Arrivée à 20h00 sur les quais de l'hôtel de ville, la foule déjà présente les yeux rivés sur ce qu'était le théâtre de la tragédie d'un monument historique. Notre Dame était en flamme, des flammes qui soulevaient le cœur de chaque parisiens à chaque tornade de feu jaillissant vers le ciel.
"On a laissé brûler la Cathédrale!" s'offusquait un spectateur devant le désastre.
Tristesse, inquiétude, larmes, dévotion, ce soir les parisiens était venus assister au sauvetage de Notre Dame. Mais au fil des heures l'espoir de sauver la Cathédrale c'est transformé en dernier adieu d'un monument cher au cœur des parisiens.
"Et Victor Hugo qu'est ce qu'il va dire ?" s’interrogeait cette spectatrice malgré elle. A 20h30, les flammes jaillissantes, tourbillonnaient sur elle même en une tornade de flammes orangées fendant le cœur des parisiens venu assister au sauvetage de l'édifice. Quand quelques chrétiens s'adonnaient le cœur serré, se livrant à des prières de rue ostentatoires, invoquaient le divin et Marie en récitant des prières, s'agenouillés en direction de la tragédie; jusqu'au point culminant du tragique, où, une dame se tenant à proximité, des chants, s'est effondrée en larme.
Comment sauver la Cathédrale ? Tout le monde était mobilisé pour sauver Notre Dame malgré les quais qui séparaient les spectateurs du théâtre de flammes dans le tumulte du trafic parisien; comme ces deux jeunes femmes des quartiers, en alerte, guettant le moindre signe suspect, prête à accomplir leur devoir de citoyenne, consciencieuses.
"On dirait le 11 septembre!". Le spectre des attentats surgissait. Cette dame s'interrogeait sur le fait d'un acte malveillant. Mais les regards des spectateurs étaient compatissant; l'attention plombant l'atmosphère d'un silence pesant au bord des quais séparant la foule des flammes au loin; on pouvait entrevoir entre deux immeubles haussmanniens, l'ampleur du brasier rougeoyant de ces flammes hypnotisantes, dévorant le cœur de l'édifice, et là, suspendu au milieu du brasier dans leur nacelle, des pompiers arrosant au lances les deux tours rescapées de la Cathédrale; il était 22 heures; le brasier brûlait comme interminable; la fin d'un sauvetage avorté se faisant ressentir, marquant les esprits comme une issue sans espoir, alors on refaisait le film parmi certains spectateurs dans la foule.
Est-ce bien un accident ? Un acte malveillant ? A quelle heure a commencé le feu ? Est-ce que les ouvriers du chantier étaient des travailleurs détachés ? Alors que les esprits s'échauffaient entre parisiens, mêlés de consternation et de sidération, un camion de pompier a fait son apparition sortant du brasier, ovationné unanimement par la foule en super héros de cette nuit interminable; les soldats du feu sortis du brasier salués par des applaudissements qui délivraient la foule d'une déception inconsolable, la perte d'une légende vivante de la Littérature, Notre Dame de Paris, œuvre littéraire du poète et écrivain Victor Hugo, paix à son âme.
Les soldats du feu substituant leur place à un Président occupant l'espace médiatique pour s'investir d'une mission annonciatrice, contextualisée de religiosité, voulant sauver la Cathédrale par un appel aux dons; troublante allocution du Président, en attendant de savoir ce qu'il se cache derrière l'écran de cette fumée qu'est devenue Notre Dame.