Sidéré par l'évidence, je disais l'autre jour avoir revisionné l’anecdote « du comorien ». En effet, mon impression jusque là intuitive est devenue dès lors irrévocable, car à cette occasion et comme il se plait souvent à le faire, Nacomédon a bousculé un fois de plus nos préjugés.
Ce ne fut assurément pas une mauvaise blague, un dérapage, ou une expression d'après-boire entre poire et fromage, qu’il aurait pu hériter des coutumes de son prédécesseur ... lequel, avant de sombrer dans l’oubli, s'est par ailleurs ridiculisé aux yeux du monde en tentant de s'ériger comme son Pygmalion, ou au moins son père spirituel. Il espérait ainsi peupler le vide historique d'une présidence calamiteuse : En y suggérant l’enfantement et l'initiation politique d’un génie qu’il aurait ensuite offert à la France.
La mascarade paternaliste du 8 Mai, surjouée par un homme à la dérive, fut à cet égard pitoyable.
Revenons toutefois à Macron : Pas du tout un faux-pas, donc, le coup du kwassa-kwassa, mais l'expression d'un talent idiotique. Puisqu'il suffit d'observer la pose que prend, face caméra, notre méticuleux César (ou carrément Jupiter si vous êtes chaussé pour la montagne) : Bras croisés, tel un instit des temps anciens - quand ILS avaient encore de l’autorité -, et symbole impérieux : l’index levé d'un Christ pantocrator... ou plutôt d'un ayatollah de l'époque, aujourd’hui révolue, où il était de bon ton d'escouiller du roumi.
Pour résumer, la saynète était manifestement préparée, le rire de commande, et l’effet garanti :
Ainsi tous les neuneus de France et de Navarre, en passant par la Lorraine, ont plongé : Pour eux l'infaillible avait enfin failli.
Sacré petit bonhomme quand même, l'ex-banquier prognathe et oncirostre. Qui nous aura tous roulés dans sa farine, les uns après les autres...
... Avantagé certes, de survenir dans sa fraicheur messianique après un scootériste hilare aux allures de pingouin, et un cuistre agité de ressauts scapulaires.
Sur Mediapart, quelques nostalgiques d’une république de "sans-culottes" en attendaient une sixième ?... Ils devront patienter, et se contenter d’une refonte des statues et des statuts par un "quadra" gérontophile. Or c’est très bien comme ça. Car moi qui suis de droite, je n’ai guère envie de voir couler le sang des bourges, puisque j'en suis. Pas plus que celui du Peuple... dont je suis issu.
Rangez donc vos guillotines, bonnes gens de gauche. Moi je renvoie Mr Thiers à son enfer. Et restons-en là.