Interrogé par Jean-Jacques Bourdin, Eric Dénécé recadre l'affaire Ghlam dans l'historique du terrorisme en France; et comparant l'ensemble du phénomène du point de vue de sa nuisance et de sa dangerosité à d'autres causes de mortalité violente affectant notre société, il ramène l'événement à de plus réalistes et donc plus modestes proportions . Sous réserve bien sûr de son respect pour la mémoire des victimes d'attentats et en particulier d’Aurélie Chatelain.
En l'occurrence il parait même à Dénécé s’agir d’une exploitation politique et opportuniste par le gouvernement Valls.
Je le crois volontiers, le premier ministre n’étant pas avare d'excès terminologiques dans ses discours : en venir à trafiquer les faits d'actualité ne devrait pas lui coûter plus que ça...
En revanche j’ai lu l’édito d’un intervenant sur le Club de Médiapart qui incite à la circonspection. Sous le pseudo « The Lawyer » celui-ci écrit : « Car il y a tout de même un gouffre entre le commencement d’exécution, qui caractérise la tentative, et le seul projet même concrétisé par des actes préparatoires, qui ne peut que qualifier le délit d’association de malfaiteurs.
Un attentat aurait été sans doute déjoué s’il avait été interpellé armé sur le parvis d’une église à l’heure de la sortie de la messe, dans la mesure où son intention aurait, alors, été matérialisée par des actes univoques, donc susceptibles d’une seule interprétation. Encore que la discussion soit encore possible à ce stade.* »
Je vais faire le candide, c’est à dire jouer au con, ce qui m’est facile : La simple qualification comme "délit d’association de malfaiteurs" est une frivolité d'intellectuel à mes yeux dans le cas d’un bonhomme précédemment fiché et entendu par la police et les Renseignements. Quand aussi celui-ci est convaincu depuis d’allées et venues entre la France et la Turquie... du fait qu'il se tire une balle dans le pied... dont on retrouve des traces d’ADN dans l’automobile carbonisée d’une jeune femme qu’il est présumé avoir assassinée... et chez lequel on retrouve un arsenal digne de soutenir un siège, ainsi que des preuves de correspondance internet avec la Syrie...
A l’appui de cette conjoncture "opulente" on est en droit - et sans doute en devoir pour les autorités compétentes - de ne plus s’arcbouter sur les subtilités de la jurisprudence. On aurait de même bonne grâce de se dispenser de jouer sur les mots, et pour certains de se livrer à des effets de manches ridicules.
Car, déférant à la lecture précise, textuelle* de ce que j'ai cité de ce "Lawyer", si on attend pour désigner un individu comme terroriste qu’il commence à appuyer sur la gâchette de sa Kalach à la sortie de la messe de 10H, où qu’il lève le bras pour balancer une grenade (dégoupillée) dans le chœur d’une église un dimanche des Rameaux, c’est s'offrir, je le répète, un caprice d'intellectuel que de considérer comme un "gouffre" la demi-seconde et les 3 mm d'enfoncement de la gâchette d'une arme, ou les deux ou trois secondes de dégoupillage et de jet d'une grenade. Et c'est surtout prendre des risques sociaux irresponsables. Pour le moins...
Quoique!...Vous me direz qu’il n’y aurait alors qu’hécatombe de Chrétiens... ce qui n’a pas eu l’air d’émouvoir outre mesure la population française lors de précédents survenus sur la côte libyenne, égorgements en séries et autres réjouissances perpétrés par les musulmans de Daesh.