Marius le Négavesque (avatar)

Marius le Négavesque

dentiste retraité

Abonné·e de Mediapart

899 Billets

0 Édition

Billet de blog 15 janvier 2017

Marius le Négavesque (avatar)

Marius le Négavesque

dentiste retraité

Abonné·e de Mediapart

Nuit Debout? Ils attendaient les "bleus". Ce furent les cagoulés...

Marius le Négavesque (avatar)

Marius le Négavesque

dentiste retraité

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

L’excellent article de notre collègue Capucine Truong* est une caricature objective de ce que fut la fumisterie parisianiste dite Nuit-Debout.

Nanti d'une solide expérience d'ancien observateur de "68" à Grenoble, mais dans le camp de l’ordre, et bien que je n’aie passé qu’une paire d’heures Place de la République, lors du pic éruptif de cette idiopathie sociétale avortée, au début de l’été dernier, j’ai la prétention comparative d’en juger. Il faut dire que j’avais été préparé par un ami éditeur dans la Capitale... un homme de gauche, pourtant, mais qui s’était imposé en allant in situ, d'en faire une critique pour son Journal, et qui m’avait confié : « Comme tu montes prochainement voir ta fille à Paris, faites-y un saut : toi qui est de droite, tu vas te marrer. Un troupeau de bavards éthérés, qui te causent de révolution et d'une réorganisation sociale horizontaliste des plus fumeuses, en même temps que de la pub sur les Abribus, des programmes TV  ou du remplissage économique des cuvettes de chiottes (!). Pour bon nombre beurrés comme des Petit-Lu dès 22H. Là-dessus débarquent les casseurs : un spectacle... ».

Le Mulet y était bien sûr allée, et avait confirmé. Nous y sommes retournés.

J’ai depuis émis deux ou trois billets autour de cette rigolade. Mais comme je constate qu’à l’approche du printemps quelques médias en mal de texte ressortent le marronnier contestataire, et que cela semble ré-attiser la verve incendiaire de quelques esprits émeutiers, je reviens dire la stupidité d’une mystification qu’on ne doit surtout pas qualifier de populaire car elle en est tout l’opposé. Son échec lamentable en est la preuve.

On ne peut parler en particulier d’utopie, comme certains tentent de l’insinuer, car, réservé notamment à un Rabelais et à son abbaye, et plus encore à la Callipolis de Platon, à des maîtres de la Pensée, le mot ne peut élever à un degré strictement socio-philosophique et donc théorique, conçu comme tel, ce qui ne fut qu’un attroupement  vespéral et alcoolisé d’employés de banques velléitaires, d'anarchistes congénitaux, de doctrinaires inévitablement chimériques, d’enseignants mal payés, de feignasses parés de volonté « marginaliste», de branleurs de facs de Lettres, et de filles à Papas venues se payer à peu de frais un interlude subversif, Jeans troués à 400 euros et keffiehs itou. Vite retournées, sur appel comminatoire des Mamans inquiètes, derrière les lourdes portes cochères en chêne massif de leur Vème natal.

Le tout maqué par - allez savoir ce que foutaient là ces parasites. Eux et leurs banderoles en vermicelle - les « palestinoches ". Eux mais aussi eur haine onctueuse et intarissable des juifs.

Mais pas d’ouvriers, pas de « travailleurs » aux mains noires!!!... sinon bien sûr quelques bouffis caractéristiques, à catogans et drapeaux rouges, mais non déroulés (!), car frileux, venus voir en éclaireurs, manière de..., gueulards pavloviens pour une fois adventices dans une manif, esseulés et donc discrétissimes, habituels brûleurs de pneus et palettes : les nervis de Sud et de la CGT, ces  permanents de la merguez, du gros-rouge, du slogan anti-patronal érodé, et du plantage de m..., attirés comme des mouches par tout ce qui pue la diarrhée sociale. Fonds de toile matutinaux pour usines en grève, et pour la circonstance débarqués cette fois à Vesprée, ici, en ville. Histoire de changer de décor. De se recycler dans l’exercice nycthéméral de la chienlit. Visiblement mal à l'aise chez les nouveaux Girondins. Chez les bourges. C’était en effet, et attendant les casseurs, le caravansérail exclusif de la tchatche. De la stérilité logorrhéique. Tout ce dont la France n’a surtout pas besoin ces temps-ci : Des baveux.  Des intellos. Des pseudo-intellos.

Ce qui a perdu 68 ce fut le mur d’hostilité des ouvriers à l’encontre des « étudiants » (je l’ai vu à deux mètres de moi,  tragique et incontestable, lors d’une procession place des Quatre-sans cul à Chambé).

Cette fois ils ne se sont même pas déplacés, les ouvriers, les prolos. Je ne suis en outre pas certain qu'il y ait eu ne serait-ce que délégation d'une corpo quelconque !... De tentative de rapprochement. Perqué ?... Parce qu’ils sont chez la fille Le Pen, les manolos, les gens qui transpirent au boulot. N’avez-vous toujours pas compris, bande de paumés ?!!!

Les deboutistes attendaient secrètement, mais en masse manipulables, le soutien des bleus-de chauffe et salopettes. Ce ne fut, nuit après nuit, que le déferlement sauvage de meutes de cagoulés ingérables. D'où exit Nuit-Debout.

* le Club de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.