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Billet de blog 21 mars 2015

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TRAVAIL : Continuation de mon entretien avec A. Chavenon

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Aïe !...

Eh, oui : Aïe !... Car le Français « souffre », mon bon Monsieur, et il n’est pas un de nos politiciens-démagogues parti courir les tréteaux pour omettre de le rappeler régulièrement, haut et fort, sur conseil réitéré de son équipe de campagne.

Les champions toutes catégories du compassionnel ouvrier demeurant néanmoins les meneurs des grandes Centrales de Gauche et d’Extrême-gauche, CGT et Sud, les deux mortelles sœurs ennemies.

Les « Pas mûrs » eux aussi ne sont pas mal dans le genre, et ont eux aussi une propension assez marquée au « lamento », mais en salade. Ou encore les syndicats de flics, par exemple. Assez croquignolette et très organisée, la Corpo des cognes (Grands travailleurs, mais surtout grands virtuoses des A.T "planifiés")... enfin bref : ça geint grave dans les chaumières françaises. Une complainte nationale.

Car il ne vient à l’esprit de personne que le TRAVAIL soit une bénédiction, un bonheur inestimable, parfois un privilège dans la vie d’un homme, ou d’une femme bien sûr, mais elles, rodées à une pénibilité physique régulière sont plus dignes devant le supplice du labeur. Beaucoup même ont conscience qu’il s’agit d'un acquis social corrélé à leur émancipation. Du coup plus on leur en donne, du boulot, plus elles en demandent. Avec en plus les moutards et souvent la tambouille, le soir quand elles rentrent à la maison... Or là : Jamais de Légion d'Honneur.

Mais cet enthousiasme productiviste n’est surtout pas le cas et encore moins l'ambition de nos sympathiques grévistes à cabans et catogans, défenseurs acharnés des 35H et de la retraite à 60 ans (Voire moins si possible), qui font la réputation de la France à l'étranger (Voir iconographie ci-dessus).  Vous savez ces grands dépendeurs d’andouilles que les actualités télévisées nous montrent l’hiver au petit matin, en train de faire cuire des merguez à la porte d’usines qu’ils occupent pour emmerder un patronat suceur du sang des « travailleurs »... qui a souvent mis la clé sous la porte, épuisé, ou qui s'est tout simplement tiré à l'étranger. Exemple : Ces dirigeants de PME chassés par l'épouvantail des Prudhommes, des charges sociales* extravagantes et un Droit du Travail léonin. Eux ils souffrent vraiment et à donf. Le paroxysme. Mais d'eux on s'en fout : ça ne compte pas : ce sont des "patrons".

C’est donc comme ça. Fatidique. Le Français souffre.

L’étiologie ?... : Mon côté fascisant (...il faut bien exciter la troupe de canidés qui attendent dans l’ombre), disons sinon ma noirceur morale indexe immédiatement 36, 40 (Uranus), puis 68 (Que j’ai traversé en vérité dans un apolitisme le plus parfait avec celle qui, bien plus tard, est devenue mon épouse) (Si ! Nous étions tous deux de droite, bien sûr. De droite mais le panier sous le bras, avec le seul souci de trouver quelque chose à manger en ville (C’était à Grenoble), les restaus U du campus étant privés d’approvisionnement par faute de ces enfoirés de "trotsko-maos". Cette engeance).

Mon digne Père, qui fut jeune ardoisier chez son "Papa" - mon aïeul charpentier dunkerquois -, mon Père, ce héros qui a terminé une vie « active » dans l’Administration saharienne comme Directeur d’une boite de 2000 salariés, me disais souvent : « Il fallait que ça change, gamin : j’ai encore vu, lors de grèves minières dans le Nord, dans les années 20,  les Gardes mobiles à cheval faire retourner des gosses de 12 ans à leur puits à coup de plat de sabre (lame dans son fourreau), cela ne pouvait plus durer... En revanche, aujourd’hui (il est mort en 91 à 87 ans) c’est le bordel ! Plus personne ne veut rien foutre. L’ouvrier français est devenu un syndicaliste agressif : c’est allé trop loin ». Parole d'un ex-ouvrier Certifié d’Études Primaire et né en 1904.

Là dessus la disparition de la paysannerie, qui était l’épine dorsale de notre peuple, rustique et laborieuse, une chair à canon docile car attachée à la terre, au sol de la nation... Tout ça est parti en quenouille. Et puis est venue la pilule : de moins en moins de gosses. Le délitement du sens de la famille. Plus du tout de Bon-Dieu (surtout pas !) remplacé par Zidane, Benzema ou Platini pour les anciens, les nouveaux fantasmes. L’ouverture au monde, Club Med et voyages low-cost... et voilà ce que ça donne : Disparition totale de la valeur TRAVAIL. C’est presque devenu une honte de porter une casquette professionnelle pour un facteur (je parle d’un vrai facteur, pas du ploutocrate déguisé), alors que l’importance sociale de cette corporation est évidente ne serait-ce que pour le lien social qu'elle entretient et pour la confiance que le citoyen lui accorde. Eh bien, Non ! Le salarié français d’aujourd’hui a honte de son métier. De travailler. Ce n’est plusune fierté, une raison d’être socialement, ce n’est qu’une nécessité... quand on ne peut pas y échapper via le scandale des avantages et droits sociaux.

On poursuit si vous voulez, Mr Chavenon... Pour l’instant j’accompagne « bobonne » au Marché.

Bonne matinée.

* Lire à ce sujet un excellent bouquin de Patrick Fauconnier, homme de Gauche  mais pas taré, créateur de Challenge : "La république des meilleurs" ( je crois).

"Name dropping" comme disait l'autre : Mon Père, immense "saharien", à droite, aux côtés de Louis Armand,à gauche, à l'époque PDG de la SNCF

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