- Destop ce matin.
Mon ami Pascal S..., Dr en Droit, ex-Colonel de gendarmerie qui a quitté très jeune l’uniforme pour entrer dans le civil, m’envoie un mail au sujet de l’affaire de Villiers : Il pense comme moi que cette démission n’aura pas de suite majeure, fût-elle singulière dans les annales de la Vème République. Ce qui ne retire rien à l’admiration suscitée par la forte personnalité et la compétence du Général.
Tout le tohu-bohu actuel est affaire de politiciens, de journalistes et de chaines d’infos en boucle, gourmandes de faits particuliers et de scandales.
Il est clair que son successeur ne manque apparemment pas, lui-même, de bagage intellectuel et de tempérament pour lui succéder. Nous ne sommes donc pas près de voir l'arlésienne, cette menace de putsch régulièrement agitée par les gauchistes de France Insoumise, comme le note Pascal amusé, lesquels pendables antimilitaristes se sont en effet, à cette occasion et pour nous offrir un spectacle du plus haut comique, acheté en urgence les yeux de Chimène afin de découvrir de délicieuses et surtout indispensables qualités à celui qu’ils auraient à l'ordinaire traité de soudard. Enfin, passons...
Le fait est que seuls les anciens supérieurs hiérarchiques 5* du Gal Lecointre doivent relativement apprécier le shunt discrétionnaire du Président. En d’autres termes, un militaire restant un homme qui a appris à discipliner ses sentiments et à respecter la « doctrine » du soldat, selon laquelle l’union fait la force des Armées, la bronca n’aura eu lieu qu’au sein des cellules familiales des évincés, à la rigueur aux mess de quelques régiments, le soir même de la nomination. Sans plus. C’est ce que suggère mon camarade en un propos beaucoup plus lapidaire que je réserve par discrétion. Mais c’est bien ce que tu penses, Pascal ?...
Sinon, et là je t'approuve aussi à donf, s’il y avait eu tractations comme prétendu dans la presse, c’eut été, selon la formule célèbre de De Gaulle, non le vide de candidatures, mais le trop plein.
Pascal conclut comme moi dans un de mes récents billets, « s’interroger désormais sur l'altitude de sa "haute intelligence" et de sa "haute formation".
L'école du soldat enseignerait-elle davantage les humanités que l'ENA ? ». Il parle évidemment de Macron.
Oui, car je l’ai dit aussi ce matin : par l’acquisition d’un brin de psychologie dont son épouse préoccupée de théâtre aura sans doute omis de lui enseigner les rudiments, le chef devrait prouver qu’il l’est, « chef », ce qui lui éviterait d’avoir à le dire et à le répéter tel un enfant capricieux. Et donc à en décrédibiliser la revendication.
"Ne touchez pas aux idoles, l'or en reste au doigt" écrit Flaubert. Or, ce qui est pour le moment qualifié de "recadrage du 13 juillet", pourrait d'ici quelques temps prendre le tour d'un pas de clerc, ou même de ce qu'il est : un signe léger de panique face à l'inattendu. Mais bien sûr si l'affaire resurgit. Ce qui n'est certes pas le plus probable.