Mon aînée était à la maison pour deux jours, alors vous pensez bien que je n’ai pas perdu du temps... que je n’aurais d’ailleurs pas plus perdu si elle n’avait pas été là, à regarder l’ex-ennemi de la Finance faire son numéro de clowneries à la télé. Les têtards de l’Élysée l’avaient en effet collé ces derniers temps à toutes les inaugurations de chrysanthèmes de l’Hexagone, et maintenant que ce manège commence à lasser les Français goguenards, le voilà propulsé en prime-time (Goul-lek) d’une chaine de télé, pour y débiter au milieu de propos que plus personne n’écoute des plaisanteries à deux balles, apprises par cœur, face à une greluche à laquelle on a évidemment imposé un questionnaire bien encadré.
Mais comme j’étais allé chercher du piment "pays" pour corser le cari un peu léger d’une Bobonne que les années m'ont insidieusement transformée en zoreille, je suis passé devant le petit poste de la cuisine resté allumé, juste au moment ou monsieur Ptites-blagues en sortait une de sa poche. Ça parlait de Mme Angela Merkel, chef du Gouvernement du pays majeur de l’Europe, et notre pantin national, fringué chez Félix Potin (ce qui n’est pas un reproche moral mais professionnel car il représente censément la France, et déjà qu’il est mal foutu sa dégaine vestimentaire n’arrange pas son allure de plouc ventripotent), juste au monent, donc, où le bonhomme laissait filer que "la nuit avait été longue avec Angela "... (silence et sourire en coin)... à chercher une solution pour l’Ukraine (qui n’a pas été trouvée. La solution)... Et qu’elle avait d’ailleurs été longue aussi en présence de Poutine. (Rires polis)
Il est évident que cette femme n’incite pas la transe des phéromones, c’est certain, mais là n’est pas son rôle. Elle au moins ne traine pas à ses basques un Joe Starr dans les salons de la Chancellerie allemande, et surtout elle dirige le pays qui est notre partenaire principal dans l’Union, et qui met actuellement beaucoup de patience à supporter notre réticence en butte à des réformes nécessaires, qui ont prouvé leur efficacité chez d’autres, que nous refusons de faire et qui, en redonnant des couleurs à notre économie, nous permettraient alors seulement de ramener notre fraise.
Ce qui est frappant c’est que ce sont les deux cancres de l’Union, la Grèce et la France, qui font le plus de volume. Or pendant ce temps les autres nations ont réformé, bossé et se sont refait une santé. Nous non : on se complait à geindre ou à regarder un amuseur public jouer les pions sympas, déguisé en Président de la République. Les grecs, eux, ont entre autres comiques un sous-produit de Bruce Willis auquel je ne donne pas 6 mois pour se faire virer, et s'acheter une perruque afin qu'on ne puisse le reconnaître quand il ira essayer de gagner sa croûte en vendant des Giros pita sur l'Acropole...