Une fable ? Non. Jamais chez Marius.
Pour preuve : "Papa, maintenant que tu es au courant*, je sais que tu vas nous en faire un blog. Du coup on va dire que c’était apparemment un... un « paki », tiens, et ça le fera...".
Va donc pour un paki. Puisque c’est ma fille qui le dit.
Ainsi, hier au soir, elle rentrait du match de Hand Suède/Argentine. Consulte tranquillement son portable professionnel dans les allées du métro. Pas grand monde à cette heure là dans les entrailles de céramique de notre fière Capitale. Surgit alors une sorte d'individu, de type peut-être un peu "syrien" (?) me serait-il avis, une idée comme ça, un à priori, car on se trompe facilement avec toutes ces communautés exogènes qui nous débarquent ces temps-ci d'Italie et d'ailleurs, en tout cas pas ce qu'on nomme dorénavant un souchien; Lequel manifeste "étranger" lui "tire" son IPhone des mains, se jette sur la voie, traverse et rejoint l’autre quai, certain que la meuf va se contenter de hurler au vol, comme une dinde de roumie qu'elle est ! Affaire réglée.
Pas du tout ! Ce que je verrais donc plutôt, à vue de nez bien sûr, subjectivement et sans garantie, comme ce qu’on appelle de nos jours un « migrant », un de ces éventuels gentils protégés des gens de la Roya, s’était carrément gouré de « cliente » : Le Mulet, 1m 80, est hyper-sportive, marathonienne et ceinture noire de je ne sais plus trop quelle gesticulation japonaise (un de ces trucs fatigants qui n’arriveront néanmoins jamais à égaler l’efficacité d’un bon 38 Smith And Wesson, mais peu importe ici : Le Mulet n’a pas de Smith and Wesson).
Remise de sa surprise, car la mode des vols de téléphone est "normalement" aujourd'hui dépassée, la voilà qui te traverse aussi la voie, remonte le quai antagoniste, te course ledit paki en criant aux gens devant elle de l’arrêter...
Tu parles ! Ces bons parisiens, ces bons Français... Braves, et même pas peur, surtout les soirs de raout et de Marseillaises Place de la Republique (...Avant néanmoins le passage inopiné d'une mobylette au carbu mal réglé)... courageux mais quand même pas téméraires dans le cours banal des choses.
Car c’est finalement un clodo, oui un clodo qui faisait la manche, qui le chope...par la manche, mais de son pull, et freine le brave paki... que le Mulet rattrape donc. Un adulte de la trentaine.
« Papa, ne brode surtout pas que j’ai cogné : On n’est pas aux US et ça pourrait me coûter un bras avec la justice française telle que tu la connais. Elle et les « associations » de défense des « réfugiés ». Je ne veux pas me mettre
ça
sur le dos. Je n'ai donc pas cogné. Capito?!...Tu vas donc dire que j’ai simplement récupéré gentiment mon portable, que j’ai remercié le clochard (elle lui aura certainement glissé la pièce) et que le Mônsieur, comme tu l’écris souvent par dérision dans tes conneries, s’est excusé pour son indélicatesse, et qu’il est reparti comme il était venu. Juste un peu essoufflé. Comme un malheureux migrant. Basta cosi...».
Le Mônsieur est donc reparti de son côté et le Mulet du sien... avec son téléphone. Épilogue des plus civils.
Moralité (parce qu'allez, on va reconnaitre en fin de compte que c'est une fable) (... pour avoir la paix) : Quand je préconise de réserver nos attentions caritatives à nos propres ressortissants dans la dèche et le besoin. A nos bons vieux et jeunes clodos bien de chez nous. Cautionnez la Croix-Rouge et pas les influents lobbies d'illuminés. Ça fait des lustres que je le dis. Eux les méritent nos gentillesses, ces pauvres mecs inoffensifs, ces loupés de la vie. Ils sont même parfois utiles. La preuve.
Enfin, c'était pour dire. Ou du moins pour remplir mon office d'affabulateur.
* Elle ne m'en avait En effet pas touché un mot. J'ai appris l'anecdote en captant une conversation téléphonique avec sa Maman. Laquelle s'inquiétait rétrospectivement : "Et s'il avait eu un couteau?!..."