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Billet de blog 18 juillet 2017

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La bite et le couteau !...

Si quelqu'un veut objecter ou simplement s'exprimer, il est le bienvenu : prière de passer par les messages. Je le publierai en fin de mon billet s'il ne s'agit pas de stupidités (Trolls)

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C’est une vieille expression militaire, aujourd’hui ringardisée par la présence de femmes au sein des troupes, et pour dire en termes édulcorés à un subordonné : « Démerdez-vous ! »

Ainsi, et en d’autres termes encore, c’est ce qu’a répondu au Général de Villiers un Macron, va pour « jupitérien » peut-être, mais en tout cas surprenant jusque dans son domestique. Au point de nourrir la presse caleçonnière transalpine, à l'affut de ce genre d'incongruité.

Voilà qui fait bien pour le pays ! Non mais là je ne déconne pas : Déjà qu’il donne dans la gérontophilie, ce qui au demeurant le regarde, il pourrait au moins demander un peu de décence à la "dame-à la meule de paille" qu'il a pour épouse. A son âge !... En effet, à l'âge qu'a cette femme !... Or ça, cette excentricité vestimentaire, ça nous regarde, nous Français ! Et je ne rigole pas du tout. Au Défilé du 14 Juillet la mère Trump s’était correctement habillée, elle... certes d’un rideau de cuisine, mais en tout cas pas d'un timbre-poste, pas d’une sape de pisseuse de 15 ans retour de boite de nuit. Ici, comble de l'impudeur c'était pour les obsèques d'une vraie "Première-Dame de France".

Un copain hilare m'a envoyé ce cliché en express, mais moi ça ne me fait pas rigoler du tout. Il y a décidément quelque chose de bizarre dans la vie de ce bonhomme. Il peut tant qu'il le veut rectifier sa cravate au cordeau : avec Mamy Nova derrière, en train de lui tricoter un pull pour l'hiver, il n'a pas l'air con qu'à moitié.

Mais pour en revenir aux baudriers et képis, il me semble tomber sous le sens de l’honneur que de Villiers doivent démissionner. D’abord car il s’est exprimé non seulement en commission parlementaire, genre de réunions à huis-clos qu’on sait paradoxalement destinées, de par leur composition hétérogène, à "fuiter", mais aussi sur différents réseaux sociaux dont Face de bouc. On peut dire sans conteste qu’il est allé la chercher et qu’il a eu logiquement droit à une réplique du berger à la bergère. Ou éventuellement l'inverse, qui me semble de plus en plus plausible, mais peu importe.

En toute hypothèse et à l’appui du coup de colère du Chef d’État-major des Armées, je recèle une anecdote vieille déjà d’une vingtaine d’années, sinon plus, parfaitement explicite de la situation logistique militaire française. Avec pour bonne et simple raison que les choses ne se seront certainement pas améliorées depuis.

Je visitais alors une Base régionale de l’ALAT avec un aréopage de collègues de l’IHEDN, traînant  ma savate à l’arrière du groupe, vieux reste de mes habitudes scolaires et d’avoir toujours choisi poêles et fonds de classes. Le Colonel commandant la Base faisait à ses hôtes les honneurs descriptifs du fonctionnement de la boutique avant que nous allions déjeuner au Mess. C’est alors qu’un jeune Capitaine qui fermait le cortège vint à moi et hasarda quelques mots. J’avais d’ailleurs bien senti en le voyant aller et venir que cet homme en avait, comme on dit, « gros sur la patate », et qu’il lui fallait trouver une "victime" pour s'en épancher. Sans doute un sentiment personnel... que je le supposais bien sûr partager avec ses frères d’armes, car un soldat a pour règle de ne parler, surtout aux civils, qu’à bon escient et après avis de sa hiérarchie.

Sauf quand on est LA Hiérarchie, et alors on parle tout seul. Et on pousse parfois une "gueulante" de soldat. Quand la coupe est pleine.

Ce Capitaine me proposa de l’accompagner au fond du hangar à hélicos que nous visitions. J’acquiesçais évidemment. Me disant à moi-même : « Merde ! Mauvaise pioche : le pauvre gars est malheureusement tombé sur un des deux comiques de la bande ! » . En effet, je faisais alors tandem invariable avec mon regretté et respecté ami Guy P... (mort récemment à 85 ans), dit "l’Amiral" (c’était en vérité un ancien pilote de l’aéronavale) (je raconterai peut-être un jour pourquoi « l’Amiral », ‘challah, si j’en ai le temps). Encore surnommé "Gaï" (Guy prononcé à l'américaine), c’était donc à celui de nous deux qui « planerait » le plus lors des conférences. Les deux lampions du dernier wagon en quelque sorte. On était en vérité toujours partants, de concert, pour se marrer avec nos copains dans une atmosphère fana-mili qui nous allait au poil. Bref, on filait le train.

Conscient  néanmoins du privilège d'être admis au sein d'un organisme extrêmement sérieux, voué aux relations et échanges entre le Civil et le Militaire, j'étais flatté et me promis de manifester la plus précise attention à ce qu’allait me montrer et me dire cet honorable Officier.

Il ramassa une pièce de métal en forme de boomerang sur un établi, me la tendit en s’expliquant : « Monsieur, je suis le responsable des ateliers d’entretien du matériel volant. Il s’agit ici d’un élément essentiel du Puma. Il me manquait. Ne l’ayant pas trouvé auprès de mes homologues d’autres Bases françaises, j’ai dû aller pleurer chez les Espagnols (NDM : au moins n’étaient-ce pas chez les Mexicains, sinon vous imaginez un peu la honte !), les supplier de me vendre une pièce de leurs stocks. Les conditions dans lesquelles nous évoluons actuellement sont pitoyables . Un « ventilateur » (Un hélico bien sûr) sur deux n’est plus en état de voler. Il faut que cela soit su des populations civiles  ... ».

On me croira : ce gaillard avait quasiment les larmes au yeux.

Je pris le ton le plus académique possible pour lui répondre : « C’est noté Mon Capitaine. Je vais en faire part au président de l’Association départementale. Comment nomme-t-on précisément cette pièce? ». Je m'acquittais d'ailleurs scrupuleusement de ce message .

Songez à ce qu’il doit en être aujourd’hui, où le ministère de la Guerre, ou des Armées... ou encore de je ne sais quelle élucubration de la novlangue En-marchiste, sert de variable d‘ajustement traditionnelle pour compenser les excès budgétaires du fonctionnariat d’État, et  des collectivités locales (Si, si!).

Mais, tiens, au fait, en parlant de ministères : où est-il passé dans l'affaire, le père Le Drian ?...

Avec l’autorité que lui confère son statut de frangin, doublé d’une incontestable réussite à la tête effective des Armées, ne pourrait-il pas secouer un peu le Sigisbée de la vieille dame exhibitionniste  ? Histoire de lui apprendre qu’on ne peut à la fois parader en Command-car sur les "Champs", ouvrir les portes de Versailles à un Cosaque, recevoir à la "Tour" un foutraque tout droit sorti de Délivrance, et... avoir en plus l’argent du beurre... pour peu que le si discret héroïsme de nos soldats qui se battent au Mali, par exemple, soit soluble dans ce dérivé laitier...

À ceux-là il faut penser plus qu'aux fastes parisiens. Ils risquent leur vie entre Gao et Tombouctou, ces gamins pour la plupart, en circulant sur des  pistes minées dans des véhicules usés jusqu’à la corde, qui feront bientôt la pige au char de Ben-Hur.

NB : Je me suis permis d'utiliser mon droit à recommander cette re-publication, afin de restituer la distinction dont un lecteur avait bien voulu gratifier une première mouture.

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