Sous un rayon de soleil transperçant ce cortège de nuages, étendu en nappe estompée, c'est dans le détail de chacune de ces pièces végétales que je puise ma force. Comme la nature est belle, musicalement rassurante, le feuillage frissonne dans le vent, il parle à l'enfant qui est au fond de moi.
Je comtemple le grâcile d'une feuille délicatement dessinée, et j'apprécie la tonalité de ses couleurs s'harmonisant avec le tableau général de ce jardin en fleurs et en feuilles, le paradis de l'infiniment petit, ce monde en miniature, presque banalement invisible.
Tout ce monde, se décline grâcilement entre ciel et terre. Grâce aérienne et ingénueusement ancrée par leur racines dans cette terre nourricière.
L'éclat rouge luminescent d'un géranium, ou le violet intense de cette fleur qui compose un bouquet de pétales sagement dessiné, l'harmonie provient d'une lumière subtile éclairante révélatrice de fleurs jaunes intenses, de rouge, de tonalités du bleu à l'orangé, de paquerettes finement certies de pétales en dentelle sur leurs boutons d'or.
Des roseaux s'élèvent au-dessus de ce tableau de fleurs, comme des sauvageons. La vigne grimpante s'entrelace aux canisses.
Le bonheur d'être parmi ce monde, beau, syncronisé de son charme coloré, de tonalités et de graphismes multiples, ravit mon coeur et nourrie mon esprit, m'inspire la paix, avant de retrouver le courage, de porter secours à la détresse de ceux qui sont dans l'urgence vitale. Réfugiés, expulsés, rejettés.
Je puise dans le fushia, le pourpre, le jaune tournesol, le rouge géranium, la luminescence des couleurs.
L'auréole rose d'un bégonia, les odorantes au parfum de menthe et de thym citron ou de sauge douce et âpre, les odorantes intenses, je contemple le miracle de la vie, la tige soyeuse d'une fleur qui se tient suspendue dans l'air tiède du jardin à la lueur du soir.
Les tiges fushia se tenant élégantes au milieu de cette composition florale, du lait qui coule de la figue immature en gestation, du parfum de la figue fraîche.
Comme la nature est puissance créatrice.
Tableau de maître, d'une richesse architecturale, de ses tonalités et de son graphisme végétal, le paysagiste jardinier, artiste du bonheur éphémère, créateur de lieux de vie, protecteur de la nature, libérateur de la pensée; tout à la fois, dans cette réalisation artistique exceptionnnellement belle, m'amène à penser que l'été est un don de la nature propice à la paix par la contemplation de sa force créatrice.