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Billet de blog 20 juin 2017

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Le jardin de l'aigreur...

Trahi par quelques mots acerbes, Hubert Huertas vidange une déception : la raclée présidentielle puis législative qu’a subi la gauche...

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https://www.mediapart.fr/journal/france/190617/croquis-le-naufrage-du-discours-de-grenoble

Ouai...  Trahi par quelques mots acerbes, Huertas vidange ici une déception : la raclée présidentielle puis législative qu’a subi la gauche. Du coup, spectateur d’un phénomène politique inédit, dont tous se demandent encore à cette heure quelle est la nature, mais dont les premières décisions et comportements initiaux de son gourou - car il n’y a pas d’autre mot -, auraient, en guise de centrisme, plutôt la silhouette d’un régime centralisateur plus vertical ou jupitérien que ça tu meurs, il voudrait partager la gifle et nous faire avaliser que la victoire de Macron et des marcheurs consigne une autre défaite que celle de son camp... et il faut le rappeler, en moindre mesure mais sanglante au regard des certitudes qui l'animaient il y a 6 mois, que celle aussi de la droite. Cette tierce défaite serait celle de la démagogie : La défaite d'une fascisation (n'ayons pas peur des mots) qui affecterait l'ensemble du personnel politique français depuis maintenant dix ans.

En quelques termes : Ces dernières années ON aurait cru, au sein du microcosme es-qualité de l’opportunisme et du compromis, qu’il fallait insensiblement emprunter ses théories majeures au FN... à l’exception néanmoins de celles économiques qui relèvent du délire. Par conséquent, et par exemple, tous « regardèrent leurs godasses » quand cette carne de Taubria fut traitée de guenon : Le discours de Grenoble faisait paradigme. On bouffait du kroumir.

Mouai... Et donc le triomphe du banquier, totalement mutique durant sa campagne sur ces "éléments de langage"*, consacrerait au contraire la vanité de cette démarche rance et nauséabonde et l’échec des « bondieuseries » cathos, des « attroupements » de la « Manif pour tous », des chaisières à particules de Sens Commun, des Zemmour, Finkielkraut et consorts « déclinistes », des acharnés anti- Halal, des vitupérateurs du burkini et du tchador, et même jusqu’aux médias qui en prennent pour leur grade, rapport à leur complaisance informative envers cette « lepénisation des esprits ». Le « peuple » selon Huertas serait donc en vérité à mille lieues des ressentiments véhiculés par le parti de l’opprobre... Puisqu'il a élu Macron et ouvert la porte du Parlement à deux battants aux candidats LREM.

Mouai... Il ne lui revient toutefois pas en mémoire, Ô, amnésie propice !... que la blonde crémière du parti brun était au second tour de la présidentielle avec 11 millions de voix au cul, il y a tout juste un mois. Et que beaucoup d’analystes et de simples Français qui réfléchissent un tantinet, comme mézigue, pensent que le revers du FN à la Législative est tout bonnement dû au décillement brutal et vertigineux de ses affidés, stupéfaits lors du débat télévisé catastrophique de Marine Le Pen face à un adversaire pourtant, et pour le coup, si peu impressionnant.

Sinon la BOF tabagique ne serait quand même pas à l‘Élysée à l’heure actuelle, car il y aurait eu levée d'égide et d’une union sacrée, mais au moins 100 députés frontistes siègeraient à l’Assemblée.

Per que ?... Eh bien parce que la « base » populaire, ce « peuple » dont une gauche intellectualiste et parisienne s’est éloignée, ou qu’elle a plutôt éloigné d'elle, cette populace autochtone... bref le petit « loigau » qui vit des temps matériels difficiles avec la désertification économique et industrielle de régions entières, l’étouffement de notre secteur secondaire et la raréfaction sinon la perte d’emplois, après avoir croisé sur son chemin un régiment de Belphégors podagres, rentre aujourd’hui chez lui le soir pour constater l’africanisation de son HLM, y humer des odeurs de tajine, y subir à donf l'écho de paraboles jihadistes, et pour se dire en toute logique que viendra bien un matin où des Allaaaah !... Inch'Allaaaah ! grésillants tomberont soudain d’une tour voisine ou même du clocher de l’église de quartier désaffectée, et devançant la sonnerie de son réveil électronique le tireront de son sommeil.

Si, si !... Je sais que c’est péché d’écrire ça ici, sur ce site, mais c’est ça la vérité. Le mépris de la gauche pour le quotidien populaire. Ce n'est pas qu'il soit raciste le Dupont de service, et certainement pas les jeunes générations actuelles qui ont voyagé, mais il ne se sent plus chez lui. Et parce que trop c'est trop.

Et si 57% des électeurs se sont abstenus ou viennent de voter blanc, il y a certes de tous motifs pour incriminer ce retrait démocratique, mais parmi lesquels la sidération (au sens paralysant)... puis l’interrogation... puis l’espoir d’une suite bénéfique à ce déferlement politique prétendu novateur, et l’attente qu’une situation totalement adventive solutionnera au moins en partie les soucis qui taraudent le Bon Peuple de France. L’original. Il ne s’agit en fait nullement d’un rejet immédiat et absolu d'un macronisme aux aspects indécis, mais d’une expectative raisonnable pour beaucoup de gens, je dis bien : beaucoup .

Dont moi, qui ai exclusivement voté Fillon et LR, mais qui devant une décision nationale respectée, me dit que s’il répare définitivement sa connerie sur la colonisation par une conduite patriote et affective envers nos Armes, s'il honore la France d'une présidence manifestement méticuleuse et autoritaire dans sa présentation, s’il met d’équerre syndicats et prud’hommes, casse leur hégémonie et le terrorisme anti-patronal qu'ils entretiennent, et s'il facilite ainsi la vie de nos petites et moyennes entreprises, soliveau de notre économie, somme toute s'il adopte une politique de droite ferme, le jeune monsieur-à la vieille dame-à meule de paille et au sourire de Fernandel ferait finalement mon affaire.

* je n'ai toujours pas compris exactement ce que cela voulait dire mais j'emploie le segment verbal car il est à la mode...

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