Samedi le ministre de la santé, Olivier Véran, était en conférence, il répondait à une journaliste de France3 affirmant que les essais cliniques indépendants sur la chloroquine seraient disponible dès quinze jours et seraient acceptés si validés. Dimanche dernier, BFM TV annonçait dans la soirée que le gouvernement repoussait les tests sur la chloroquine à six semaines.
" On peut raccourcir tout les délais " avait-il pourtant déclaré dans sa conférence samedi dernier, et d'ajoutait " ce que nous avons fait ". Alors qu'est ce qui a suscité ce choix de vitesse de croisière en plein état d'urgence sanitaire? Un moyen de déclencher une nouvelle polémique ? Pendant ce temps la pénurie logistique de masques, de tests, de médicaments s'accentue et les médecins sortent de leur réserve pour exprimer leur position dans l'espace médiatique. Une fronde de médecins en plein exercice de leur fonction sur le terrain a répondu au ministre des Solidarités et de la Santé qui prépare la réunion ce lundi du conseil scientifique sur cette question des traitements.
" Est-il éthique de prolonger les essais cliniques ? "
Dès ce matin le professeur Juvin de l'hôpital Pompidou à Paris se prononçait sur les ondes de France Inter en faveur de la mise en application de la chloroquine comme moyen de traitement de l'épidémie " on a rien, on a envie de le donner " et de poursuivre en déclarant, " il y a déjà des hôpitaux parisiens qui l'utilisent ".
A ce propos, Christian Perrone, le chef du service d'infectiologie de l'hôpital Raymond Poincaré à Paris, sur BFM TV, lorsque s'affichait en bas de l'écran 112 décès en 24 heure et 674 mort en France, il a posé explicitement la question: est-t-il éthique de prolonger les essais cliniques prenant la parole et nous livrant la description pertinente d'une situation critique:
" Je suis tout à fait d'accord pour qu'on fasse des études scientifiques, ça on peut le faire sur des patients qui ne sont pas malade, avec leur consentement, mais là c'est pas éthique de faire ça sur des gens qui vont peut-être aller en réanimation le lendemain, qui peuvent mourir trois jours après, c'est inacceptable sur le plan éthique! On sait qu'un médicament qui est bien toléré qui peut marcher, on le donne à tous le monde, et puis l'Etat demande à l'industrie de la fournir massivement et puis après s'il y a un médicament meilleur, dans quelque temps, on passe à autre chose, on ne peut pas rester à attendre des jours comme ça, (...), je ne peux plus accepter ce genre de discours d'un point de vue éthique, tout simplement.
C'est exactement ce que le consortium de l'OMS est entrain de tester plus de 3000 personnes pour réaliser des essais cliniques.
Et, de poursuivre en faisant un épisode historique de la recherche scientifique, " je suis d'accord que sur le plan scientifique, son étude n'est pas parfaite, tout le monde est d'accord, mais quand on montrait que la pénicilline marchait que des gens mourait de formes graves de pneumocoques, (...) il a suffit de dix ou vingt cas pour montrer que la pénicilline marchait " et d'achever sa colère par ses mots, " il faut arrêter d'exiger des études avec des centaines de cas ".
C'est actuellement pourtant ce qu'il semble se dérouler au niveau de la recherche, un " match " d'essais cliniques comme le précisait Denis Salvy, membre du conseil scientifique de l'Elysée, entre un consortium scientifique français et européen de l'OMS lancé par le président du conseil scientifique, Jean François Delfraissy, selon l'article à lire de Rougayta Sall Le coronavirus: la chloroquine entre finalement dans l'essai clinique national.
" Une étude chinoise de février avait déjà évoqué l'efficacité de la chloroquine après une étude sur plus de cent patient.e.s " source AFP Coronavirus: essais " prometteur " avec la chloroquine qui seront étendus. Ce que le Pr. Raoult directeur du service d'infectiologie de l' IHU de Marseille qui étudie l'essais- membre du conseil scientifique - mettait en évidence en informant " il existe une publication chinoise sur la chloroquine ".
Le Pr. Olivier Schwartz, ce matin relayant son confrère, il s'est exprimé en ce sens en direct de l'antenne de Jean Jacques Bourdin pour s'expliquer notamment sur ces essais cliniques que le ministre de la Santé avait pourtant autorisé en vingt quatre heure au directeur, le Pr. Didier Raoult - en précisant ceci: " au départ, il y a des chercheur.eus.e.s qui font des observations, et pour qu'elles soient validées, il faut q'elles soient publiées dans des articles, des revues scientifiques, les sites de pré-publication ne sont pas nécessairement validées " .
Le professeur de l'Institut Pasteur a pris position ce matin pour réaliser des essais indépendants sur la chloroquine, afin de tester dans les meilleurs délais les essais du professeur Didier Raoult du IHU de Marseilles, affirmant en ces termes:
" L'avantage est qu'on peut faire de essais cliniques rapides et on aura la réponse à la question si les tests sont faits de façon rigoureuses, les tests peuvent être faits rapidement. "
" Le kaletra n'est pas intéressant, il n'a pas d'effet sur les personnes ", a annoncé devant les caméra de BFM TV, le professeur de l'Institut Pasteur, Olivier Schwartz, responsable de l'unité virus et immunologie, sur cet antiviral fabriqué par un laboratoire américain Abbvie, qui pourtant a été testé sur un échantillon de 200 personnes. Comme le faisait remarquer le professeur directeur de cette recherche REACTing, M. Yazdanbennah, " Si un traitement ne marche pas, nous l'arrêterons, si un traitement efficace apparaît, nous l'ajouterons. "
A l'heure où ce billet est écrit on compte 860 morts, 19 856 cas dont 2 082 en soins intensifs. Le Premier ministre a encore durci la liberté de circulation à une sortie seule autorisée d' une heure par jour. Les marchés couverts sont possible sous dérogation des mairie. Un G20 du coronavirus va être organisé.
Les chefs de service en immersion sur le terrain réclament auprès de l'Etat les moyens suffisant pour généraliser le traitement à la chloroquine et tester massivement, mais le gouvernement leur répond par le durcissement du confinement comme un étau qui se resserre sur nous, une prison, les murs du confinement se rapprochent sur nous. Mourir contaminé ou confiné est-ce un choix ? 300 milliards pour sauver le profit. nous sommes loin du stade serrer la ceinture, nous sommes au stade serrer le confinement. Nous payons de nos libertés vitales pour un état qui n'a aucune politique de santé publique que le confinement total. Les médecins ne pourront soignés à la chloroquine pour cause de pénurie et les 350 000 boites de Chloroquine du laboratoire de Sanofi ne seront pas suffisantes sur une population qui se compte en millions d'habitant.e.s. L'Etat priorise non pas l'urgence mais l'enjeu pharmaceutique. Et sur le terrain des patients meurent.
Ce matin les parole du Pr. Juvin chef du service hospitalier éclairaient l'opacité du confinement, il nous disait des mots justes:
- " Le confinement intelligent c'est de confiner les gens positifs pour les isoler des gens négatifs "
" Je jette la pierre à tout le monde " c'est lapsus révélateur du professeur Juvin sur les ondes de France Inter, déclenchant des rires bienfaiteurs pour une situation de santé publique menaçant l'humanité. Après nos retraites, notre santé publique est dans la main de fer de l'Etat. Mais la démocratie, cet idéal de bien être est une force vitale qui comme l'être vivant végétal pris dans un étau de béton trouvera toujours la faille pousser. Ensemble faisons repousser la démocratie au cœur de nos cités.