle une drogue à l’approche des 70 berges. Il se lève vers 3 H et gère ses affaires "au calme", depuis son ordi. J’en parle souvent : Parti d’un village du coin avec un diplôme d’électricien, il est aujourd’hui en charge d’un parc immobilier immense. Jusqu’au Canada.
... et donc il se couche très tôt, même l'été, malgré la beauté de nos soirées méridionales, ces deux ou trois heures où la chaleur s’est apaisée et quand chantent encore les cigales. « C’est pas son problème ». Certes ce n’est pas un poète, mais un excellent copain qui m’appelle son "frangin". Il faut dire qu’il parle aussi mal que moi et ne tourne pas plus autour du pot quand il a quelque chose à dire. Et quand il n’aime pas son interlocuteur, ce qui arrive souvent, c’est même assez raide. Très.
Bon, eh bien, hier au soir il a manifesté, très sobrement et ému, une fierté encore plus grande que celle légitime de sa réussite : La famille de R est médaillée des Justes.
Pour de méritoires actions accomplies en Bretagne dont elle est originaire.
J’ai demandé à voir et toucher cette distinction, pour l’honneur.
Elle est décernée avec son diplôme en hébreu et en français, sertie dans un présentoir en olivier.
Je leur ai demandé s’ils étaient allés en Israël. Non. Elle regrette car "il y a tant de choses à voir", dont les lieux de naissance de la religion chrétienne (il ne pratiquent pas), et le fondateur passé judaïque qui situe les événements de la Bible.
Lui estime ce peuple intelligent, sympathique et surtout bosseur, mais n’est pas attiré par les « pierres ». Par "LA" pierre, oui, en revanche. De toute façon il y a une omphalos planétaire, et même cosmique, dont il n'entend pas bouger, car il a trop bougé dans sa vie "active" (je me demande comment qualifie-t-il celle actuelle ?!) : c’est « Golfe ». Golfe-Juan où sont ses copains, son « petit monde ». Il y débarque tous les matins de sa villa de « Vallau » vers 6/7H, hiver comme été, boit le jus stretto (il est d’origine ritale) avec sa bande (dont je fais parti... quand je tiens debout), et soudain, vers 8H, il se lève et s’en va (se "casse") : « Salut ! A domani... », et il enfourche son TMax duquel il s’est déjà cassé la gueule deux ou trois fois avec ses 100kgs de colosse piémontais, et disparait. Pour vendre un local, un appart, une villa, un des ses restaus ou une banque (les murs), ou acheter ou renifler une « affaire » , ce "ficanas", ou encore pour aller enguirlander un de ses avocats qui « pantaïe » (qui traine sur un dossier).
Vie de province.