Eh, oui! Je fus pilote d'avion (un tout petit pilote de pacotille, certes. N'empêche, j'emballais mieux avec ça qu'avec une Ferrari...)
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Pour le moment l’accident de l’A320 de la Germanwings laisse planer un doute sur la motivation apparemment suicidaire du Copilote.
Il y eut autrefois au large du Cap d’Antibes la disparition jamais élucidée d’une Caravelle, aéronef hyper-fiable. Très près de nous ce Boeing 777 du vol 370 de la Malaysia-Airlines disparu corps et biens dans le sud de l’Océan Indien... sans oublier les pertes inexpliquées d’appareils civils et militaires dans ce qu’on nomma en son temps le Triangle des Bermudes... La liste peut être rallongée de ces tragédies aériennes sur lesquelles on s’interroge toujours et qui refusent néanmoins de livrer leur mystère. Des gens savent sans doute, pour certains de ces « accidents » mais n’ont jamais voulu parler pour différentes raisons... sur lesquelles on peut aussi s’interroger...
Et il y a ces cas où l’imaginaire et le mythe, la spéculation exaltée, le besoin d’entretenir un fantasme à des fins politiques... ou tout simplement, pour d'autres, le souci circonspect de savoir, souvent très à postériori mais sur la base d’éléments nouveaux ... ou anciens mais négligés sur le coup (ou tus!), s’emparent de l’événement : C’est ce genre de débats qu'a occasionné la mort du Maréchal Leclerc à la frontière algéro-marocaine, pas loin de Mengoub et de Tendrara, le 28 Novembre1947.
J’ai trouvé par hasard en fouillant la Toile un article que Jean-Dominique Merchet consacrait le 15 janvier dernier à cette énigme dans Libération. http://secretdefense.blogs.liberation.fr/2007/11/28/mort-du-gnral-l/
« La simple présence de passagers à l’arrière de l’appareil pouvait déséquilibrer l’avion », qui serait la thèse avancée par le Général Sylvestre de Sacy, semble irrecevable, même à un ex-pilote privé de mon humble rang (« Qualif » B sur BES 35). Le B25 Mitchell, Bimoteur un peu « nerveux » selon mon Père qui l’avait piloté, était néanmoins un bombardier, de moyen gabarit certes mais un bombardier... qui comme ce mot l’indique était destiné à transporter des bombes (Or ça pèse lourd, très lourd, une bombe). Je ne pense pas que la présence de 12, voire 13 (!) passagers ait pu affecter sa stabilité au point de le faire décrocher à basse vitesse... contrôlée de surcroit par un probable « moustachu », un pilote sans doute expérimenté.
Je ne puis rien dire au sujet de ce mystérieux passager (ou passagère ?) (Eh !) dont la présence supposée dans l’avion intrigue et préoccupe Mr Jean-Christophe Notin, sauf que mon Père, ancien de l’APNA, 8000 heures de vol civils et militaires, ne m’a jamais parlé de cette éventualité surnuméraire, alors qu’il est arrivé, si je me souviens bien, moins de deux heures après le drame sur les lieux de l’impact. Nous avons d’ailleurs gardé durant des années, accrochée le plus trivialement du monde dans notre garage (!) (Mon Père n’était pas un grand sentimental), la plaque d’immatriculation dudit B25. Il la céda un jour, à Match crois-je me souvenir, gratuitement bien sûr, recommandant seulement qu’un don fût effectué auprès d’œuvres charitables
Je ne mettrais certainement pas en doute, ici depuis mon clavier d’ordinateur, la thèse de Mr Notin qui lui a sérieusement étudié cette tragédie, seulement répéter que mon Père n’a jamais évoqué la présence d’une treizième personne à bord (Avait-il des raisons de se taire ?), mais je veux dire en revanche qu’il balayait d’un revers de main la thèse "conspirationniste" du Parti Communiste. Pour lui l’avion fut pris dans un fort vent de sable (que mon Père roulant dans les environs avait aussi rencontré), le pilote égaré ralentit, et descendit pour suivre une voie de chemin de fer qu’il avait dû entrapercevoir, et dont il savait qu’elle menait à Béchar. Or cette voie jusque là rectiligne bifurquait soudain en butte à un énorme piton rocheux isolé dans cette plaine qu’on appelait la plaine de Bou-Hamama (Du nom d'un phylarque qui donna du fil à retordre aux autorités coloniales en fin du XIXème siècle. Maupassant en parle abondamment dans ses Chroniques algériennes au Gaulois). Selon mon Père le pilote ne voyant le piton qu’à la dernière seconde, aurait eu le réflexe de virer (D ou G, je ne me souviens plus), tout en tirant sur le manche pour prendre de l’altitude. L’avion volant à vitesse limite du décrochage, son aile interne au virage n’étant donc plus suffisamment sustentée, l'avion serait alors « passé sur le dos », et se serait en suite immédiate écrasé au sol de l’autre côté de la masse rocheuse.
C’est là évidemment une thèse « tue-l’amour », dénuée du fantastique, mais j’en ai touché un jour un mot à mon neveu Colonel de l’US-Air Force (F16), ancien de la première guerre d'Irak. "Hank" Castelain m'a répondu : « Chef ! C'est Dady qui avait raison" (avec l'accent PNoir, comme sa Maman). Mais il s’agissait là de l'avis de son vénéré Grand-Père, dont il conserve dans son séjour, comme un relique sacrée, le casque et les lunettes de pilote de Stamp, quand mon digne Père commandait l’École Militaire de Voltige de Casbah-Tadla... Et, d'évidence, tout ce que disait "Dady" est demeuré pour lui parole d’Évangile. Intangible.