S’il faut objecter quelque chose au billet d’Henri Pouillot, auteur en 2001 d’un livre sur « La villa Sésini », ce ne sera que succinctement sur la partie consacrée à l’actualité où il éreinte Hollande et le gouvernement. Il s’insurge en effet, en raison de ses principes de manifeste homme de gauche, de cette gauche vintage qui n’a pas compris que les temps ont changé, que nous n’avons plus de colonies pour suer le burnous à notre place, que des pays ont émergé de ces colonies émancipées, dont les populations bossent à bas prix et les classes dirigeantes, intellectuelles et scientifiques n’ont plus rien à envier, au contraire, à l’intelligence et à l’esprit d’entreprise de nos PDG et meneurs de sociétés. Cette gauche obsolète n'a décidément pas capté que le monde s’est globalisé comme disent les économistes distingués, permettant aux patrons de délocaliser, sauvagement j’en conviens, sur simple clic de souris : Fini donc les acquis sociaux outranciers, les accommodements abusifs et les régimes spéciaux exorbitants : Il faut dorénavant TRAVAILLER vraiment et redevenir compétitifs à tous les étages de la société française. Quand il sera nécessaire, peut-être aussi, de réduire les salaires.
Et puis ce ne sera objecter, que succinctement aussi, sur la torture, où il ne faut pas faire parler Massu sur sa fin, car d’éventuelles angoisses eschatologiques, même chez un « soudard » (Jacques Julliard), ou au moins le souci de laisser une image de soi débarrassée de ses ombres font palinodier bien des gens : Massu, grand serviteur de l’État, a gagné la Bataille d’Alger dans la violence, d’accord, mais face à un adversaire sans limite dans la bestialité.
Pouillot prétend la torture quasiment inefficace dans l’obtention de renseignements, alors que ce me semble être un avis excessif, et bien qu’il certifie témoigner d’expérience personnelle et avoir vu défiler « des milliers d’Algériens à la villa Susini ».
Des milliers ! Par cars entiers et rafles quotidiennes dans ces conditions ? Comme dans les Tour-operators ?... Soit.
Et puis, non !... Fin Juin 61/Début Mars 62, période de sa présence à la « villa », et y avoir vu souffrir des « milliers » de victimes ?... Je n’ai aucune preuve contradictoire mais demeure dubitatif.
Nonobstant, la modération de ce chiffre à mon sens imaginaire n’enlèverait rien au tragique du procédé.
Or je puis en revanche attester avoir entendu jadis un ami s’exprimer, d’expérience lui aussi, sur l’efficacité de la torture, et contredire quelque peu, à travers le temps, la théorie de Pouillot : Retour à Oujda de 32 mois de Service dans les Aurès, chez les Paras, puis, son Régiment ayant été dissout après le Coup d’Alger, Sergent-chef dans les Harkis, Claude O... avait fait une très belle guerre d'Algérie, en magnifique soldat.
Taiseux, comme tous les braves, mais...
...Mais je raconterai plus tard, dans un autre billet, une anecdote édifiante, et les circonstances dans lesquelles nous étions parvenus, avec l’abbé Durand (si je me souviens bien), Raymond Guérin et les autres chef de Patrouilles, à soutirer quelques propos sur sa guerre à notre chef de Troupe scout « Aigle ».
A+