Aurore Lavigné (avatar)

Aurore Lavigné

Culture, Art, Nature, Paysage

Abonné·e de Mediapart

104 Billets

1 Éditions

Billet de blog 3 octobre 2019

Aurore Lavigné (avatar)

Aurore Lavigné

Culture, Art, Nature, Paysage

Abonné·e de Mediapart

Campagne de dénonciation de la pêche électrique

Projection débat du film Watt the Fish des réalisateurs Dorian Hays et Emerick Missud, lundi 30 septembre au Forum de l'image à Paris, une campagne de dénonciation contre la pêche électrique se tenait . J'ai rencontré Laeticia Bisiaux, membre de l'association Bloom qui a participé à cette bataille citoyenne.

Aurore Lavigné (avatar)

Aurore Lavigné

Culture, Art, Nature, Paysage

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

  • Avec plusieurs projections-débats prochainement organisées dans l'hexagone, le film Watt the Fish démarre une campagne de dénonciation qui mérite notre attention.

La dénonciation des subventions à la pêche industrielle, de la destruction des emplois et des écosystèmes marins dans le Nord, un savant mensonge orchestré par Bruxelles en binôme avec les Pays Bas pour autoriser et subventionner une pêche néfaste et destructrice d'emplois et des fonds marins.

A l'issue de la projection, une table ronde a été animé par la zen attitude d'Audrey Pulvar en présence des principaux protagonistes de cette bataille citoyenne relatée dans le film - Claire Nouvian présidente d'honneur de Bloom, Stéphane Pinto pêcheur artisan français, Paul Lines pêcheur artisan anglais, Younous Omarjee député européen LFI, j'ai rencontré une femme posée et pugnace qui a travaillé pour contribuer à dénoncer ce mensonge de Bruxelles, elle était alors au moment de cette bataille stagiaire pour l'association Bloom.

Laetitia Bisiaux est une femme posée qui a donné de son temps et de son énergie en contribuant pour Bloom durant cette période où l'association engage son bras de fer avec Bruxelles contre la pêche électrique. Elle a travaillé auprès des protagonistes de Bloom, scientifiques et juristes, investigant les réseaux de Bruxelles afin de permettre à l'association Bloom de déconstruire le mensonge de la pêche électrique monté par Bruxelles. Un laborieux et exaltant travail de recherche.

Vous êtes stagiaire de l'association Bloom?

Aujourd'hui, je suis salariée de Bloom, à l'époque j'étais stagiaire indemnisée lorsque je travaillais pour dénoncer la pêche électrique.

Comment avez-vous compris la fraude aux subventions de la pêche électrique à Bruxelles ?

La Commission a menti sur les rapports des scientifiques de la pêche électrique. Les scientifiques étaient contre. Clairement, la commission a fait croire que les scientifiques étaient favorables.

Comment avez-vous mis en évidence ce fait à la Commission?

Au départ, seulement 5% de bateaux des Pays Bas étaient autorisés à pêcher dans le Nord. Les Pays Bas sont ensuite passés à 28%. Ils n'ont pas respectés l'accord fixé et ont continué à recevoir des subventions de Bruxelles.

Comment Stéphane Pinto, pêcheur français syndiqué, s'est-il rapproché de Bloom, votre coopération a été bénéfique comme le montre le film ?

Au départ, les pêcheurs avaient une mauvaise image de Bloom, à cause d'un discrédit alimenté par les couloirs de Bruxelles pour nous affaiblir. Puis, face à la situation, Stéphane nous a contacté par facebook. Et nous avons pu travaillé ensemble pour gagner cette bataille contre le mensonge de Bruxelles et de la Commission. A cause des copinages et des jeux de pouvoir au sein de la Commission en faveur des néerlandais, cela n'a pas été facile. Trois ans de bataille, de portes qui se ferment, de députés et de membres de la Commission à convaincre dans l'opacité de Bruxelles. Mais en 2019, nous avons obtenu l'interdiction de la pêche électrique en 2021.

Aujourd'hui, est-ce que les Pays Bas respectent l'accord de Bruxelles qui les engagent à réduire de 70 bateaux leur flotte de pêche ?

Non. C'est ce que Bloom dénonce en portant plainte contre Bruxelles qui continue de subventionner la pêche électrique.

Comment les firmes de pêche des Pays Bas ont pu étendre leur droit de pêcher dans les eaux anglaises et françaises ?

Il existe des accords de pêche en Europe qui autorisent les pêcheurs à pêcher en dehors de leur zone.

Les Pays Bas ont-ils respecté leurs accords de pêche ?

Non, car ils ont menti, faisant croire qu'ils faisaient une expérimentation scientifique pour obtenir leurs accords. Mais cela était faux. Ils ont ainsi, avec la conivence des membres néerlandais de la Commission, non seulement obtenu une autorisation de pêche électrique, mais également des subventions européennes au détriment des emplois de la pêche locale, qui voyait ses filets de pêche se vider.

Aujourd'hui, la bataille contre la pêche électrique est-elle gagnée ?

Bloom engage contre Bruxelles une plainte pour faire respecter l'interdiction de la pêche électrique signée en 2019. La bataille n'est pas terminée, les subventions de Bruxelles continuent à alimenter la pêche néfaste. Nous souhaiterions obtenir plus de soutien citoyen à ce sujet. Beaucoup de personnes s'intéressent au problème des océans et oublient que la pêche industrielle est en partie responsable de la destruction des écosystèmes marins.

C

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.