Sauf la free lance, qui reconnaît l'alternative normande dans cette histoire de cabinet noir - "p'têt ben qu´oui, p'têt ben qu'non" -, les autres auteurs du bouquin*, salariés du Canard, se défilent courageusement et se réfugient sur l'expression initiale, structure clandestine... ce qui est, quoi qu'on ergote, exactement la même chose.
Mais ils ont raison sur un autre plan : nous n'étions pas en la circonstance avec Hugo, Jeanne et son petit pot de confiture, mais avec Angot-la vulgaire et son torrent de vinaigre. Angot, conjugaison frustrée du verbe déchoir, parfait parangon de l'intellectualisme et de l'entre-soi parisiens, et donc médiocre écrivain. Très médiocre. Mégère chez qui le scandale pallie l'indigence, dixit Bobonne.
Je me demande d'ailleurs pourquoi Fillon a accepté l'intrusion de cette incongruité, gauchiste rance, en guise d'Inattendue. Il y avait dans ce choix adventice une intention délibérée de Pujadas d'abaisser le niveau dialectique de l'émission. Et son "invité" par la même occasion.
Pour en revenir au prétendu "cabinet noir", qu'on l'appelle comme on veut, mais il est dans la logique des choses, souvenez-vous... Caton, sorti tout frais émoulu de l'ENA, ou "l'exemplaire" Normal 1er, devenu président... fût-ce par combiné téléphonique ou via les agitations foliaires d'une guyanaise excitée, il est en effet dans la logique des choses qu'Hollande a de longue date donné les signes d'une duplicité et d'un goût pour la manœuvre cryptique, hérités de feu son maître avunculaire. Personne de sensé ne niera la pertinence de l'accusation d'hier au soir, car le paradoxal bavard qui "savait tout sur Sarkozy", aura de toute évidence voulu en savoir autant sur celui qui, à la surprise générale, a évincé son concurrent initialement promis pour 2017. Garantes de la qualité et de la précision de l'attaque... et donc de sa gêne : deux interventions médiatiques en quelques heures chez ce fuyard compulsif, dont une qui fait appel à la "dignité" (la dignité, chez le scootériste de la rue du Cirque !)
Donc : Bonne pioche fillonienne à mon avis, pour une fois; mais gâchée immédiatement par l'histrion d'un mauvais théâtre : plonger au mélodrame victimaire en allant exhumer ce pauvre Beregovoy, et en gémissant ce soir qu'on voulait le "tuer". Alors que la France, éventuellement malgré soi, mais raisonnable en son for, attend l'exécuteur impavide d'un programme de rigueur nécessaire. Un homme solide et déterminé. Un chef. Il y a là quelque chose de l'inadéquation socio-psychologique. C'est comme pour ses costards : il devait s'en tenir à son "Et alors ?! ". Les Francais auraient applaudi.
Je ne cesse de le dire : Quel con!
* Bienvenue Place Beauvau