En ouvrant le carnet parfumé au Cèdre. Les mots et les parfums reviennent. La poésie de Darwich fût belle. Je l'ai lu en puisant ses odorantes métaphores et retranscrit de ma main au coeur de ces mots parfumés, sa prose, pour accompagner ma quête au regard du bel été.
" Nous aussi nous sommes montés dans les camions/ L'éclat de l'émmeraude dans la nuit de nos oliviers " M.Darwich
Pour décrire la prose de Darwich, il est quasi impossible de saisir quelques vers de sa poésie car chaque ver du poète nous entraîne vers le suivant tant la beauté de ses mots ne pourrait être détachée d'un autre pour en capturer l'instant.
Pièce rare. Tableau de maître. Devant moi la symphonie du bel été. De fleurs ravissantes, éclatantes de couleurs sous le soleil, ingénues :
Je ne sais pas quel est l'artiste qui a écrit avec son pinceau tant de beauté. Pour qui est cette déclaration d'amour qui essaime les endroits les plus oubliés de ce jardin. Toute cette symphonie explose sous mes yeux et fait complètementement chavirer mon coeur. A chaque couleur, à chaque parfum, à chaque pétale se crée une harmonie que mon coeur ne peut taire. Et s'apercevoir de son rayonnement qui fait vibrer chaque être vivant de tant de beauté. Un cadeau sans pareil. C'est ici que le bonheur existe dans l'extrême délicatesse de tout ces sens. Être témoin d'un miracle. De cette jarre déborde les plantes et les fleurs. Il y a cette fleur blanche en forme de trompe le regard fixé avec ces autres dames en fleurs vers la clarté du soleil. Une abeille mâle au corps trapu butine au coeur d'une blanche corolle. Ses ailes vombrissent discrètement. Il butine et s'en va vers une autre. Et recommence inlassablement cette danse. Tout ce ballet enchante. La danse de tous ces êtres volage au dessus de la beauté éclatante de pétales séduisantes et plus belles le unes que les autres. Tout est irrésistiblement beau. Et il n'y a qu'à se laisser emporter par toute cette beauté fascinante et fragile. Une constellation d'étoiles brillent. Ici, je peux raconter l'histoire de l'arbre qui a changé de peau à la caresse du vent, emportant sa fine écorce brune au parfum boisé.
La céramique sera belle certie de turquoise et les diamants brilleront au fin fond en son âme indigo, alors la couronne apportera la rose et je ferais de cet objet une aura, il n'y a que les barbares qui détruisent l'amour. Combien me faudra-t-il de temps pour accomplir cette tâche ? Je ne sais. Tant que mon coeur ne sera satisfait. Je perfectionnerais, sa forme, sa matière, son pygment, ect... je façonnerais son argile pour le sublimer et l'offrir à qui le verra ne pourra le nier. Et cet objet sera admiré. Viendra le temps de la beauté.
J'ai le coeur en poésie et l'âme botaniste. Dans les branches du pin sylvestre : deux ramages battent des ailes. Être soi. Rien d'autre. Dans le tourbillon incessant des papillons d'été. La symphonie des fleurs chante de toutes ses couleurs, énumère le jaune, le lilas, le pourpre, le rouge, le rose et le safran.
" Tu es resplendissante aujourd'hui."
Variation de thème, variation de fleurs, variation de couleurs,
Comme sur les rochers de la mer, je marche sur les dalles de pierre du jardin, je chemine vers l'autre rive.
Je suis très heureuse. J'ai vu les noces de rouge et de noir d'un couple de papillons vulcain. L'un d'eux s'est posé sur la barrière de bois. Les minutes étaient éternité. J'ai caressé de mon iris ses ailes de velours. Et puis? Il est parti.
Le baiser du papillon, ange. Embrasse de sa bénédiction chaque fleurs de sa légèreté.
L'abeille entre dans la corolle blanche enneigée, c'est l'été qui brille, ses ailes dorées scintillent dans un bouquet de bonheur.
Se laisser suspendre par le parfum d'une figue verte, fermer les yeux dans l'air doux du bel été. Entrevoir le chemin du papillon s'envolant. Respirer entre mes mains le parfum d'une feuille de figuier. Voyager à travers l'indescriptible beauté des fleurs innombrables, belles comme une symphonie. Le vent fait tomber l'écorce brune d'un arbre, sa peau est blache. Lire de la poésie au parfum de Cèdre. Le vent d'été dépose à mes pieds une feuille. Je la choisi comme marque page. Et s'ennivrer de cet instant. Je viens de remarquer la naissance d'érable au coeur des racines d'une jeune figuier.
La délicatesse des papillons immaculés ; deux ailes blanches brillent. L'envol de l'imago, je regarde une jeune pousse de rosier, verte et tendre, aux épines longues et aiguisées ; aux feuilles fines et délicatement découpées comme de la dentelle ; passe avec légèreté le vol d'un imago, aérien et angélique.
Texte de Marjorie Milona Le carnet parfumé au Cèdre ( Le bel été juillet 2021)
" Si quelqu'un parvenait à une brève description des fleurs d'amandier, La brume se retracterait des collines et un peuple dirait à l'unisson : les voici, les paroles de notre hymne national !" M. Darwich