"Aimé Césaire (Immense écrivain) "... !
Asséné en exorde, et dû à un lointain cousinage affectif pour la France, l’éloge hyperbolique émane d’un critique de la Colonisation de l’Algérie et annonce la teneur du billet.
La tirade qui suit, sélectionnée par la Rédaction, est en effet opulente elle aussi de subjectivité et de ses manifestes outrances. Car l’individu, décidé à faire entrer la conquête puis l’administration de la contrée et de ses populations par la France dans le cadre infamant des crimes contre l’humanité, se livre à une collation légitime et méticuleuse d’exactions, pour beaucoup indéniables, commises à l’encontre des indigènes.
...Or son addition depuis le début de « l’Expédition d’Alger » et pour la période coloniale, c’est à dire sur une durée de 132 ans, nous mène comme par hasard au massacre de plus de 5 millions d’âmes, rien de moins, ni de plus proportionné à la démographie initiale, comme on va le voir ci-après. Je ne pige d’ailleurs pas pourquoi, pris dans son élan comptable il n’a pas poussé carrément jusqu’à 6 millions, le chiffre des juifs assassinés par les nazis, mais en quelques 5 ans, qui a en quelque sorte déterminé la qualification légale et le seuil officielle de crime génocidaire et non prescriptible « contre l’humanité ». On fut alors arithmétiquement dans le contexte.
Je hasarde à cet instant que l’empire ottoman n’ayant pas effectué de recensement des populations nord-africaines soumises alors à sa régence, les estimations les plus fiables parlent de 2,5 à 3 millions d’autochtones vivant sur le territoire à l’arrivée des prédateurs occidentaux.
Le recensement de 1962 fait état, lui, de plus de 12 millions d’Algériens...
Ainsi, malgré toute la bonne volonté exterminatrice des Bugeaud, des Saint-Arnaud et de leurs collaborateurs et successeurs zélés, et l'arithmétique étant têtue, force est de dire que la France n'a en définitive pas démontré en Algérie des talents génocidaires particuliers. Puisqu’en plus, touchant aussi les communautés coloniales dont certaines furent conséquemment dévastées pour moitié, les ravages épidémiques, Choléra entre autres, et les périodes de famines dont on ne peut quand même pas les imputer à l’occupant, vinrent en toute objectivité diminuer la responsabilité des bourreaux.
Enfin, c’était pour dire.