Sarana diplômée est une belle femme de 45 ans, ses cheveux long et fort caressent les traits d'un visage qui a vécu tant de choses que ses yeux brillant de générosité tentent de nous raconter. Sarana qui est tu ?
Sarana vient de l'autre côté de la Méditérranée là où elle a appris le derbouka et le chant avec son père musicien. Depuis sa ville natale, Constantine, en Algérie elle se revoit accompagnant son père musicien dans les mariages. Sarana a dans son regard une bienveillance et dans son sourire le courage de ceux qui savent que les choses de la vie ne tiennent qu'à un fil. Elle est aussi maman de deux adolescents. Aujourd'hui, elle vit à Paris et travaille comme animatrice en école maternelle. Sarana chante avec son coeur et donne avec son coeur.
Alors qu'est - il arrivé au sourire de Sarana ?
Sarana est une femme attachante et souriante qui est animatrice en école maternelle à la Mairie de Paris depuis 6 ans. Elle est embauchée comme vacataire et n'a jamais reçu de proposition de contrat. Sarana a tout donné pour travailler comme animatrice au service de la collectivité et du bien être des enfants dans l'école maternelle où elle travaille depuis maintenant trois ans.
Mais début juin la nouvelle lui est tombée sur la tête. Son responsable lui annonce qu'elle doit quitter à la rentrée prochaine l'école où elle a passé trois années de sa vie tissant des liens avec les enfants et les parents. Elle doit quitter l'école pour laisser son poste à un titulaire qui n'a jamais travaillé à sa place et c'est comme ça.
Alors pourquoi donner des postes non vacants à des titulaires ? Quels est le sens d'une telle restructuration de poste ?
"J'ai aimé mon travail"
"J'ai pas de chance quand j'aime quelque chose ça reste jamais"
Sarana ne comprends pas. Et même les syndicats q'elle a vu ne lui donne que des réponses formelles - " les vacataires c'est comme ça on peut les changer comme bon leur semble ( en parlant de la direction), il faut passer les concours."
Actuellement, elle travaille en centre de loisir pour le mois de juillet sans savoir où elle sera affectée l'année prochaine. Et cette situation, derrière son large sourire retrouvé fait de sa vie une situation précarisante. Ne pas savoir de quoi demain sera fait, rentrer à son domicile s'assoir à table face à ces enfants et ne pas savoir si le travail sera là en septembre. Elle tient le coup. Elle lutte pour ne pas se sentir dévalorisée et pour ne pas laisser son moral dégringoler.
Il y a deux mois, elle était à genoux, touchée par la mauvaise nouvelle. Elle a ressenti un sentiment d'ingratitude à être dégagée sans concertation et un fort sentiment d'injustice. Son moral était au plus bas. Après six ans sans rémission à donner son temps et sa générosité au service des enfants et des parents, la collectivité lui rend en coup bas.
Mais à sa grande surprise certains de ses collègue ne l'ont pas laisser sur le banc de touche et l'ont épaulé dans les moments les plus critiques où les larmes ne pouvaient pas être retenues même sur son lieu de travail. La solidarité des collègues et des parents qui l'a salue amicalement tous les jours ont permis de lui donner la force de contester cette décision injuste.
Aujourd'hui Sarana réclame un contrat pour compenser la perte de son poste. Sera -t-elle enntendue par sa direction ? Sarana a retrouvé son sourire et certains de ses collègues ne la laissent pas toute seule dans sa lutte pour la reconnaissance de ses droits ? Et Sarana chante sa peine, elle chante pour transformer l'épreuve en victoire.
Combien y a-il de Sarana aujourd'hui qui ne comprennent pas cette restructuration de poste à la Mairie de Paris ?