Scène explicite du film de Kassovitz, "L'ordre et la Morale".
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Chaque fois que Mathieu Kassovitz met sur le marché un de ses navets infaisables (Je force la péjoration car je ne peux pas blairer ce type), afin de compenser une indigence professionnelle ou en tout cas ses mauvais choix scénaristiques, il semble organiser alentour, mais apparemment sans grande portée, un petit volume médiatico-publicitaire. Il a alors recours à l’aide artificieuse d'acolytes. Compatissants? Sait-on?!...
Ces jours-ci, et au sujet d’ailleurs de je ne sais trop quelle nouvelle prouesse dénonciatrice du Mal universel, ce serait l’actrice Véronique Genest qui s’y serait collée, complaisante ou à l’insu de son plein gré peu importe : toujours est-il qu’on a droit à un revenons-y en règle de bruissements dans la Presse. Avec les inévitables insultes du comédien.
Or, le plus rigolo est que j’ai failli moi-même, sinistre inconnu, être de la revue avec ce zig, il y a de cela une petite paire d’années ou deux. J’explique :
A l’époque, totalement indifférent au fait qu’il remuait les cendres d’une tragédie ultramarine apaisée avec beaucoup de difficulté, Kassovitz avait bidouillé un film sur l’affaire d’Ouvéa (N.Calédonie. 1988). Pour assurer la promotion de son œuvre (qui sera retirée des salles après un record de 15 mille spectateurs !), il courait les plateaux de télévison en compagnie d’un ex-Capitaine nommé Legorjus. Celui-ci, homme des plus bizarres, intrigant égaré dans l’Armée (comme il y en a finalement pas mal...), avait démissionné au beau milieu de sa mission alors qu’il était responsable d’un détachement du GIGN engagé dans cette opération de maintien de l’ordre.
Sur ces entrefaites, un copain officier de gendarmerie qui fut très impliqué dans l’affaire en question, et qui n’est certes pas dans les meilleurs termes avec ce Legorjus, me transmet une photographie, prise par un de ses amis Général en retraite (si je me souviens bien), et me propose d’en faire usage dans mon blog : Ce cliché figure un magnifique et très bariolé « drapeau » Kanak, grand comme un drap de lit, suspendu au dormant d’une des fenêtres de la demeure, et à la fois bureau professionnel, du nommé Kassovitz en Banlieue parisienne. La bannière indépendantiste est volontairement exposée côté rue, à la vue du public.
J’en fais donc usage... et reçois incontinent une lettre de l’avocat de l’histrion !...
Je ne me souviens plus des termes et arguments exacts de ce courrier - ...dont le peu de conviction et l’invalidité grossière m’avaient fait sourire, bien que je n'aie aucune compétence juridique - mais je me rappelai en revanche immédiatement une expérience du même type avec cet autre pitre parisien, Poivre, dit d’Arvor, que j’avais quelques années auparavant engueulé via Albin-Michel, pour avoir écrit des inepties sur mon oncle préféré dans un de ses sous-bouquins de gare.
Un avocat niçois que je soignais à cette époque, et auquel j'avais relaté l'anecdote, m’avait proposé illico « d’attaquer » : -« C’est du standard. ILS n’attendent que ça. C’est l’affaire de dix minutes au téléphone avec l’avocat de l’éditeur pour convenir de la somme qui tournera autour des 20 à 30 mille euros. On fait juste un peu de binz médiatique du genre "Le neveu du grand-père putatif de PPDA traine le journaliste en justice pour son dernier livre"... et tu me files 10%. ! »
Non merci, très peu pour moi. J’avais décliné. D’accord pour gribouiller des conneries sur un blog sans autre importance que de me faire passer le temps, mais je n’allais pas m’emmerder l’existence à faire de la publicité pour tous ces cons.
Et donc Kassovitz en aura été de sa déconvenue probable, et surtout de sa poche quant à ses frais épistolaires de spécialiste : J’ai retiré le drapeau de mon billet de blog, considéré par son homme de l'art comme attentatoire à sa dignité (!)... mais me réservant résolument le droit de continuer de dire dorénavant comme céans, et en toute liberté d’expression prescrite par la Loi, ce que je pensais de l’individu.
Ce dont je ne me suis jamais privé.