Quand les sondages parlent de façon intuitive, on pense que la pétition est une façon de comptabiliser plus démocratiquement l'opinion générale, mais aujourd'hui, dans cette mobilisation contre la réforme des retraites, deux pétitions se font face, celle du collectif Nos Retraites et l'autre, celle du Front de Gauche sous l'étiquette d'une liste de personnalités politiques, syndicales, journalistiques et artistiques.
Engagée pour la citoyenneté au côté d'autres citoyens salariés en lutte contre la réforme des retraites, j'ai participé pour ma part depuis le 5 décembre à toutes les grandes manifestations contre ce projet qui ne répond pas à la justice sociale et à l'égalité des droits à bénéficier d'une pension de retraite digne et solidaire, je soutiens ce mouvement sans être déclarée gréviste.
Lors de nos manifestations, des solidarités se sont tissées interPro, des collègues de luttes, conducteurs de métro, RATP, grévistes depuis le 5 décembre ont échangé sur leurs revendications, et nos luttes ont convergé; nous avons réfléchi stratégiquement comment faire entendre notre voix , comment populariser cette lutte pour toutes les générations, la rendre plus efficace.
Pendant la dernière manifestation du 4 janvier, nous avons échangé dans le cortège RATP avec un membre de ce syndicat nouvellement constitué depuis 2018, qui compte 200 adhérents RATP, la Base, et même si nous débattons sur des stratégies de lutte pour rendre cette grève victorieuse, nous convergeons sur la même idée que la première chose à faire dans une mobilisation est de signer une pétition car elle est plus démocratique que le sondage et à une valeur juridique pouvant offrir la possibilité de réclamer un référendum à hauteur de millions de signatures.
Alors jusque là, seule pétition en ligne, celle du Collectif Nos Retraites, nous avons diffusé et partagé cette pétition pour faire grandir le nombre de signatures entre collègues de luttes. D'ailleurs, cette pétition compte actuellement 98.000 signatures.
Mais voilà que la nouvelle pétition pointe le bout de sa liste politicienne et autres sur un Front de Gauche.
Très bien, mais nous nous sommes engagés ensemble, collègues de luttes spontanément sur les références de collectif via le journal Médiapart, par ailleurs, afin de faire basculer ce projet de réforme de retraites, en " retraite de cette retraite à points " comme disent nos amis Belges. Mais après des heures de dialogues entre collègues de luttes interPro, notamment conducteurs de métros, prof, nous avons signé plein d'espoir cette pétition.
A notre grande surprise, ce jour nous voyons une seconde pétition en ligne, qui semble être politisée en Front de Gauche.
Comprenez notre étonnement, après avoir pour beaucoup, sacrifié leur 13e mois de salaire dans cette grève et des heures d'engagement, savoir que le compteur des signatures se trouve à zéro parce qu'une pétition politisée a vu le jour peut désorienter.
Alors de vous dire, ceci, est-il judicieux de politiser une pétition? Et pourquoi existe-il deux pétitions distinctes qui semblent en concurrence ? Et n'avez vous pas peur de jouer sur le moral des grévistes déjà en baisse par 1 mois de grève sans garanti d'indemnités.
En conclusion, je m'adresse à l'équipe de cette nouvelle pétition, si vous voulez que nous adhérions à votre initiative, nous futur signataires, ne nous prenez pas pour des électeurs mais comme des citoyens, nous attendons des explications autres sur votre site à propos de cette initiative, qu'une liste qui ressemble à une liste sélective par la notoriété ou électorale.
Solidairement.
Et de répéter les mots du secrétaire fédéral du FGTB, en Belgique, un autre Jean-François, mais celui-ci dit Tamellini, " C'est en parvenant à parler d'une seule voix que nous avons réussi à gagner la bataille de l'opinion publique. "