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Je mets en ce moment de l'ordre dans mes affaires... eh, oui, et je retrouve à l'instant du courrier dans un dossier oublié que j'avais consacré à mes séjours en Mauritanie. Toutes ces lettres émanent d'une jeune consœur qui tenait le cabinet dentaire de R'Kizz, préfecture du Trarza. A une soixantaine de bornes de notre dispensaire de base. J'étais donc allé la saluer depuis Maata Moulana et m'enquérir de quelque aide que je pusse lui fournir. C'était en 2002/2003 à ma seconde mission je crois. J'avais incidemment appris son existence par Mohameden, l'infirmier de Maata. Ce père de famille était la seule personne pour laquelle j'éprouvais un profond respect de toute la clique de faux-culs, confits en Sourates, qui grenouillait autour de nous dans cette école coranique perdue au milieu du désert.
Le gars Mohameden, dont les compétences professionnelles et la débrouillardise avaient impressionné un beau-frère médecin qui m'accompagnait lors d'une mission, me confia qu'elle n'était pas appréciée et qu'on évitait d'en parler dans le coin, non pour ne pas bien pratiquer son métier, mais parce que c'était une femme et surtout parce qu'elle était noire.
Grâce à l'aide substantielle de la maison dentaire SEPTODONT, j'envoyais du consommable et quelque matériel à cette jeune femme très sympathique. Seule lui parvint la partie qui fut confiée au même Mohameden par un confrère de l'association qui alternait avec moi au dispensaire, car ainsi qu'on peut le lire sur la lettre de réception exigée par Mohameden pour attester de sa juste livraison, tout le reste disparut.
C'est la règle en République islamique de Mauritanie. Un connard de muesin vous réveille tous les matins à 5H en braillant dans un micro pourrave ses Allllaaaah ! Allllaaaah' qui font s'exciter chèvres et bourricots; Il n'est par ailleurs pas question de manger en paix chez le Hadj, le dirlo de l'école, sans subir une manécanterie de geignards qui vous soulent durant tout le repas de psaumes à la gloire du Très-Haut... mais en revanche tout le monde vit dans le vol, la traitrise, le racisme sournois des maures à l'encontre des noirs, et la délation.
Ainsi sus-je par la bande que deux grosses palettes de produits de désinfection et détergents, descendus exprès de Paris et offerts par Mr Cardinaux, un de mes très estimés patients, avaient fait un détour par le garage à NKC du frère de Hadj Mechri, notre hôte, entre le port et leur livraison à Maata... qui ne reçut que 3 ou 4 malheureux bidons de lessive. Précisons que le frangin en question était alors chef de Service de Réa à l'hosto de NKC. Juste pour dire...
Une des raisons pour lesquelles j'ai laissé tomber l’humanitaire. Trop d'hypocrisie.

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Moham'den l'infirmier dans ses oeuvres, sous l'oeil admiratif du beau-frère médecin