Pour varier, je suis allé farfouiller la Toile. Et comme nous en sommes, question Présidentielle, au rayon vestimentaire, aux odeurs de chaussettes, et bientôt, à cette aune de médiocrité intellectuelle, finirons-nous sans doute et carrément par une mise à poil du quadrumane sarthois, j'ai opté pour la pudeur et une pantalonnade du Directeur actuel de la Rédaction de l'Obs, Matthieu Croissandeau.
Débarqué* dans les bagages des repreneurs Bergé et associés, il avait pour mission une équilibration financière de la boutique, et de redresser la barre idéologique d´un "journal" insensiblement attiré, depuis l'ère Olivennes, par le chant des sirènes déviationnistes. Il régnait en effet à l'Obs comme une sorte d'inadmissible tolérance politique...
Ce qui m'a amusé et donc interpelé, c'est que le donc très socialiste et distingué journaliste a récemment moqué le député UDI de Côté d'Or, François Sauvadet, lors d'une émission télévisée. Pourquoi lui ?... :Parlant de la couverture du dernier numéro de l'Obs, Sauvadet aurait prétendu, cette chochotte, en avoir eu un "haut-le-cœur". Il s'agit pourtant et sans plus, quant à ladite couverture, d'une reprise avec Fillon en sinistre image de fond au lieu de Sarkozy, d'une question déjà virtuellement posée au lecteur en 2010 : " Cet homme est-il dangereux ?". Se souvenir à cet égard du contexte relationnel entre la presse et l'Exécutif en 2010, qui avait vu les médias prendre des libertés avec le respect de la fonction présidentielle, malmenée il faut dire par le principal intéressé lui-même. A tel titre qu'un homme parfaitement éduqué et courtois comme JF Kahn (nous l'avions éprouvé Bobonne et moi lors d'un long entretien au festival du Livre à Mouans-Sartoux) avait par ailleurs hasardé publiquement le terme "voyou", concernant toujours Sarkozy, bien sûr. (!...).
Bon, l'interrogation choc est de bonne guerre par temps électoraux, et la réaction exagérée, la théâtralisation d'un député tout aussi légitime, disons naturelle. Ce qui l'est moins, du point de vue de la nature, c'est la réplique salonnière, et heureusement distanciée du diariste aux regards éthérés et battements de cils de biche : " Nous lui donnerons des cachets".
M'est avis que Croissandeau n'aurait sans doute pas osé une mise en boîte aussi désinvolte en face à face avec le destinataire : j'ai en effet croisé Sauvadet il y a quelques années au cours de manœuvres militaires sur la Base de Dijon. Très politicien régional le mec, à l'aise dans son métier, souriant tous azimuts, grand serreur de paluches, gominé à donf. Mais justement question paluches, il n'y aurait visiblement pas bonne limonade à s'en prendre une à travers la tronche, du père Sauvadet. Avec mes 95 kgs de l'époque et mon mètre 87 (...84, j´ai rapetissé ) j'avais tout d'une danseuse de l’Opéra quand on s'en est serrés cinq.
"On lui donnera des cachets". Oui, mais ce genre de propos, c'est comme le bouchon à la pêche : il vaut souvent mieux la balancer d'assez loin...
* Il a en vérité débuté sa carrière à l'Obs en 77