Fait du hasard ou de logique communautaire, les deux personnes qui m'ont parlé de cet institut québécois de pronostics, ou plutôt de "notoriété numérique"*, sont des catholiques fervents.
Toujours est-il qu'il créditait hier Fillon de 22,5% (des voix ?) (de présence sur les réseaux sociaux?) concernant la présidentielle, proche de Macron à 23%. La fromagère, elle, planerait à 26% (de menace médiatiquement entretenue !).
On a fait le tour de Fillon avec le Canard enchaîné, plutot deux fois qu'une et ce n'est semble-t-il pas fini, ses chiens truffiers, pour ne pas dire autre chose, en ayant encore sous le poil, du moins sous le clavier. Par ailleurs, et ce devrait être là l'essentiel, on a bien enregistré son programme thatchérien duquel il n'entend pas démordre. Dans ce domaine au moins etait-il clair dès le départ.
Mais Macron? Je n'ai aucun à priori sur ce candidat pour la simple raison qu'il est inédit. De droite selon Alain, pour se dire de gauche mais à la fois d'aucun parti. Il y a un an, Jacques Attali l'avait déclaré "vide"... de programme, or ce vide, ou à la limite le flou qui le comble, perdure, et c'est inquiétant à un mois de l'élection.
On note deux bourdes de première sur deux démarches en politique étrangère, dont sa sortie sur la colonisation. Sa suggestion, aussi, d'un service militaire ou civil d'un mois (!) sur l'inefficacite duquel on n'attardera pas une seconde de réflexion, mais dont on imagine en revanche le coût de son organisation.
A cela, et que ça plaise ou non aux esthéticiens de la Rédaction, car c'est la vérité, s'ajoute un contexte conjugal et domestique assez étrange pour un homme jeune et bien de sa personne.
On apprend qu'il a gagné beaucoup d'argent chez Rotschild... mais qu'au vu de sa déclaration patrimoniale il aurait tout dépensé, Ou bien a-t-il voyagé... "Off shore" ?
Continuateur d'un social-libéralisme sorti de sa manche en cours de mandat par le prétendu "ennemi de la Finance" - mais après nous avoir assommés d'impôts - ? On prête betaucoup au velléitaire de l'Elysée maintenant qu'il a été "dégagé", qu'il est inoffensif, c'est typiquement français. Mais tout cela était-il structuré, ou seulement verbalisé, fictif, suggestif, spéculatif... sophistiqué à la façon d´un haut-fonctionnariat parisien, théoricien virtuose mais complètement déconnecté des réalités sociales et économiques ? Continuateur de quoi, dès lors?.. Puisque Macron en fut l'un des inspirateurs.
Certes, pour être honnête il faut convenir que la loi El Khomri, qui devait consacrer l'envol d'une nouvelle donne socio-économique, avait vu ses rémiges lâchement taillées à grands coups de ciseaux sous les broncas de la majorité parlementaire, entraînant la démission de son créateur.
Voila, néanmoins, qui accumule pas mal de nuée dans ciel bleu azur symbolisant un néo-politicien habité d'une mission providentielle.
*selon la rectification judicieuse du commentateur Melgrilab