C'était à l'époque où Vallaud-Belkacem sucra sournoisement les bourses au mérite. J'avais roumégué, comme on dit à Carca"... et même dénoncé un scandale.
Sur ce, et alors que l’intelligence est pour ainsi dire « chronique », voire une banalité ordinaire, bref une habitude dans la famille de Bobonne, et surtout dans la mienne (Ollé !), l’Imbécile pensa sans doute que j’éprouvais à cette occasion une fierté publique de dire que nos filles avaient été « félicitées » à leurs Bacs ES et L-Maths renforcées.
... Et du coup, telle un chiure de colibri, l’Imbécile était venu déposer dans mes commentaires que le seul Bac "qui comptait" est celui de « S ».
En vérité, mon unique intention avait été de mentionner le fait qu’étant suffisamment aisé je n’étais pas allé chercher les bourses auxquelles elles avaient droit. Point-barre.
C’est je le répète digne d’un abruti, que cette idée reçue et colportée de la seule référence aux chiffres pour juger de l'intelligence des gens. Mes deux gamines étaient d'ailleurs aptes et même très douées en Maths, mais primo cela ne les intéressait que très relativement, et en outre se destinaient-elles à des carrières, l’une dans le commerce et l’autre dans les Arts, où cette matière entre très peu en jeu. Seule Nini avait renforcé son Bac L de mathématiques au cas où elle aurait opté finalement pour « Archi »...
Je n’avais pas daigné perdre de temps à relater cela au minus en question, me contentant de virer son avanie.
Je reviens néanmoins sur le sujet car nous avons eu ces jours-ci deux exemples parfaits du ridicule hégémonique des « Maths » dans notre enseignement :
J’ai en effet appris tout récemment que le Professeur de Médecine qui a bien voulu opérer Bobonne de son rachis il y a deux ans (Il s’agit d’un des trois grands pontes français de la Micro-chir’ cranienne)(Il est d'Extrême-Droite, et un jeune ami médecin lui aussi d'extrême-droite nous avait pistonnés), "Monsieur" HD...serait donc passé par un "simple" Bac G... qu'il aurait en plus redoublé.
!!!...
Par ailleurs, notre petite voisine du dessus, que Bobonne aime beaucoup, est passée discuter avec elle hier au soir, à notre retour de La Nartelle. Elle vient de réussir le Bac S et a été admise en « Prépa » à Masséna. Un truc sélec.
A... est très surprise car si le programme de math y est évidemment étoffé, en revanche plus de sciences physiques et chimiques. Terminé. En revanche aussi, et qui l’a fortement surprise : la voilà chargée de lire pendant l’été une colonne impressionnante de bouquins... de littérature : Ça va du Voyage de Céline, à la Bovary en passant par Levy-Strauss et des auteurs dont je n’ai jamais entendu parler, des gens dont seule Bobonne peut s’enorgueillir de connaître l’existence. La gosse, très sérieuse, semble agacée, car absorbée par les matières prééminentes de sa section, elle se cultivait bien sûr latéralement par élégance et goût personnel, mais n’avait manifestement pas prévu une telle avalanche d'intellectualisme dans un contexte de préparation à des études de comptabilité et gestion d’entreprise.
Bobonne lui a vite cherché et déniché des résumés et explications de textes concernant cette lourde bibliographie, dans Lire, le Magazine littéraire et d’autres hebdos ou mensuels auxquels elle est abonnée et qui grouillent jusque sous les lits à la maison. Mais laquelle Bobonne s’étonne en effet, elle aussi, attendu ces nouveaux impératifs dans un programme de "prépa" à des études découlant traditionnellement du Bac S, que l’Education Nationale n’ait donc pas imparti, plus tôt, plus de « littérature » à l'affiche de cette section bachelière.
Tout vient je crois de ce que la "littérature" est un exercice intellectuel stupidement considéré comme adventif, que dis-je ! : superfétatoire, et surtout déclassé dans l’esprit du temps.
Absurdité typiquement française. Tenez, par exemple, la filière qui prépare à la Médecine en Italie est la filière Littéraire. Eh, oui !... Or les Ritals ont une médecine au demeurant très honorable, mais sans doute aussi des médecins qui échappent à cette rusticité de mœurs, de discours et de comportement social, de certains des nôtres qui sont de véritables rustres, car ils n’ont pas fait l’effort personnel de « cultiver leur jardin » littéraire, ce qu’on appelait autrefois leurs « humanités », en parallèle à leur apprentissage scientifique.