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A lire les prouesses journalistiques en cours, on acte que la dimension intellectuel de cette campagne de 2017 se mesurera historiquement au mètre de couturier. Pour preuve : « Fillon a-t-il rendu les bons costumes ? ». N'est-ce là une édifiante question, laquelle s'impose dans l'analyse d'un programme urgent de redressement économique national ?!...
Je vois d’ici l’incrédulité de la corporation médiatique à l’étranger : La 5ème ou 6ème puissance mondiale va se donner un Chef d’État estimé à la qualité d’une doublure de veste et de ses épaulettes.
Large débat. Il est évident qu’IL n’a rien rendu du tout, ayant d’autres chats à fouetter que de se livrer à une telle singerie. Ces faux-culs de tapote-claviers le savent pertinemment mais font "comme si pas". Tous les moyens sont dès lors bons aux Arfi et aux Deléan, déjà signalé dans ce blog, qui n’ont qu’à ramasser les mots adéquats pour nourrir un lectorat demandeur de leurs talents. « Fillon a-t-il rendu les bons costumes ? ».
Je comprends que des gens comme Aksavavit se soient contentés du titre... car tel fut mon cas : Cela nous a suffi.
Mais je sais, certes, on a tous nos faiblesses.
Anecdote : un dimanche, vers les débuts 80, un copain médecin, un mondain à la clientèle huppée me demande d’intervenir chez une de ses patientes anglaises du Cap. Une milliardaire de chez milliardaire. Le gratin de notre Canaan, ce territoire idyllique que les Russes et leurs p...s à tenue léopard n’avaient pas encore maqué. J’embarque ma caisse à outils (une précelle, une sonde et un miroir dans une boite Thenot) et me voilà parti sur le chemin du devoir.
Arrivé à la "Villa", perdue dans un parc immense, et dont un immense escalier bordé de balustres descend, majestueux, entre pins et palmiers, d’une terrasse à colonnes corinthiennes jusqu’à la mer, un majordome en livrée m’attend, averti par le gardien. "Madame est alitée". Il me conduit à une soubrette à bonnet rose et tablier blanc, laquelle m’attendait, elle, au bas d'un escalier intérieur qui mène aux chambres. Là elle cogne discrètement à une lourde porte de chêne. Paraît une infirmière. Anglaise.
Je vais jusqu’au lit dans la pénombre, et salue Madame que je connais pour l’avoir reçue une ou deux fois en urgence à ma crémerie...
« Cher Docteur ! Quel plaisir de vous revoir, mais malheureusement dans quelle condition. Je vieillis. C’est un naufrage... et patati et patata.... »*. Je fais mes courbettes de charlatan occasionnel car j’ai reniflé le coup : ce ne doit pas être bien grave.
C’est que dalle en effet. Je lui retire un bout de feuille de salade d’entre deux chicots. « Oh ! mille merci Docteur ! Vous êtes un magicien... ». Deux ou trois mots en réponse pour justifier ma courtoisie de Français bien éduqué (en fait j’aimais l’élégance désuète de feu cette femme du monde. Jamais hautaine) et je prends congé. « Vos honoraires, cher Docteur ? », - « C’était un plaisir de venir vous saluer, Madame »... –« Mais voyons, Docteur, je vous ai dérangé un dimanche ! J'insiste. » - « Je vous le redis sincèrement : c’était un plaisir »...
Là dessus je me tire.
Comme il fallait s’y attendre, le chauffeur est passé le lendemain déposer une enveloppe à mon secrétariat. 3000 balles ! ( Des Francs). C’était en début des années 80 ! Imaginez ce que ça représenterait aujourd’hui, pour avoir extirpé un morceau de salade d’entre deux vieux chicots.
Arfi, Deléan, vous les experts en vertu, jugez-moi à rétro : Avais-je fait la pute ? Ai-je fait le Fillon ?
Oui, hein ?... Comme l’escogriffe de la Sarthe. Or, fallait-il que je restitue le pognon ? Oui, hein ?... Eh bien, comme lui de ses foutus costards j’ai évidemment rendu l’enveloppe, vous pensez bien ! Ce qui vous la coupe... Non?! Vous ne me croyez pas. Ah, tiens donc! C'est pas grave.
Au fait, et vous, bonnes gens : êtes-vous fiers de votre présent exploit professionnel ?... Juste pour savoir.
*Comme toute Anglaise de bonne société elle parlait couramment le français.