Un contexte électoral déroutant, car inédit, ajouté de criardes manipulations de l’opinion par la presse - BFM en faveur de Macron, par exemple -, ainsi qu’une chicaïa dans le domaine sociologique entre Sondeurs accusés de parachever leurs études au « doigt mouillé » (!), et analystes de notoriété « réticulaire » parés, eux, de l’attrait un poil précipité du neuf, obligent les « consommateurs » à un recul raisonnable.
Je m’y tiens.
Or, un excellent camarade breton, ex-notaire à qui je dois une amicale, efficace et essentielle intervention dans mes emmerdements, m’appelait hier de Caen pour me faire part d’un diagramme « présidentiel » proposé dans la journée par l’organisme Filteris. Son épouse avocate et lui vont comme moi voter Fillon. Ledit diagramme présentant ce candidat comme futur vainqueur depuis quelques semaines, C... a tenu à ce que je partage son enthousiasme.
J’en serais très heureux. Toutefois je l’ai invité à une nécessaire circonspection : C’est très loin d’être gagné pour nous.
Certes, Fillon a repris des couleurs ces derniers jours. Et si quelques opiniâtres de la presse-rats de cave, pour ne pas dire autre chose, brandissent encore une futile chronique vestimentaire, en l'espèce de ces deux malheureux costards dont ils auraient aimé qu’ils fussent les dépouilles opimes de leur victime, le désintérêt populaire a déjà été total après une ultime révélation sur les emplois de Pénélope Fillon par son époux, remontant tenez-vous bien à... 1980 : Un "flop".
Tout simplement car trop c’est trop et le Canard se retrouve gros-jean comme devant, avec sans doute d’autres putasseries en réserve, mais devenues inopérantes : Son acharnement, incité par l’Elysée, n’a finalement réussi qu’à souder les inconditionnels autour du programme Fillon, et à ramener vers le bonhomme ceux que son goût dissimulé du luxe, paradoxal pour un chrétien pratiquant, avaient éloignés.
Ceci dit : Sens Commun ?
Je suis allé voir sur la toile. Ce serait une émanation de la Manif pour tous, mais dont les participants (9000) auraient pris leurs distances. Je les comprends, parce que j’ai moi-même été immédiatement réticent. Autant je regrette que la gauche, dans sa croisade hystérique contre la « Famille » ait institué le terme Mariage pour qualifier une union néanmoins légitime ... et bien tardive des couples homosexuels, autant je demeure par ailleurs très prudent quant à la GPA et surtout quant à la réunion de conditions suffisantes pour que des enfants soient élevés par un couple masculin, voire même féminin, la résilience de la nature ayant ses limites, autant la mainmise de l’extrémisme "catho" sur un mouvement qui fut d’ampleur nationale m’a rebuté.
Là-dessus les écoles et instituts secondaires du Privé qui font florès, plébiscités par les parents pour leur marmaille. Où le Maître et le Professeur sont respectables et donc respectés, dans des tenues correctes, civiles, où l’absentéisme injustifié, ce fléau du Public, est une honte, et où, qu’on le prenne comme on veut la discipline est plus stricte, les familles consentantes à cette rigueur et l’enseignement de qualité, n’étant pas articulé, rabaissé pour que des ilotes se retrouvent in fine et coûte que coûte détenteurs d’un ersatz de « Bac » au rabais, par souci époustouflant d’égalitarisme social.
Mon propos est humiliant et injuste, je le sais, envers certains « professeurs des écoles" et professeurs du Public, et je l’ai souvent signalé, jeunes et moins jeunes animés d’une vocation admirable, mais jetés dans l’enfer d’un système éducatif sclérosé par la mauvaise volonté des syndicats, insultés quotidiennement par leurs élèves, sinon par les parents, alors qu’il suffirait de peu de chose, de deux ou trois incursions policières dans les classes ingouvernables, de quelques bonnes paire de baffes à l’ancienne, qu’un père qui a manqué de respect à un enseignant prenne lui-même et en public la raclée mémorable de sa vie... et en une semaine l’affaire serait réglée... ou non, et il y aurait du coup troubles et violences à réprimer avec la plus extrême fermeté, mais il faut que ça cesse. Le pays ne peut plus fonctionner sur des conceptions civiques « utopistes », angéliques que certaines communautés considèrent comme des signes de féminité, donc à leurs yeux comme de la faiblesse. Il en va de la survie de la démocratie.
Sur le sujet déjà, Mr Julliard, je crois que c’était lui (ou sa secrétaire à l’Obs, Mme Atlan), avait bien voulu me répondre un jour par lettre dactylographiée (c’est en effet très vieux) que l’école était « sanctuarisée », inférant l’outrance de mon discours. Je m’étais permis de lui rétorquer respectueusement, sur le mode de la plaisanterie mais sans appel : "mon œil !..."
N’empêche, on sent bien se manifester aujourd’hui une obsidionalité occidentaliste en réaction à une pression étrangère et à un envahissement « délirant » (la "crémière" a raison) de la vie sociale et de l’espace public français par des gens qui sont pour leur majorité hostiles à nos mœurs et à notre philosophie. Qu'on n'objecte pas le contraire, c'est hypocrite et suicidaire.
Même le scoutisme, si ringard il y a peu encore, se referait parait-il une santé ! Les églises ne vont pas se remplir pour autant, certes, mais le Français en a marre, et décillé par la réalité quotidienne de lavages de cerveau laïcistes unidirectionnels et de culpabilisations post-colonialistes auxquels le soumettaient des lobbies prétendus « progressistes » - ces enfoirés d'intellos parisiens -, il recherche maintenant ses repères traditionnels, car, que ce soit vrai ou faux, désormais pour lui c’était mieux avant.
Ce n’est donc peut-être pas foutu pour l’autiste de la politique, mon cher C...
Khadi n'shoufou : Nous verrons bien...
Rappel :
Il faut bien se dire, dans ce petit cénacle halitueux d'une gauche névrosée, que je publie ici des billets qui sont en priorité destinés à un groupe d’amis auxquels je les maile et fournis ainsi modestement matière à débats entre gens « cérébrés ».
Fermer mon espace-commentaires ne me pose donc aucun souci existentiel. Je le laissais ouvert par unique courtoisie vis à vis de la Rédaction de Médiapart qui tolère sur son site un individu totalement antagoniste aux lignes éditoriales « maison ».
Ces gens comprendront que j’en aie ma claque de déversements ineptes dans icelui espace par quelques abrutis de la pire condition. Il conviendrait logiquement de pouvoir supprimer ces importuns du fait du tenancier du blog lui-même – comme chez l’Obs – ce qui offrirait à des intervenants intelligents d’opinion opposée ou divergente l'éventualité d’exprimer leurs sentiments sans qu'ils soient mêlés à des scories imbeciles... Mais est-ce dans les conceptions de Mediapart ?