Marius, notre papa, nous a quittées.
Avec toute sa truculence, avec toutes ses contradictions, avec toutes ses pensées lumineuses et toutes ses idées sombres. Le « Jekyll-Hyde du club» comme l’un de vous l’a bien décrit. Un homme pudique, qui cachait derrière Marius une empathie profonde face au malheur humain, ému de toute forme de vie.
Que d’heures passées devant cet écran, au grand dam de maman ! À pester, à provoquer. À aimer les mots surtout, leurs couleurs et leur musique.
Poème écrit pour une de ses filles quand petite elle eut un soir d’automne, le blues de l’été :
Avril, tendre et fleuri, s’en vient élégamment
Porté sur l’aile d’or des temps renouvelés.
J’ai promis à des yeux de nuages ourlés
Ces moissons de soleils que mon cœur ne dément.
Pourtant l’hiver si long traine encore en mon âme
Le grand châle de pleurs qu’ont tissé ses vents froids
Et toute la nuit j’entends, seul, figé, l’effroi
Des stylites lointains que tourmente l’Infâme
Anne, te souviens-tu de ce temps désolé
Quand revient le Printemps qui s’était envolé ?
Un poème c’est ça : Quelques mots, poil au nez
Qu’un vieux papa rassemble, aux rimes condamné.